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Just In
Du 11 au 22 septembre 2018, mardi au samedi 20h, sauf le samedi 22 septembre : 15h

Le lendemain d'une victoire politique importante, un homme reprend conscience, nu au milieu d'une chambre inconnue. Réveillé par son attaché de presse qui a reçu une étrange vidéo compromettante, l'homme essaiera de reconstituer les événements de la veille dont il ne se souvient plus. Pourchassé par un monstre fabuleux, il devra faire vite s'il veut conserver son image de marque et, entre deux égoportraits, découvrir les origines extraordinaires de son existence.

Baigné par la musique envoûtante de Millimetrik, Just In est un solo politico-fantastique inspiré par la politique actuelle. Monologue à l'action déconstruite, il puise son essence dans la mythologie afin de mettre en lumière une ascension vers le pouvoir arrangée de toutes pièces et prévue à l'horaire depuis des siècles et des siècles. L'auteur se sert ici du fantastique pour poser plusieurs questions sur la responsabilité de l'électeur ainsi que sur son rapport à l'image. Par l'entremise d'un récit haletant, où le surnaturel côtoie des lieux communs, le spectateur assistera à une métamorphose complète qui promet de ne laisser personne indifférent.


Texte et interprétation Lucien Ratio
Mise en scène Jocelyn Pelletier


Crédits supplémentaires et autres informations

Conception Jean-François Labbé, Millimetrik, Guillaume Perreault

Durée : environ 1h20

TARIFS

Prix du billet à l'unité - frais de service inclus

Prix courant : 28 $ 
30 ans et moins : 21 $  
60 ans et plus : 24 $  

Groupe (12 personnes et plus) :

18 $

Une production Collectif du Temps qui s’arrête


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Critique disponible
            
Critique



Crédit photos : Cath Langlois Photographe

Metteur en scène et comédien (re)connu dans la belle ville de Québec (Trainspotting, Beu-Bye, Le Gros Show, Amadeus), Lucien Ratio ouvre la saison 2018-2019 de Premier Acte avec le conte politico-surnaturel Just IN.

Seul sur scène – un défi scénique qu’il rêvait de relever dans sa carrière –, Ratio interprète, mi-narrant, mi-jouant, un jeune politicien ambitieux, prêt à suivre le scénario jusqu’au bout pour s’asseoir sur le trône parlementaire dont il se croit l’héritier. Au lendemain de l’élection, il se réveille dans une chambre d’hôtel, flambant nu, une entaille au front et une mémoire défaillante. Que s’est-il passé cette nuit-là pour qu’il déraille autant ? Est-ce que la coke, dont il semble friand, est responsable ? Et quelle est cette vidéo absolument étrange qu’il aurait envoyée à son attaché politique, Gamache, en plein milieu de la nuit ? Grâce à des retours en arrière – 4 ans, 2 ans, puis 2 semaines ainsi que la veille – l’homme se révèle dans toute sa misogynie, assoiffé de pouvoir et de femmes faciles.

Lucien Ratio nous entraine doucement dans un cauchemar fantaisiste, mais qui peine à nous interpeller.

Sous les éclairages de Jean-François Labbé, rouge, blanc et vert, parfois tape-à-l’œil, à l’animation rappelant les shows rock des années 80 ou à un vaisseau spatial, ou encore découpant l’espace scénique au scalpel grâce à des projecteurs côté cour et côté jardin pour offrir des zones d’ombre au comédien qui en profite pour interpréter d’autres personnages – la femme Mélanie ou plusieurs hommes politiques – Lucien Ratio nous entraine doucement dans un cauchemar fantaisiste, mais qui peine à nous interpeller.

Pourtant, la prémisse s’avérait plutôt intéressante. L’homme abandonné dans une chambre d’hôtel, ne se souvenant de rien, présageait un certain suspense politique scandaleux. Sans le nommer, Ratio s’inspire évidemment du premier ministre actuel, Justin Trudeau, mais égratigne son vernis, fait miroiter l’autre côté de la médaille, lui invente une multitude de défauts, d’actes et de pensées. Lorsque le récit sombre de plus en plus dans le fantastique, l’auteur nous perd et l’histoire devient totalement nébuleuse, jusqu’à offrir une finale plutôt banale, malgré sa symbolique. Néanmoins, quelques scènes sortent du lot, dont celle du discours d’investiture bilingue, très drôle et réussi. Les clins d’œil aux nombreuses citations de plusieurs dirigeants (de Charest à Trump) ne manquent pas, témoignant du réel intérêt de l’auteur pour la politique et l’actualité. Et le Canada est partout : des bas et des briefs en passant par une gourde Canadian Tire et sept drapeaux canadiens (dont six tapissent l’arrière-scène) jusqu’aux poils sur la poitrine de Ratio découpés en signe de feuille d’érable. Le « plus beau pays du monde », fièrement représenté sur scène.

La musique originale de Millimetrik enrobe superbement la mise en scène soutenue de Jocelyn Pelletier, qui utilise à bon escient deux tablettes numériques sur trépied pour diffuser quelques vidéos et rappeler la forte propension du premier ministre pour les fameux selfies.

Si Just IN creuse plutôt bien la question du rapport à l’image en politique, le texte peine à aborder la « responsabilité de l’électeur », le laissant plutôt en plan. Quel pouvoir a-t-il réellement ? La métamorphose de l’homme semble sans compromis, et le suivre devient alors inévitable.

13-09-2018


 

Premier Acte
870, de Salaberry
Billetterie : 418-694-9656
ou lepointdevente.com
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