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Du 6 novembre au 9 décembre 2012, 20h, samedi 14h et 20, dimanche 14h, suppl. 9 décembre 19h, 10 décembre 20h
Good peopleGood People
By David Lindsay-Abaire
Directed by Roy Surette
Starring Sandy Ferguson, Karl Graboshas, Paul Hopkins, Catherine Lemieux, Kim Nelson, Johanna Nutter

Set in Boston's tough, working class, Irish neighbourhood known as ‘Southie’, Good People is the powerful and ferociously funny story of a single mom who loses her job at a dollar store. Desperate to provide for her disabled adult daughter and avoid eviction, she tracks down an old flame and begs him for work. He is a successful doctor who has escaped his Southie past and lives in wealthy Chestnut Hill. Their opposing worlds collide, revealing what it means to be destitute in a culture that pursues the American dream and believes opportunity comes to those who work hard enough.


Section vidéo
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Set & Costume Design John C. Dinning
Lighting Design Spike Lyne
Assistant Director Tanner Harvey

Tickets: $26 et +

Centaur Production


Centaur Theatre
453, St-François-Xavier
Box office : 514-845-9810

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 Critique
Critique

par Gabrielle Brassard


Crédit photo : Lucetg.com

Good People, de David Lindsay-Abaire, est présentement le texte le plus joué en Amérique du Nord, et nous en avons une preuve formelle : alors que Du bon monde, la version française, est présentée chez Duceppe, la version originale anglaise est montée au Centaur, sans que personne ne se soit consulté auparavant. Une opportunité en or pour le public – et la critique! - de pouvoir comparer deux versions de la même pièce, dans un laps de temps pratiquement nul.

L’adage « il n’y a rien comme l’original » s’applique à Good People. Peut-être parce qu’elle est interprétée dans sa langue d’origine, ou encore jouée dans une salle plus intime et chaleureuse que l’immense dôme de Duceppe, Good People passe nettement mieux et plus rapidement que Du bon monde.

La mise en scène de Roy Surette est urbaine et moderne, des qualificatifs qui se reflètent entre autres dans le choix de la musique. Tous les intermèdes sont ponctués de classiques du rock, dont beaucoup du groupe Aerosmith. Ce n’est pas un hasard, puisque le groupe est originaire de Boston, ville où se déroule Good People.

C’est ici une Margaret toute en subtilité et en gentillesse que l’on découvre. Moins criarde, moins dure, l’interprétation de Johanna Nutter est discrète, ce qui accentue notre surprise lorsqu’elle expose un autre côté de sa personnalité lors de la deuxième partie du spectacle. Son amie de longue date, la peu subtile Jean (excellente et méconnaissable Catherine Lemieux), la supportera, peu importe les issues des aventures de son amie. Sa propriétaire et gardienne ponctuelle, la vielle Dottie (comique Sandy Furguson), l’aidera aussi à sa manière. C’est le magnifique couple formé par Mike et Kate qui déclenchera les sombres et surprenants côtés de l’intrigue de cette pièce, tout aussi humaine que cynique.

On ne s’ennuie jamais dans Good People, tant les personnages sont attachants et la mise en scène tout aussi brillante que colorée. Mentionnons particulièrement la conception ingénieuse des décors de John C. Dinnig : s’ils ne tournent pas sur eux-mêmes comme dans la version francophone, les différentes pièces (cuisine, salle de bingo, cabinet de médecin, salon) sont plutôt intégrées directement dans les murs de la ruelle de la première scène, la benne à ordure et autres accessoires sur scène, de façon particulièrement inventive et créative. Coup de chapeau également à Julia Lenardon, coach d’accent, et à tous les comédiens pour le travail accompli de s’approcher le plus près possible de la langue «bostonnaise». On s’y croirait.

La  pièce  de David Lindsay-Abaire parle de choix, ceux que l’on fait et ceux qui nous semblent imposés par la vie. Et si à un moment de notre vie nous avions fait telle action au lieu d’une autre, où serions-nous? Dans le monde qui nous fait rêver, ou à la même place pathétique, puisque notre destin est tracé? Est-ce que Margaret est simplement toujours victime de malchance ou crée-t-elle, chaque jour, les conditions perdantes de sa propre vie ? Une magnifique réflexion sur le rêve américain, le travail acharné, la chance, et sur la mentalité des gens issus d'un milieu défavorisé, incluant le racisme passif, que Lindsay-Abaire explore dans Good People, un texte finalement loin du happy end hollywoodien auquel on est habitué. Une distribution exemplaire, une mise en scène minutieuse, sans temps mort, un texte fort, Good People est définitivement à voir.

12-11-2012