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Amour amour
Du 22 octobre au 2 novembre 2019, mardi au samedi 20h
Supplémentaire 2 novembre 20h

Un groupe d’individus se réveille dans un lieu aseptisé après avoir perdu toutes traces du passé, tous souvenirs et toutes facultés de communication. Puis, une lumière colorée et une voix surgissent : « Il est maintenant possible de recommencer à zéro. Tout a été effacé avec succès. Il est temps de réapprendre à être bien avec soi, pour mieux vivre ensemble. »

La compagnie KILL TA PEUR s’intéresse ici aux pulsions humaines ; celles qui sont conditionnées par l’environnement et celles qui sont intrinsèques. Quelle place prend la partie instinctive, individuelle et « originale » qui perdure en nous, malgré le milieu dans lequel nous évoluons ? Est-il possible pour des individus dénués de tous référents sociaux de s’organiser de manière organique ? Sans intervention nécessitant une certaine forme de rigidité et de cruauté ? Peut-on annihiler les mémoires corporelle et intellectuelle d’un humain ?

L’instinct demeure-t-il plus fort que les tentatives d’influence et de manipulation ?

Prend-il toute la place ?

Grâce à AMOUR AMOUR, le tout nouveau programme de Renaissance, les participants accéderont enfin à une forme de renouveau.

Si tout se passe comme prévu, elles et ils deviendront la Femme et l’Homme de demain ; plus performants, plus spécialisés, plus harmonieux.


Texte et mise en scène Gabriel Cloutier Tremblay
Avec Léa Aubin, Claude Breton-Potvin, Ariel Charest, Catherine Côté, Miguel Fontaine, Sarah Villeneuve-Desjardins, Ariane Voineau


Crédits supplémentaires et autres informations

Conception Alex-Ann Boucher, Violette Corpataux-Blache, André Gélineau, Fred Giguère, Cécile Lefebvre, Anne Plamondon, Vincent Roy

Durée : à déterminer

TARIFS

Prix du billet à l'unité - frais de service inclus

Prix courant : 28 $ 
30 ans et moins : 21 $  
60 ans et plus : 24 $  

Groupe (12 personnes et plus) :

18 $

Une production KILL TA PEUR


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Critique disponible
            
Critique

Du 22 octobre au 5 novembre 2019, Premier Acte nous plonge dans un univers dystopique imaginé par Gabriel Cloutier Tremblay et son groupe de la compagnie Kill Ta Peur. Leur plus récente production, Amour Amour, aborde le conditionnement social. Elle met en scène un milieu clos aseptisé dans lequel s’éveillent cinq femmes dépourvues de souvenirs, n’ayant plus de mémoire au point d’en avoir perdu leur langage et leur motricité. Ces sortes de cobayes d’une étude sur le bien commun réapprennent à vivre en société au fil d’enseignements véhiculés au travers d’un interphone, par une voix dont l’identité demeure inconnue.




Crédit photos : David Mendoza Hélaine

Le spectacle débute avec une introduction à l’environnement des personnages ; leur « habitat » consiste en une pièce composée de bâches de plastique et de surfaces blanches, un milieu déroutant duquel il ne faut pas dépasser les « limites ». L’être omniprésent qui parle via l’interphone encourage l’évolution des cinq femmes en les guidant vers le « bon » vivre-ensemble. Elles apprennent à mettre en priorité la collectivité par rapport à leur individualité et à trouver leur fonction en société sous un principe hiérarchique de valeurs. Elles se méritent des « mises à jour » lorsqu’elles font des actes louables pour l’harmonie collective, puis, tour à tour, certaines obtiennent en récompense le pouvoir directionnel de la communauté. Chaque jour, ces femmes reprennent la même chorégraphie, aliénées, et, à répétition, elles se font inculquer ce qui est juste et valable, ce qu’il faut penser de tel ou tel sujet : un véritable lavage de cerveau.

Les comédien.ne.s incarnent le récit avec une justesse épatante.

Les comédien.ne.s incarnent le récit avec une justesse épatante. Les scènes plus loufoques et clownesques où les personnages réapprennent à parler et à se civiliser se montrent très vraisemblables ; l’interprétation réussie évite le grotesque qui aurait nui au réalisme de la pièce. La séquence durant laquelle les cobayes prennent conscience d’elles-mêmes (en se voyant dans un miroir) s’avère extrêmement comique. Il est attendrissant d’observer le chœur de filles hilares devant leur propre reflet. La mise en scène allie bien impression de bris du quatrième mur et huis clos malsain. L’ambiance musicale composée par Vincent Roy souligne aussi avec finesse l’atmosphère oppressante. La lumière (Claudelle Houde-Labrecque) joue également un rôle très évocateur, comme s’il représentait cet individu inconnu qui supervise la vie des personnages. Spécialement durant la scène de coït - deux personnages, cachés derrière un rideau, bravent l'interdit en explorant leur sexualité -, le mariage de l’éclairage, des ombres et du son crée une magnifique image.

Gabriel Cloutier Tremblay, à la fois auteur et metteur en scène de ce projet, a su brillamment concevoir le développement psychologique de ses personnages, c’est-à-dire leur renaissance manipulée. Il illustre avec une véracité déconcertante la force du conditionnement social. La talentueuse équipe avec qui il a travaillé parvient habilement à soutenir le propos et l’univers de l’œuvre, faisant de la pièce Amour Amour un spectacle saisissant.

25-10-2019



Premier Acte
870, de Salaberry
Billetterie : 418-694-9656
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