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Du 26 au 28 avril 2012
Para quedar / pour rester humain
Mis en œuvre par les Productions Rhizome (Québec) et créé en collaboration avec la Compania de Danza et de Arte Escénico de Colima (Mexique)

Para quedar présente deux propositions, deux écritures, deux performances se déployant autour d’un même thème : celui de la condition humaine par rapport à son animalité. Mis en œuvre par les Productions Rhizome (Québec) et créé en collaboration avec la Compania de Danza et de Arte Escénico de Colima (Mexique), ce spectacle multiforme et interculturel est né de la rencontre d’une équipe mixte de créateurs autour de deux poètes issus des cultures mexicaine et québécoise, soit Cristobal Barreto et Carl Lacharité.

Sous la forme d’un manifeste poétique, Cristobal Barreto énonce la nécessité de se défaire de son humanité et de retourner à l’état de singe. Carl Lacharité, quant à lui, propose une réflexion sur le vivant, une performance où les plus simples et les plus complexes expressions du vivant se télescopent (cellule, fougère, communauté, civilisation).

Créées au Mexique, les trames sonores et visuelles mettent en relief la proximité des différents états d'être. Présents sur scène, les poètes évoluent dans un dispositif qui réagit à leurs gestes et à leurs déplacements et qui les met en rapport avec une représentation des différentes facettes du vivant, dont eux-mêmes. Cette production  utilise la danse et la reconnaissance de mouvements dans un environnement sonore afin de créer un espace où parole et gestualité s'entrecroisent, se marient, se nourrissent l'une l'autre.


Section vidéo
une vidéo disponible


Présenté aussi à Montréal, au M-A-I les 6 et 7 avril 2012

Production : Rizhome
Créé en collaboration avec: Compania de Danza y de Arte Escénico de Colima (Mexique)


Premier Acte
870, de Salaberry
Billetterie : Réseau Billetech 418-694-9656

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 Critique
Critique

par Odré Simard

La compagnie québécoise Rhizome et la Compania de Danza y de Arte Escénico de Colima au Mexique nous offrent Para quedar / Pour rester humain, un diptyque poétique et multidisciplinaire sur la condition humaine. À l'intérieur de ses créations, Rhizome cherche d'abord à présenter des spectacles permettant de faire rayonner la littérature comme discipline artistique sur scène. Ses créateurs s'unissent afin de faciliter une rencontre interdisciplinaire prenant racine dans le texte, mais rayonnant à travers les multiples possibilités que proposent, par exemple, le son et la vidéo. Pour sa part, la CDAEC est composée d'un groupe de créateurs provenant de sphères artistiques diverses, favorisant également une rencontre entre les disciplines, mais ici au cœur de la danse. Le spectacle Para quedar / Pour rester humain est donc le résultat de la collaboration de ces deux compagnies, soit deux performances poétiques mettant en scène un homme, l'un québécois, l'autre mexicain.

Nous avons devant nous une scène presque vide, seuls un micro et quelques paravents noirs se dressent sur les planches. Puis un homme arrive, Carl Lacharité, qui laisse les mots prendre vie sous nos yeux et nous encercler, nous, public hypnotisé par la mélodie incessante de ces paroles où la poésie fait loi. Les paravents deviennent de multiples lieux concrets et abstraits grâce à la vidéo, le son fait vibrer l'espace et le corps interagit avec les deux. On voit des vidéos du même homme au Mexique à travers la foule, ou encore des séquences où des passants récitent une partie du texte en espagnol. Le texte propose des images et des questionnements sur le lieu, sur l'enracinement ainsi que sur l'homme et son environnement.

Puis vient la deuxième performance, celle de Cristobal Baretto. Il s'avance en chuchotant dans sa langue maternelle et bientôt le corps sur scène s'enflamme et danse avec l'énergie d'un condamné. Puis le corps se divise en cinq représentations de lui-même projetées sur les paravents. Cinq individus qui se dénudent et se travestissent en diverses personnalités. Les corps se répondent dans une chorégraphie décalée, permettant à chaque être de s'exprimer différemment dans cette danse à plusieurs. À deux reprises, nous avons pu entendre un texte en français pendant cette partie du spectacle, mais le reste du temps, nous n'avions accès qu'à la langue espagnole.

C'est l'énorme bémol que je me permets, en tant que spectatrice et critique, de signaler par rapport à ce spectacle riche de potentiel ; la compréhension de la langue. Bien qu'il nous était permis d'interpréter à notre aise, de prêter de multiples intentions à ses paroles ou encore de nous laisser immerger dans cette musicalité latine, si l'espagnol nous était inconnu, nous perdions une énorme portée de la performance. Le texte nous a été donné dans le programme, mais cela est très différent d'être à même de comprendre en temps réel les questionnements et les réflexions de l'individu sur scène. Il aurait été préférable de nous présenter des surtitres afin de suivre le texte en direct, surtout avec les possibilités qu'offraient les paravents et la projection vidéo. Un concept très intéressant à la base, mais qui demeure hermétique, voire frustrant.

28-04-2012