Du 13 au 31 janvier 2009, salle intime
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Le grand cahierLe grand cahier

d'après Le grand cahier, d'Agota Kristof (Éditions du Seuil)
Adaptation, scénographie et mise en scène Catherine Vidal
Avec Renaud Lacelle-Bourdon et Olivier Morin

En toile de fond, la guerre. Les deux jumeaux Klaus et Lukas doivent en faire leur pain quotidien. Seuls et abandonnés par leur mère,  ils devront apprendre à vivre en pleine campagne dans le froid et la misère, aux côtés d’une grand-mère dure et brutale. Pour cela, ils devront passer outre les sentiments trop humains sinon, c’est la mort certaine qui les guette au tournant. Il n’y a plus de place pour les émotions et pour la subjectivité. Afin d’obtenir ce qu’ils veulent des gens du village, ils se soumettront à des exercices d’endurcissement du corps et de l’esprit et traceront leur progrès dans un grand cahier. Ce n’est pas la fragilité apparente de leur jeune âge qui les empêchera de SURVIVRE!

Le grand cahier c’est la guerre vue à travers les yeux de l’enfance, mais aussi la guerre imposée envers soi-même.

Les concepteurs : Alexandre Pilon-Guay aux éclairages, Francis Rossignol à la conception sonore et Angela Vaags aux costumes

Carte Prem1ère
Régulier : 21$
Abonnés : 10,50$
Dates Prem1ères : du 13 au 17 janvier 2009

mardi, jeudi, vendredi, samedi à 20h15, mercredi à 19h15

Création du groupe Bec-de-Lièvre

Exposition Le grand cahier - 27 janvier

Plusieurs artistes professionnels en arts visuels de générations et d'esthétiques diverses se sont inspirés du grand cahier d'Agota Kristof pour illustrer la page couverture de cahiers moleskine. Ces cahiers, tous uniques et signés, feront l'objet d'une exposition au Théâtre Prospero mardi le 27 janvier lors d'un 5 à 7.

Un encan silencieux vous permettra d'acquérir celui qui vous tombera dans l'oeil et les profits seront versés au Groupe Bec-de-Lièvre, qui présente Le grand cahier à la salle intime du Prospero jusqu'au 31 janvier.

Prospero (salle intime)
1371, rue Ontario est
Billetterie : (514) 526-6582

par Aurélie Olivier

Paru en 1986, Le grand cahier, roman de l’auteure hongroise Agota Kristof, est pour le moins controversé. Encensé par certains, honni par d’autres, il ne laisse personne indifférent. Racontant comment deux frères jumeaux, malmenés par leurs semblables dans un pays en guerre, parviennent à s’endurcir pour résister à l’horreur, l’auteure dépeint avec brio l’humanité dans ce qu’elle peut avoir de plus terrible.

Ce n’est certes pas la première fois que le roman est adapté au théâtre, mais la version que propose la comédienne et metteure en scène Catherine Vidal, est particulièrement réussie. Dans le rôle des jumeaux, Renaud Lacelle-Bourdon et Olivier Morin sont remarquables. Abandonnés par leur mère qui ne parvient plus à les nourrir, ils apprennent à vivre sans amour, dans la crasse et la misère, aux côtés d’une grand-mère brutale. Chaque jour, ils notent dans un grand cahier les exercices qu’ils s’imposent pour endurcir leur corps et leur âme, pour survivre, somme toute, à la cruauté qui les cerne. Le ton mécanique, presque désincarné, qu’ils adoptent, leur démarche de petits soldats, montrent que l’émotion et la subjectivité ne font plus partie d’eux. On serait tenté de dire qu’ils sont déshumanisés, mais ceux qui les entourent ne le sont-ils pas encore plus?

À l’aide de simples artifices (une pomme de terre plantée sur un barreau de chaise, un masque en carton, une mimique), les deux comédiens évoquent aussi toute une série de personnages secondaires qui entrent en relation avec les deux enfants : Grand-mère, Bec-de-lièvre, l’Officier étranger, le curé, la servante de la cure, etc. Un exercice difficile qu’ils accomplissent avec virtuosité.

Les thèmes abordés dans le spectacle sont particulièrement lourds : maltraitance, meurtre, pédophilie, ondinisme, zoophilie… Chaque seconde on sombre un peu plus dans l’horreur. Heureusement, Catherine Vidal a choisi d’évoquer plutôt que de montrer. De plus, l’humour et l’inventivité de sa mise en scène nous permettent de garder une distance salvatrice et de quitter la salle sans avoir totalement perdu foi en l’être humain. Un spectacle à voir, pour public averti.

17-01-2009

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