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Abadou veut jouer du piano
Du 7 au 25 novembre 2017

Après la mort de ses parents adoptifs, le suicide de sa femme, sa faillite personnelle et l’incendie de son bureau comptable, Jaquelin Belenfant est bien décidé à repartir à neuf. Du jour au lendemain, il quitte son village natal pour la grande ville afin de faire ce dont il a toujours rêvé : devenir professeur de piano. Cependant, lors d’une rencontre avec sa première cliente, Mme Dubois, Jaquelin tombe par hasard sur une photo de sa défunte épouse, qui s’est donné la mort il y a plus de huit ans. Que fait cette photo à Montréal ? Était-ce réellement un suicide ou serait-elle encore vivante ?

Malgré son louable désir de changer de vie, le passé trouble de Jaquelin Belenfant refera surface, le précipitant dans un conflit familial aux rebondissements insoupçonnés.

Abadou veut jouer du piano est une comédie noire et grinçante racontant l’histoire de Jaquelin Belenfant, homme banal par excellence, et de sa lente descente aux enfers où chaque rencontre inattendue deviendra un véritable obstacle à sa quête : donner son cours de piano. Interrompu sans cesse par le livreur de poulet fou, le policier cocaïnomane, la vendeuse d’armes, la séductrice maniacodépressive et bien d’autres, Jaquelin Belenfant verra ses nerfs mis à rude épreuve.


Texte et mise en scène Hilaire St-Laurent Sénécal 
Avec Dayne Simard, Marie-Ève Bérubé, Mathieu Grignon, Maxim Paré-Fortin, Nathalie Séguin, Nicolas Centeno, Olivier arteau, Pierre-antoine Pellerin


Crédits supplémentaires et autres informations

Assistance à la mise en scène Émily Vallée-Night
Direction de production Hugues Callières
Conseiller en dramaturgie Maxime Champagne
Conception Antonin Gougeon-Moisant, Émily Vallée-Night

Du mardi au samedi 20h, sauf dernier samedi 15h

TARIFS

Prix du billet à l'unité - frais de service inclus

Prix courant : 27 $ 
30 ans et moins : 21 $  
60 ans et plus : 24 $  

Groupe (12 personnes et plus) :

17 $

Une production Détour Nazareth


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Critique disponible
            
Critique



Crédit photos : Cath Langlois Photographe

Le malheur colle à la peau de Jacquelin Belenfant. Après la mort frappante de son père adoptif, le suicide inexpliqué de sa femme, sa faillite personnelle et l’incendie de son bureau comptable, il décide de repartir à neuf en quittant son Abitibi natale pour s’installer à Montréal et devenir professeur de piano. Si cet aperçu de son histoire vous apparait déjà abracadabrant, dites-vous que sa route croisera en quelques heures un livreur de poulet fou, un policier cocaïnomane, une mère hystérique, une maniacodépressive aux idées suicidaires… et que ça ne s’arrête pas là!

Le défi que s’est lancé l’auteur et metteur en scène Hilaire St-Laurent-Sénécal est ambitieux : mettre en lumière, de manière amplifiée, le côté sombre de la condition humaine grâce à une comédie débridée et exagérée. Ce n’est pas chose facile, comme il nous le confie dans son mot inclus dans le programme de soirée. En dépit de plusieurs qualités, on doit malheureusement constater qu’Abadou veut jouer du piano n’atteint pas vraiment cet objectif sans pour autant qu’on en soit déçu.

Tout d’abord, le texte de St-Laurent-Sénécal, est habilement construit et ne va pas sans rappeler le style comique fataliste du Dîner de cons. On croit au début à une simple comédie slapstick. Or, les méandres de la pièce confondent le spectateur et réussissent efficacement à le surprendre, pour son plus grand plaisir. Une réplique anodine en apparence trouve son écho quelques scènes plus tard ; rien n’est dit ou fait au hasard alors qu’on croit a priori le contraire.

On doit ensuite saluer l’aplomb de tous les comédiens qui ont trouvé leurs repères en cours de représentation et qui portent sans fléchir des personnages parfois hystériques, dans des situations absolument loufoques, sans décrocher. Ils en sont à leurs premières armes, et ils livrent la marchandise.

Tout ce qui manque à Abadou veut jouer du piano pour être aussi corrosif et décapant que son auteur pourrait le souhaiter, c’est de la vitesse. Une livraison plus rapide des répliques donnerait justement ce rythme décoiffant des comédies coup de poing. La pièce est présentement de 1h45 : si on croit en cours de pièce qu’elle gagnerait à être élaguée, on finit par se rendre compte que tout est essentiel et que c’est simplement cette fluidité dans les répliques que l’expérience permet d’acquérir qui permettrait de ramener le tout à 1h30, peut-être un peu moins, en laissant le spectateur bouche bée et scotché sur son banc.

Premier Acte étant un tremplin pour les talents émergents, on peut facilement croire qu’Abadou veut jouer du piano pourrait, avec un peu plus d’expérience sous la cravate, connaître plus d’une diffusion. La pièce serait terriblement efficace en théâtre d’été, car elle a un style distinctif et intelligent qui a le potentiel de devenir encore plus incisif.

08-11-2017


 
Premier Acte
870, de Salaberry
Billetterie : 418-694-9656
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