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Du 22 septembre au 19 octobre 2011
En tournée mars-avril 2012
Il CampielloIl Campiello
Texte de Carlo Goldoni
Mise en scène par Serge Denoncourt
Avec Annick Bergeron, Luc Bourgeois, Louise Cardinal, François-Xavier Dufour, Stéphanie Labbé, Magalie Lépine-Blondeau, Marie-Laurence Moreau, Olivier Morin, Adèle Reinhardt, Jean-Guy Viau

Une petite place à Venise. Quatre familles voisines. Trois jeunes filles à marier. Deux jeunes hommes prêts à prendre épouse. Un cavaliere qui cherche femme… Qui remportera la mise ? Et à quel prix ?ie chez les maîtres du Baroque et interprétée par un ensemble remarquable, s'associe au théâtre pour créer une soirée inoubliable.


Assistance à la mise en scène Marie-Christine Martel
Costumes François Barbeau
Décor et accessoires Louise Campeau 
Éclairages Martin Labrecque
Conception sonore Michael Binette
Autres concepteurs et collaborateurs artistiques : Nathalie Gagné, Kathleen Gagnon, Carole Gagné

Samedi 15 octobre 2011 à 15h: Rendez-Vous de Pierre
Samedi 15 octobre 2011 après le spectacle: Rencontre avec les artistes

Tournée 2012

2 mars 2012
Centre culturel de Beloeil
600, rue Richelieu
Beloeil
450 464-4772

3 mars 2012
Théâtre des Deux Rives
30, boulevard du Séminaire Nord
Saint-Jean-sur-Richelieu
450-358-3949

16 mars 2012, 20h
Cégep André-Laurendeau - Salle Jean-Grimaldi
1111, rue Lapierre,
LaSalle
514-367-6373

17 mars 2012, 20h
Théâtre Outremont
1248, avenue Bernard Ouest
514-495-4944

29 mars 2012, 20h
Maison culturelle et communautaire de Montréal-Nord
12004, boulevard Rolland
514-328-4000, poste 5630

30 mars 2012
Théâtre Lionel-Groulx
Ste-Thérèse
450 434-4006

31 mars 2012, 20h
Maison de la culture Rosemont-Petite Patrie
3535, Boulevard Rosemont
Renseignements : 514-872-1730

13 avril 2012, 20h
Cégep Marie-Victorin - Salle Désilets
7000, rue Marie-Victorin
Renseignements : 514-872-9814
[site web]

17 avril 2012, 19h30
Cégep de Saint-Laurent - Salle Émile-Legault
613, ave. Ste-Croix
514 855-6110
[site web]

19 avril 2012
Théâtre de la ville
180, rue De Gentilly Est
Longueuil
450 670-1616

21 avril 2012, 20h
Entrepôt / Complexe culturel Guy-Descary - Lachine
2901, boulevard Saint-Joseph, Lachine
514 634-3471 #302
[site web]

25 avril 2012, 20h
Salle Pauline-Julien
15 615 Boul. Gouin Ouest, St-Geneviève
514 626-1616

28 avril 2012
Salle Philippe-Filion, Centre des arts
2100, avenue des Hêtres
Shawinigan
819 539-6444

29 avril 2012, 19h30
Théâtre Mirella et Lino Saputo
8370, boul. Lacordaire
514 328-8400
[site web]

1er mai 2012
Théâtre Hector-Charland
225, boul. de L'Ange-Gardien
L'Assomption
450 589-9198

Une production du Théâtre de l'Opsis (pièce d'ouverture du cycle italien)
présentée par le Théâtre Denise-Pelletier


Théâtre Denise-Pelletier
4353, rue Sainte-Catherine Est
Billetterie : (514) 253-8974


Dates antérieures

Du 6 au 30 octobre 2010, Cinquième salle PdA

 
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 Critique
Critique

par Sara Fauteux

Après le cycle Tchekhov, le cycle Oreste et le cycle étatsunien,  le théâtre de l’Opsis s’est lancé il y a quelque temps déjà dans un cycle italien. Pour l’occasion, la compagnie reprend Il Campiello, de Carlo Goldoni, un texte monté par la compagnie sur la scène du Théâtre Denis-Pelletier il y a 22 ans. Crée l’an dernier à la Cinquième salle de la Place des Arts, le spectacle est repris cette année sur la même scène qu’en 1988.  

Il Campiello est une comédie du peuple qui met en scène la ville de Venise dans une décadence précédant la fin d’une époque. Les personnages sont des archétypes : les jeunes filles à marier, les mères protectrices et grivoises, les prétendants, l’un timide, l’autre impulsif, et l’étranger qui vient bouleverser le quotidien animé de ce voisinage et se fait pour le public maitre de cérémonie.

