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Closer - tout contre toi
Du 6 au 22 février 2018 - sera présenté au Centre des congrès de Québec, 1000, boulevard René-Lévesque Est

Si vous croyez en l’amour au premier regard, n’arrêtez jamais de regarder.

Dans une histoire qui s’étire sur deux ans et qui se déroule à Londres, le public suit deux couples déboussolés dans une valse tordue de destins croisés. Entre conflits silencieux, pulsions humaines, stratégies troubles et ambigües, les personnages de CLOSER vivront leur obsession jusqu’à la fin. Oeuvre majeure du théâtre contemporain (portée au cinéma en 2004, aux États-Unis), c’est la première fois que CLOSER sera montée au Québec. Réflexion sur le caractère insondable du désir, la vérité demeure le thème central de la pièce. Jeu de tension entre désirs et limites des rapports humains, il y est question de sexe avec autant de désinvolture et de détachement que s’il était question du temps qu’il fait.

Dans un langage sans détour, c’est le jeu d’équilibre et de déséquilibre du texte de Patrick Marber (dans une traduction de Fanny Britt) qui constitue le cœur du spectacle. Le Théâtre Niveau Parking et Marie-Josée Bastien proposent, avec CLOSER, une réflexion sur la peur irréfutable de manquer quelque chose et où s’accrocher les uns aux autres est le seul moyen d’exister.


Texte et idée originale Patrick Marber
Traduction Fanny Britt
Mise en scène Marie-Josée Bastien
Avec David Bouchard, Jean-Michel Déry, Claudiane Ruelland, Alexandrine Warren


Crédits supplémentaires et autres informations

Assistance à la mise en scène Samuel Corbeil
Décor Véronique Bertrand
Costumes Sébastien Dionne
Musique : Mykalle Bielinski
Lumières Sonoyo Nishikawa

Mardi et mercredi à 19 h
Jeudi et vendredi à 20 h
Samedi à 16 h
également : dimanche 11 février à 15 h, samedi 17 février à 16 h et 20 h, lundi 19 février à 19 h

TARIFS
PRIX EN PRÉVENTE : 23 $ (jusqu'à la veille du jour de la première)
PRIX DÈS LA PREMIÈRE DU SPECTACLE: 36 $
Lors d'ajout de supplémentaire : billet à 36$ en tout temps

STUDIO MARC DORÉ : 23$ en tout temps

*Les taxes et les frais de services sont inclus dans nos tarifs

Une production Théâtre Niveau Parking


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Critique disponible
            
Critique

Toujours sur la route, le Périscope [nomade] s’arrête durant février au Centre des congrès, sur René-Lévesque, pour présenter, en première francophone nord-américaine, la pièce Closer (tout contre toi), de l’auteur anglais Patrick Marber, mise en scène par Marie-Josée Bastien. Malgré quelques scènes dignes d’intérêt, la pièce n’arrive pas à créer l’impact souhaité.






Crédit photos : David Mendoza Hélaine

Cela fait des années, apprend-on dans le programme, que Marie-Josée Bastien caresse l’idée de monter cette pièce. Celle-ci eut un succès appréciable, d’abord à Londres, puis aux États-Unis et en France (avec, entre autres, Gad Elmaleh), avant d’être immortalisée, en 2004, par la caméra de Mike Nichols (Biloxi Blues, The Graduate), réunissant un quatuor cinq étoiles : Julia Roberts, Jude Law, Natalie Portman et Clive Owen (qui fut de la production scénique originale, dans le rôle de Daniel). Closer (tout contre toi) aborde la vérité et la charge émotionnelle et douloureuse qui s’ensuit, au cœur des mécaniques et des illusions de la relation amoureuse. On suit ainsi, sur plusieurs années, deux hommes (Daniel et Larry) et deux femmes (Anna et Alice) dans leurs unions croisées et déchirements mutuels. L’auteur enrobe le texte de symboles : grâce à Alice, strip-teaseuse, et Anna, photographe, il aborde le mensonge, la représentation, le fantasme par l’image ; puis aux hommes, par Larry, dermatologue, et par Dan, auteur en devenir et journaliste pour la section nécrologique du journal, celui de la chair, des besoins primaires de compétition, de sexe et de possession. Le texte tend davantage vers la représentation et l’évocation – aux formes belles, frappantes, mais brutales, crues, directes – que l’introspection. Les écarts temporels entre les scènes peuvent être extraordinaires, allant d’une semaine à un an et demi : la sensation d’avoir manqué tout un pan de l’action peut ainsi faire décrocher certaines personnes. Par contre, la pertinence du texte de Marber alors qu’il dépeint l’échec de femmes et d’hommes à atteindre une certaine intimité, une sérénité et une maturité tout aussi spirituelle que sexuelle, n’a que progressé, malheureusement, en vingt ans, devenant plus actuel que jamais.

Pour évoquer l’éloignement, la distance entre les individus, Marie-Josée Bastien place d'abord ces personnages aux extrémités d’une longue passerelle, sur laquelle sera jouée la majorité des scènes. La scénographie de Véronique Bertrand sépare d’ailleurs le public en deux, ce qui, théoriquement, permet de le rapprocher de la scène, permettant ainsi de faire sentir aux spectateurs « le souffle, les pulsions, le point de bascule des personnages ». Peine perdue, la tension sexuelle et l’inconfort ne se rendent pas jusqu’aux bancs. Les comédiens (David Bouchard (Dan), Alexandrine Warren (Anna), Claudiane Ruelland (Alice), Jean-Michel Déry (Larry)), peinent parfois à maîtriser totalement leurs personnages, jouant avec un cynisme presque constant, de manière souvent artificielle (surtout lors de la première partie), sans profondeur, ce qui provoque un détachement chez le spectateur qui peine à trouver plaisir et intérêt à suivre ces « liaisons dangereuses ». La sensualité ne s’immisce que très rarement entre eux, retirant du coup ce qui les lie, ne touchant alors qu’à la passion dévorante, ou la haine féroce. Les personnages sont dépeints sommairement, esquissés, soulevant plusieurs interrogations. Par exemple, le personnage de Dan s'avère difficile à saisir : alors qu’il joue au timide lors des premières scènes avec Alice, il devient arrogant et presque misogyne, pour terminer en amoureux remué et abandonné. Mais la faute en revient peut-être à la structure du texte et aux dialogues parfois cliniques, qui demandent un ton cinglant.

Par contre, certaines scènes rallument la flamme qui vacille dangeureusement durant la représentation, dont celle où les deux amants, Anna et Dan, avouent en même temps, à leurs partenaires respectifs, leurs infidélités. Plaçant l’action dans le même espace, voire le même lit, on sent une réelle interconnexion entre ces quatre individus, une fusion qui ne peut qu’être fatale.

Ne nous méprenons pas : cette production de Théâtre Niveau Parking en est une de qualité ; on sent tout le travail accompli par l’équipe de création et l’amour que porte la metteure en scène à ce texte, mais cette version de Closer (tout contre toi) ne charme ni n’ébranle, peinant à créer un réel intérêt envers ce quatuor aux aventures qui paraissent, finalement, bien plus anecdotiques que significatifs.

08-02-2018


 

Théâtre Périscope
2, rue Crémazie Est
Billetterie : 418-529-2183

Présenté au Centre des congrès de Québec, 1000, boulevard René-Lévesque Est

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