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Les murailles
Du 9 au 20 avril 2019, mardi et mercredi 19h, jeudi et vendredi 20h, samedi 16h
à l'exception des horaires du programme double

Auteure à succès, poète et comédienne, Erika Soucy adapte pour la première fois au théâtre son roman Les murailles, accompagnée à la mise en scène par son complice Maxime Carbonneau. Entre pèlerinage personnel et documentaire, l’héroïne plonge le public dans le monde rude et méconnu des chantiers du Nord qui ont pourtant forgé l’identité québécoise.

Les murailles, c’est l’histoire d’Erika, une jeune poète ayant grandi sur la Côte-Nord où les hommes vivent au rythme du fly in fly out, système de travail leur permettant de revenir à la maison uniquement le temps des vacances. C’est au cœur du campement des murailles, érigé près de Romaine 2, que se rend la narratrice pour découvrir le quotidien des hommes qu’elle aime, particulièrement celui de son père, et comprendre enfin les raisons qui les poussent à délaisser leur foyer au profit de la vie de chantier. Parmi eux, Erika avance, ouverte et curieuse, dans cet univers nordique et surprenant d’humanité.


Texte et idée originale Erika Soucy
Mise en scène Maxime Carbonneau
Avec Nancy Bernier, Philippe Cousineau, Patrice Godin, Xavier Huard, Erika Soucy


Crédits supplémentaires et autres informations

Conception sonore Josué Beaucage
Lumière Julie Basse
Scénographie Vano Hotton
Costumes Cynthia St-Gelais
Direction de production et assistance à la mise en scène Elsa Posnic

Programme double avec Foreman

Vendredi 19 avril – 19 h Les murailles / 21 h Foreman
Samedi 20 avril – 16 h Foreman / 19 h Les murailles
Tarif : 40$ en prévente

TARIFS
PRIX EN PRÉVENTE : 23 $ (jusqu'à la veille du jour de la première)
PRIX DÈS LA PREMIÈRE DU SPECTACLE: 36 $
Lors d'ajout de supplémentaire : billet à 36$ en tout temps
Les billets pour Foreman, spectacle présenté dans le Studio Marc-Doré, seront à 23 $* en tout temps, et ceux pour le déambulatoire La porte du non-retour à 12 $* en tout temps.

STUDIO MARC DORÉ : 23$ en tout temps

*Les taxes et les frais de services sont inclus dans nos tarifs

Une production La Messe Basse


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Critique disponible
            
Critique

La compagnie La Messe Basse, fondée en 2012, se distingue des autres compagnies en invitant, pour chaque projet, des créateurs d’autres disciplines artistiques ou même, carrément, d’autres médiums. Sur Descendance, c’était le cinéma, grâce à l’apport du réalisateur Stéphane Lafleur. Le musicien Philippe Brault fut impliqué dès le départ dans (e), alors que l’assistant personnel d’Apple était au cœur du processus de la pièce Siri. Pour La femme la plus dangereuse du Québec, La Messe Basse s’est tournée vers la poésie, en adaptant l’œuvre et en s’inspirant des archives de Josée Yvon. La compagnie continue sur sa lancée littéraire et propose l’adaptation du roman d’Erika Soucy, Les murailles.






Crédit photos : Vincent Champoux

Une jeune poète retourne sur les côtes nordiques de son enfance pour renouer avec un père absent, ancien foreman et maintenant employé d’une compagnie de dynamitage sur des chantiers d’Hydro-Québec. Elle grimpe alors vers les chantiers, découvre sa faune humaine, tout en défaisant un par un ses préjugés.

Dans une langue directe, crue, savoureuse, le roman d’Érika Soucy réussissait à nous amener loin des centres urbains, à mieux comprendre, sans vulgariser, sans analyser, le quotidien de ces habitants de la Côte-Nord qui n’ont d’autres choix que de travailler sur les grands chantiers de génération en génération, comme certaines familles de fermiers dans d’autres régions du Québec. Pour survivre, pour continuer, parce qu’on n’a pas le choix, parce qu’on va vider la région, sinon. Le récit réussit à réhabiliter un tant soit peu ces gens de chantiers, qui vivent finalement dans « du gros ordinaire sale ».

(...) l’incorporation de la poésie d’Erika Soucy au récit (...) se fait de manière totalement organique, et pousse à en découvrir davantage sur cette poète québécoise.

L’adaptation signée par l’autrice et mise en scène par son complice Maxime Carbonneau se veut très près du roman, sans pour autant donner l’impression d’une lecture. On se retrouve davantage entre le théâtre documentaire, le témoignage et le road trip théâtral. Les mots et les personnages demeurent le cœur et l’âme du récit joué : mis à part quelques accessoires, dont une grande table pliante, aucun décor ne meuble la scène. Un peu comme à la Romaine, tout semble « à construire » sur cette scène vide. C'est la lumière (conception Julie Basse) qui occupe l'espace. Par terre, suspendus, accrochés, des projecteurs de toutes sortes, rappelant le show rock; ils viennent découper l'espace, créer des ambiances, isoler, évoquer. Si les nombreux effets sont d’une grande efficacité, ils contribuent à un sentiment de statisme, à un récit qui reste collé à la scène sans nous amener dans ce Nord qui se fait défricher lentement. Le jeu d’Erika Soucy (solide et naturelle), avec plusieurs apartés – nous donnant ainsi accès à sa pensée – et l’incarnation de plusieurs personnages par trois comédiens fortifient ce sentiment « d’être au théâtre ». Sans être un défaut en soi, ce choix de mise en scène pourrait empêcher certains spectateurs de réellement connecter avec l’histoire, se sentir interpellés. Par contre, l’incorporation de la poésie d’Erika Soucy au récit – une indéniable qualité du spectacle – se fait de manière totalement organique, et pousse à en découvrir davantage sur cette poète québécoise.

Si les chapitres/scènes sont allégés, on retrouve tous les éléments qui ont contribué au succès du roman, dont les personnages secondaires, superbement interprétés par Gabriel Cloutier Tremblay, Éva Daigle et, surtout, Philippe Cousineau. On sent chez eux un réel plaisir d’incarner ces personnages colorés, à la parlure parfois difficile à maîtriser. Alors que les Martin, Josh, Conrad, Jean-Pierre, Gérard, Mindy et compagnie sont bien campés, totalement incarnés, celui du père, joué par Jacques Girard, nous échappe un peu, comme il échappe probablement à la Erika de l'histoire.

Si la jeune autrice désire tisser à nouveau des liens avec son père, elle devra mieux comprendre son environnement. Voilà de quoi parle, peut-être, Les murailles : une tentative de compréhension d’un univers étranger, pour retrouver un être qui s’y est volontairement perdu, réfugié. Vient ensuite, peut-être, le pardon, celui d’une fille envers ce père qu’elle affectionne, malgré tout. Même si Les murailles évoque un univers à priori masculin, soit celui des chantiers, le récit de ces retrouvailles père-fille résonnera peut-être davantage chez les spectatrices que les spectateurs.

11-04-2019


 
Théâtre Périscope
2, rue Crémazie Est
Billetterie : 418-529-2183

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