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Du 15 janvier au 2 février 2013
CharmeCharme
LISEZ L'ENTREVUE AVEC JOELLE BOND ET ANN-SOPHIE ARCHER
Texte Joëlle Bond
Mise en scène Jean-Sébastien Ouellette et Joëlle Bond 
Avec Ann-Sophie Archer, Marc Auger-Gosselin, Frédérique Bradet, François Edouard Bernier, Claudiane Ruelland et Sophie Thibeault 

En 1966, Line Ducharme s’inscrit à des cours de personnalité féminine dans l’espoir de transformer sa vie. C’est le point de départ de Charme, un tableau féminin des années 1940 à aujourd’hui, qui propose une réflexion sur notre rapport au beau et au superficiel. L’histoire de quatre femmes qui, à des époques différentes, font de leur mieux pour être heureuses et devenir meilleures. Une comédie dramatique qui pose avant tout un regard humoristique et ironi-que sur les soucis féminins des cinquante dernières années. 

Après Le cardigan de Gloria Esteban en 2010, le petit luxe vous invite à passer une soirée agréable et chaleureuse dans l’univers des mamans-Tupperware. Et comme à l’habitude, on vous promet des chansons, des paillettes, du gros fun… et on vous jure que ça ne fera pas mal. 


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Scénographie Ariane Sauvé

Une production Le petit luxe - compagnie de théâtre


Premier Acte.
870, de Salaberry
Billetterie : Réseau Billetech 418-694-9656

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 Critique
Critique

par Geneviève Décarie


Crédit photo : Cath Langlois

Plaisirs coupables et typiquement féminins, Charme est une peinture représentant savamment les préoccupations des femmes de 1960 à aujourd’hui.

Après avoir présenté son texte Le cardigan de Gloria Esteban en 2010 à Premier Acte, Joëlle Bond nous livre maintenant sa toute première création. Présentée pour la première fois en 2009 au Chantier du Carrefour international de théâtre, Charme a valu à son auteure la bourse Première œuvre cette même année. Au final, plus de cinq ans ont été consacrés à cette œuvre unique. Un cinq ans bien investi.

Entrer dans la salle, c’est entrer dans une maison de poupée : tapis rose, murs roses et blancs, rideaux roses, accessoires roses, verts et rouges, robes de mariées, maquillage et le fameux livre nommé « Charme » qui a inspiré le texte. Bref, on est dans un rêve de petite fille. Au-dessus d’un grand lit se trouve la généalogie des protagonistes, car dans Charme, c’est l’histoire d’une génération. Tous les personnages, bien que vivant à des époques différentes, sont reliés entre eux. Grand-mère, mère et fille évoluent au fil des tableaux. On les voit tantôt à l’âge de 12 ans, tantôt à l’âge adulte. Un pari qui aurait pu être risqué pour les comédiennes qui devaient assumer ces changements d’âges rapides, mais qui est relevé avec brio.

La pièce séduit par ses tableaux colorés, rythmés, ses personnages loufoques et déjantés sans jamais tomber dans l’excessif. Le côté caricatural de certains personnages, tel que le narrateur, est bien assumé. On a parfois l’impression d’être dans une vieille annonce de produits coiffants du début des années soixante, qui donne une saveur unique au spectacle.

Une partie du plaisir réside sans doute dans les tableaux musicaux. Bien orchestrés, ils ajoutent du piquant à la mise en scène déjà ficelée au quart de tour. La mention spéciale revient toutefois à la projection d’un extrait du film Gone with the Wind, traduit par les comédiennes directement sur scène lors d’une scène se déroulant au cinéma ; une trouvaille originale. 

Pourtant, Charme n’est pas qu’un sucre d’orge. Entre les frasques de Line (Sophie Thibault) qui, pour devenir une vedette, s’inscrit à des cours de personnalité féminine et se met à fantasmer sur son charismatique professeur, on retrouve des histoires  plus touchantes. Les scènes entre les personnages de Carmelle (Ann-Sophie Archer) et Dominique (Claudiane Ruelland) ou de Dominique et Marie-Ange (Frédérique Bradet) sont émouvantes et les interprètes jouent avec justesse et nuances des personnages parfois éclatés.

La pièce passe en un claquement de doigts manucurés. Le spectateur s’amuse et se détend. On ne va pas voir Charme pour réinventer le monde, on va le voir pour la même raison que l’on s’offre une sucrerie, ou dans ce cas-ci un énorme cupcake au chocolat, soit pour se gâter.

17-01-2013