22 novembre 2009, 20h au Cabaret du Roy
363, de la Commune Est, Vieux-Montréal 514-907-9000
Retour à l'accueil Imprimer cette page Archives Accueil Facebook del.icio.us

Scotstown

Texte, mise en scène et interprétation : Fabien Cloutier

Les sources de distraction sont plutôt rares à Scotstown, mais la vie de « not’ gars de là-bas » est bien remplie. Entre son voyage de Noël à Montréal avec son « chum » Chabot, sa cuite dans une salle paroissiale de la Beauce et son altercation avec un Russe lors d’une foire de village, impossible de se morfondre !

Auteur, conteur et metteur en scène, Fabien Cloutier nous entraîne dans les aventures rocambolesques d’un jeune homme qui, dans une langue crue, sans censure, mais avec beaucoup d’humour, de bon sens et d’humanité, aura le courage de dire tout haut ce que plusieurs pensent tout bas devant les situations auxquelles il sera confronté.

Ce spectacle, qui a obtenu un succès instantané à La Petite Licorne l’an dernier, est issu du conte « Ousqui é Chabot » présenté aux Contes urbains en décembre 2005.

Tête-à-tête : 6 novembre

Scénographie Maude Audet
Éclairages Patrick Campagna
Environnement sonore Fabrice Tremblay

Une production de Bavota Communications en codiffusion avec le Théâtre de La Manufacture

La Licorne
4559, avenue Papineau
Billetterie : 514-523-2246

_____________________________

Dates antérieures

Du 25 janvier au 10 février 2009

Du 27 octobre au 7 novembre 2009, suppl. 7 nov. 15h

par Mélanie Viau

Janvier achève et on a l’impression que le froid canadien ne fait que commencer à nous pincer l’épiderme au point de ne plus vouloir sortir de nos foyers chauffés trop cher. On rêve de réunions festives post temps des fêtes, on espère pouvoir rire de bon cœur avant la première fonte de neige. Bonne nouvelle : les solitaires saisonniers blasés de leur écran télé sont invités à se rassembler collés-collés à la Petite Licorne pour une soirée sans gants blancs ni grands mots auprès d’un conteur beauceron qui n’a assurément pas la langue coincée dans la poche de son jean. Veuillez bien, s’il vous plaît, laisser vos préjugés et vos bouchons pour oreilles sensibles au vestiaire, et prévoyez un léger mal de côtes à la sortie… vous vouliez rire, eh bien vous serez grassement servis !

Après avoir fait un tabac monstre aux Contes Urbains 2005 avec sa création Ousqu’y é Chabot ?, le comédien, auteur et metteur en scène Fabien Cloutier donne suite à cette virée cauchemardesque avec sa pièce Scotstown, dans laquelle son personnage du bon jack trouillard et baveux comme dix devra, sans son chum Chabot, faire face à plusieurs réalités jusqu’alors ignorées. Explosif et dérangeant, ce texte pour les 13 ans et + (coté 18 ans et + lors de son passage au Festival de théâtre de rue de Lachine) dévoile toute la richesse d’une mythologie québécoise qu’on a trop souvent gavée de clichés, et qui pourtant contient en elle une véritable force fraternelle, un humanisme franc, dur et défendable avec les poings bien serrés. Notre dramaturgie contemporaine a besoin d’une telle œuvre.

La chaise rustique du conteur, un véritable objet d’art fait d’un alliage de bois, de métal et de trophées de chasse (signé Maude Audet), fait office d’unique élément de décor pour les quatre contes présentés. La trame narrative tissant le lien entre Ousqu’y é Chabot, Le Cousin, Les Russes et Le retour de l’enfant prodigue suit l’ordre chronologique des aventures trop réelles et surnaturelles de notre Scotstownois, nous embarquant dans le road trip allant du petit village de 600 habitants de Scotstown jusque sur la Ste-Catherine, puis au « Défi monu-neige » de St-Bernard, en Nouvelle Beauce, pour finalement se garer sur la Terrasse Dufferin avant de reprendre la route vers le village aux quatre clochers. On y rencontre une constellation fort colorée faite de tapettes, de grosses, de gens d’église pas trop catholiques, de sculpteurs sur neige, de ménagerie agricole, de Russe champion de boxe, de belle Africaine aux babines cochonnes et bien sûr, du diable en personne. Le rythme s’exalte, les nuances sont travaillées avec précision (mentionnons cette surprenante performance vocale sur un gros hit d’Iron Maiden) et on ne peut que s’accrocher aux lèvres de l’illustre conteur pour ne pas tomber en bas de nos chaises !

Car oui, la performance de Fabien Cloutier est à vous jeter par terre. Par la voix et la langue de ce personnage qui lui appartient à lui seul, il installe sur scène tout un contexte référentiel puisé à même la réalité régionale, modulée bien sûr par sa folle imagination, le tout avec une générosité et un charisme digne de son immense talent d’orateur. Empathique et amusant comme tout, son personnage tend une main amicale au public, que ce soit en nous faisant chanter des mots grivois ou pour nous confesser ses peurs, ses rages, ses envies. Souhaitons-lui de pouvoir réunir les gens terrés aux quatre coins du Québec afin que tous puissent célébrer, ensemble, collés-collés, la beauté d’un peuple pour qui l’or n’a pas besoin de bel emballage…

29-01-2009
Retour à l'accueil