Se doutant que les traductions disponibles de Goldoni ne rendaient pas tout à fait l’esprit de l’époque, Denoucourt cherche à savoir ce que cache le texte original. Il y découvre une langue crue, nombre d’allusions sexuelles et de doubles sens salaces. C’est donc un Goldoni sale et parfois grossier, mais plus vivant que jamais, que nous présente l’Opsis.

Transformée en univers burlesque, la pièce prend une autre saveur. Le jeu, festif et démesuré, est au premier plan de cette mise en scène rodée au quart de tour. Le rythme est rapide et exigeant pour les comédiens, mais l’on sent le plaisir et l’aisance de ceux-ci. Annick Bergeron et Adèle Reinhardt,  qui étaient de la distribution de 1988, sont toutes deux excellentes.

Le décor de Louise Campeau est également tout à fait réussi : on recrée le campiello (place publique) avec un bric-à-brac de portes et de fenêtres habillement organisé et en une ruelle pittoresque d’un quartier pauvre. Une allée centrale qui s’étend derrière la façade ouvre le décor et permet des entrées et des sorties sous un éclairage qui nous ramène au prestige la ville italienne.   

C’est donc un Goldoni plus osé et plus piquant que nous propose la troupe de l’Opsis. Ce nouveau regard est donc surprenant et intéressant et donne lieu à un spectacle très réussi en son genre. Mais, pour les plus réticents à ce genre de théâtre, cette relecture ne suffira probablement pas à les séduire : Goldoni restant Goldoni…

28-09-2011

par Olivier Dumas

Carlo Goldoni, le plus célèbre des dramaturges italiens du 18e siècle, connaît un heureux automne en terre québécoise. Presque coup sur coup, deux productions apportent un éclairage différent, significatif et contrasté d’un auteur souvent considéré, à tort, comme une copie contemporaine du grand Molière. Après une visite remarquée du Piccolo Teatro dans une Trilogia della villeggiatura étonnante par ses passages clairs-obscurs et tragiques en septembre dernier, le Théâtre de l’Opsis inaugure son cycle italien avec un truculent Il Campiello d’un comique irrésistible.

Serge Denoncourt, que l’on dit le plus italien de nos metteurs en scène, remonte cette production créée dans les années 1980 avec d’anciens et nouveaux comédiens. Écrite en 1756, Il campiello révèle un Goldoni puisant aux sources triviales de la commedia dell’arte, moins lisse et plus polissonne que le sont ces pièces les plus connues (La Locandiera, L’impresario de Smyrne). Elle se déroule dans un campiello, une cour intérieure de maisons où se côtoient quatre familles. Trois jeunes filles sont à marier et deux fougueux prétendants veulent prendre épouse. Ponctué de querelles désopilantes et de répliques cinglantes filant comme l’éclair, le banal quotidien de ses habitants connait une perturbation imprévue avec l’arrivée d’un jeune bourgeois napolitain. Se succèdent ou plutôt déferlent intrigues tonitruantes entre rires et larmes.

Denoncourt signe une mise en scène au sommet de son art. Dans cette peinture des «petites gens», il excelle à faire ressortir toute la verdeur et la vulgarité populaire d’un univers qu’il exploite avec une maitrise éblouissante. Il creuse et ose afficher une exagération assumée chez ses protagonistes où les excès de tout ordre s’accordent parfaitement avec le ton du texte. Tout au long des 105 minutes de la représentation, les facéties de ces personnages laissent néanmoins percevoir une parcelle de tendresse et d’humanisme entre deux engueulades, crêpages de chignon ou évocations sexuelles très suggestives.

Comme cela devrait toujours être le cas dans ce genre de spectacle de troupe, toute la distribution révèle une énergie communicative à laquelle le spectateur ne résiste pas. On retiendra tout particulièrement l’ingénuité de Stéphanie Labbé, la plus jeune des soupirantes amoureuses, l’animalité de François-Xavier Dufour et la sympathique candeur d’Olivier Morin, les deux prétendants fiancés, ainsi que les trois mères incarnées remarquablement par Louise Cardinal, Adèle Reinhardt et Annick Bergeron (méconnaissables sous leurs maquillages et costumes de commedia dell’arte).

Remonter les pièces du répertoire exige à la fois une vision personnelle et un respect de l’œuvre originale. Sous la direction de Serge Denoncourt, Il Campiello nous replonge avec délectation dans l’univers de Carlo Goldoni, sans craindre de nous révéler la trivialité du créateur de la comédie italienne moderne.

11-10-2010