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Du 27 novembre au 15 décembre 2007

Gala Novarinaire

D'après les écrits de Valère Novarina
Mise en scène de Manon Lussier
Avec Caroline Bernier-Dionne, Marie-Christine Busque, Mathieu Handfield, Audrey Jacob, Christelle Juteau, Pierre-Luc Léveillé, Patrice Noël, Janie Pelletier, Julie Roussel, Guillaume St-Amand, Anne Trudel

Onze acteurs réunis autour d’une table boivent, mangent et discutent du sens de la vie, de la mort, de notre passage sur terre. Ils amorcent une joute métaphysique, tantôt optimiste, ludique et poétique, souvent pessimiste et désenchantée sur la condition humaine. Ils résistent à l’envie de quitter le monde en se rassemblant dans la force de la société. L’autre, l’amour, la complicité et le partage se révèlent les derniers bastions de résistance au vide

Décors : Lino
Costumes : Dominique Guindon
Éclairages : Mathieu Marcil
Musique : Stéphane Girouard
Photographie : Caroline Bernier-Dionne

Une création Les Tuyaux Humains

PÉRIODE PREMIÈRES
du 27 novembre au 1er décembre
régulier 24,50 $
carte premières 12,25 $

Salle Fred-Barry
4533, rue Sainte-Catherine Est
Billetterie : 514-253-8974

 

 

par Sara Fauteux

Pour une première production, les onze acteurs du collectif Les Tuyaux Humains ne se sont pas donné une tâche facile. Avec Gala Novarinaire, ils plongent dans l’univers complexe et exigeant de l’auteur français Valère Novarina. Il s’agit d’un univers cynique, à la fois grave et humoristique. La pièce est constituée d’un montage de trois textes de Novarina, en grande partie Le repas (1996), mais aussi Pendant la matière (1991), L’origine Rouge (2000) et La Scène (2003). Il ne s’agit pas d’un récit, mais d’une parole qui s’élève, parfois absurde, parfois dure, pour se remettre en question.

À l’occasion d’un repas de cailloux et de terres, onze convives discutent du sens de  l’existence. Ils parlent du langage, de l’amour, de la vie et de la mort, mais aussi de choses plus « simples » comme ce que nous avalons et rejetons. Ils explorent la nature humaine sous toutes ses facettes, des plus métaphysiques aux plus terre-à-terre. Le texte ne propose pas de réponse ultime, il se contente d’évoquer ce que nous sommes tous, de mettre en mots notre angoisse de vivre. Et quels mots! L’écriture de Novarina poétise le langage, le déconstruit pour créer une sonorité particulière qui reste toujours mystérieuse, incompréhensible, mais dont les images s’imposent très clairement.

La metteure en scène Manon Lussier effectue un travail remarquable en amenant les acteurs à utiliser toutes les ressources de leur art pour rendre le langage complexe de Novarina parfaitement accessible. Aux difficiles questionnements de l’existence, elle propose la force du groupe, de l’ensemble. Les comédiens s’imposent comme un tout, un ensemble dont le mouvement s’harmonise parfaitement avec celui du texte. Malgré l’étrangeté du langage, le ton reste toujours juste. Grâce à leur maîtrise du texte et à la justesse de la mise en scène, ils parviennent à habiter totalement, sans aucune hésitation, sans aucune maladresse, l’univers de l’auteur.

Gala Novarinaire est donc une excellente initiation à l’œuvre de Valère Novarina qu’on a peu jouée au Québec. La langue de Novarina est vivante et originale, ouvrant toujours de nouvelles possibilités au langage. Dans ce contexte, rien n’est donné aux comédiens ni aux spectateurs qui doivent apprivoiser ce langage réinventé, cette poésie lucide et « confrontante ».     

03-12-2007