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Du 2 au 18 mars, 24 et 25 mars 2008
suppl. 26 mars 21h
Dim. 15h, lundi 20h et mardi 21h

Les boxeuses

Concept et texte, interprétation : Catherine De Léan, Véronique Pascal
Mise en scène : Émilie Gauvin


Au coeur de tout rapport femme-femme, il y a une lutte. Tacite et vitale. Les Boxeuses est une pièce de théâtre dont la forme est calquée sur celle d’un match de boxe. La scène est un ring, les rounds des scènes et les actrices, des boxeuses qui se rencontrent et s’affrontent. Avec humour et sensibilité, Les Boxeuses propose un regard « sportif » sur les rapports féminins. Quels coups sont secrètement échangés entre femmes? Pourquoi et comment?

Inspiré par des femmes autour de nous et des situations quotidiennes, ce texte pertinent et divertissant propose des scènes montrant des confrontations. Du plus subtil sous-entendu à l’affirmation la plus fracassante, chaque réplique est un coup de poing destiné à atteindre l’adversaire. Comme dans la boxe, la lutte sera chaude, mais nous savons qu’elle ne dépassera pas les frontières du ring… Les Boxeuses est un vibrant hommage à la sensibilité féminine… et à sa cruauté intrinsèque.

Les cousines Canine, c’est trois actrices parentes par le chien. Leur philosophie : avoir du chien et travailler avec la chienne. Leur mandat : créer des spectacles qui servent leurs désirs d’actrices et de citoyennes. La compagnie de théâtre Les cousines Canine est fière de présenter leur premier spectacle à La Petite Licorne. En créant Les Boxeuses, elles répondent au besoin urgent de s’interroger sur l’état du féminisme, trente ans après la révolution, dans un monde où l’image de la femme est surexploitée.

Scénographie et costumes : Josée Bergeron-Proulx
Chorégraphie : Deano Clavet
Éclairages : Émilie Voyer
Conception : Martin Boisclair

Une production Les Cousines Canine

PÉRIODE PREMIÈRES
du 2 au 11 mars
régulier 18 $
carte premières 9 $

Théâtre La Licorne (La Petite Licorne)
4559, avenue Papineau
Billetterie : 514-523-2246

par David Lefebvre

En collaboration avec le Théâtre de la Manufacture, Les cousines Canine présente, à la Petite Licorne, leur tout premier spectacle. Intitulé Les Boxeuses, les comédiennes et conceptrices, Catherine De Léan et Véronique Pascal, s’interrogent sur la révolution féministe, sur les rapports entre femmes et sur l’image qu’elles dégagent et qu’on surexploite. S’inspirant de la boxe, les saynètes deviennent alors des rounds et la scène, un ring imaginaire sur lequel elles vont s’affronter.

C’est sur une musique entraînante et gants aux poings qu’elles font leur entrée. On passe à la balance – est-ce que l’une d’elles fera le poids devant l’autre? –, quelques coups sont portés et on entre dans le vif des sujets. Deux comédiennes qui pratiquent leur audition pour le Quat’Sous, une artiste connue aux coups de pinceau trop réalistes au goût du sujet, une discussion de cuisine, deux personnes âgées et leur jeu de dames pour briser la solitude, une boxeuse et son entraîneuse, deux amies, dans un appartement, à repeindre les murs et à se raconter leur soirée respective, une petite réunion familiale dans un resto, des retrouvailles dans une salle d’attente et deux enfants qui jouent jusqu’au point de rupture. Mensonges, sous-entendus, soumission, jeu de pouvoir, amours débridés, sentis ou impossibles, stéréotypes, mots couverts, désillusions ou encore différences d’opinions, De Léan et Pascal proposent d’éternelles confrontations dans la vie de femmes de tout âge, de tout milieu. Même si certaines tirades sont amusantes, ou, plus rarement, criantes de vérité, les textes ne vont jamais réellement en profondeur, restant à la surface des sujets abordés, se contentant d’exposer une situation de la vie de tous les jours. Alors que les comédiennes et auteures se mettent délibérément en situation de lutte, d’affrontement verbal ou physique, il n’y a jamais de réels combats ou de coups sournois sous la ceinture. Les situations restent sympathiques et intéressantes, sans être ni banales ni d’une grande originalité. Serait-ce parce que ces thèmes ont été largement abordés au cinéma, dans la littérature ou au théâtre, que nous avons l’impression que les secrets des relations femme-femme sont pour la plupart révélés?

La mise en scène d’Émilie Gauvin fait preuve de dynamisme ; les comédiennes sont à l’aise dans leurs déplacements comme dans leur jeu, s’amusant lors des changements de costumes, ajoutant même des déhanchements ou quelques blagues au passage. Les chorégraphies de combat, conceptualisées par Deano Clavet, sont plutôt réussies et maîtrisées. Mais mis à part leur signification métaphorique, certaines d’entre elles sont longues et apportent peu aux récits. Le décor, conçu par Josée Bergeron-Proulx, est multifonctionnel : les éléments qui le constituent sont nettement mis à contribution, et de manière parfois très créative. On se sert de tout, du banc en bois jusqu’aux modules de rangement accrochés sur un des murs, pour représenter mille et un trucs.

La lutte des Boxeuses n’est peut-être pas à priori spectaculaire, mais elles livrent de petits moments d’humour vif et quelques instants d’une jolie sensibilité féminine pour qu’on apprécie la soirée.

04-03-2008