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Du 17 novembre au 5 décembre 2015
Sur la montagne, nue
Texte Anne-Julie Royer
Mise en scène Marie-Hélène Gendreau
Avec Laurie-Ève Gagnon, Marie-Hélène Gendreau, Marianne Marceau, Valérie Laroche et Linda Laplante

Enfant, fille, mère, grand-mère.
Enseignante, pianiste, voyageuse,
amoureuse, poétesse.

Des femmes se racontent.

Ou peut-être est-ce une seule et même femme, ses multiples facettes réelles ou rêvées au fil du temps ?

Peu importe.

Elles nous parlent comme si elles étaient les héroïnes d’un film intimiste où la caméra montre toutes les intuitions, tous les secrets, où la lumière pénètre dans les failles et dénude les âmes.

Elles nous offrent leur mémoire en fragments comme des photos retrouvées dans une boîte, des bribes de musiques familières.

Elles se confient dans une langue sortie d’un livre, une poésie qui redonne au quotidien sa valeur et sa sensualité.

Elles nous font entendre cette voix intérieure, celle de plusieurs d’entre nous qui bâtissent en silence le récit de leur propre vie.


Concepteurs Gabrielle Doucet et Nicola-Frank Vachon

Une production Théâtre aux pommes


Premier Acte
870, de Salaberry
Billetterie : Réseau Billetech 418-694-9656
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Critique

Crédit photo : Cath Langlois Photographe

Pour sa troisième production de la saison, le Théâtre Premier Acte présente la pièce Sur la montagne, nue d’Anne-Julie Royer, une production du Théâtre aux pommes. Le texte avait été présenté en partie en décembre l’an dernier au festival du Jamais Lu et est maintenant pris en main par Marie-Hélène Gendreau, qui en signe la mise en scène.

C’est tout un changement de registre pour la metteure en scène qui nous avait offert il y a à peine quelques semaines la pièce Trainspotting au Théâtre de La Bordée. Entre l’univers glauque et trash du roman d’Irvine Welsh et celui, plus précieux et fleuri de Sur la montagne, nue , il y a tout un monde, mais Gendreau s’en tire plutôt bien et offre une mise en scène rigide et précise, quoique quelque peu statique par moments. Une mise en scène appuyée par une impressionnante  scénographie signée Cécile Lefebvre : des chemises blanches accrochées en fond de la scène  forment un écran sur lequel sont projetées des vidéos et des photos impressionnistes de Nicola Frank Vachon.

Le pianiste Marc Roussel accompagne le jeu des actrices tout au long de la soirée sur un piano placé à l’avant-scène et sur lequel il interprète  tour à tour des œuvres de Claude Debussy, Alexandre Scriabine, Ludwig van Beethoven et de Jean-Sébastien Bach. Les  mots  d’Anne-Julie Royer se mêlent alors aux airs des grands maîtres, ce qui ajoute beaucoup à la musicalité de sa poésie particulière, créant une ambiance agréable et réconfortante.

Sur la montagne, nue nous présente les joies et les peines de femmes à plusieurs moments de leur existence. Elles se confient sur leur vie, sur leurs plus précieux souvenirs. L’amour, la maternité, les remords, le temps qui passe, les désirs de la chair, tout y passe. Des confidences qui les mettent à nu devant le public et qui démontrent toute la fragilité et la vulnérabilité qui se cachent souvent  derrière une façade qui peut parfois sembler à l’épreuve de tout. Les actrices Laurie-Ève Gagnon, Linda Laplante, Valérie Laroche et Marianne Marceau offrent un jeu non seulement juste, mais qui arrive même à soutirer des larmes à plusieurs occasions durant la pièce.

Cependant, le ton très intimiste, voire mielleux, déplaira à certains. L’écriture à la troisième personne y est un peu pour quelque chose et amène une lourdeur à la pièce qui aurait gagné à changer de registre par moments. Le texte se fait par moments beaucoup trop sentir derrière le jeu des comédiennes et l’impression d’assister à une lecture d’un conte, d’un journal intime est beaucoup trop présent et nous fait décrocher la plupart du temps.

Sur la montagne, nue est une excursion dans l’univers féminin, dans toute la complexité qu’il incarne. Bien que cliché par moments, le spectacle d’une heure et demie a plusieurs moments forts en émotions et fait habilement contraste avec les autres productions présentées cette année dans les théâtres de Québec, tant dans sa forme que dans son propos.

22-11-2015