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Du 11 au 15 octobre 2016, mardi et mercredi 19h, jeudi et vendredi 20h, samedi 16h
#PigeonsAffamés
Texte, idée originale et mise en scène Anne-Marie White
Avec Marc-André Charette, Nicolas Desfossés, Marie-Eve Fortier, Alexandre-David Gagnon, Lissa Léger, JP Loignon, Micheline Marin, Frédérique Thérien

Entre I can't stop loving you de Ray Charles et le jingle publicitaire de McDonald, entre la nostalgie d'un temps où tout semblait possible et la perte de repères de notre époque moderne, entre l'envie de s'enraciner et celui de fuir à toutes jambes, se croisent le collectif et l'individuel, l'immensément grand et l'infiniment petit.

Avec #PigeonsAffamés, le Théâtre du Trillium présente un spectacle coloré et vibrant d'ingéniosité. Passant du spoken word à la danse, du chant à la déclamation, utilisant tout ce que les comédiens peuvent donner, Anne-Marie White et ses collaborateurs font de ce spectacle une prise de parole sensible, engagée et percutante, une chorégraphie galvanisante livrée par une distribution lumineuse.


Section vidéo


Conseil dramaturgique Jessie Mil
Complice artistique Louis-Philippe Roy
Vocabulaire corporel, entraînement physique et regard dramaturgique Mylène Roy
Composition, choix musicaux et arrangements vocaux JP Loignon, Anne-Marie White
Chorégraphie Mylène Roy. Anne-Marie White
Entraînement vocal JP Loignon
Éclairages Julie Basse
Costumes Geneviève Couture
Direction artistique Anne-Marie White
Régie et production Katy Raymond, Benoît Roy

Billet acheté en prévente : 22 $
Billet acheté une fois le spectacle en cours : 35 $
*Les taxes et frais de services sont inclus dans nos tarifs.

Production Théâtre du Trillium


Théâtre Périscope
2, rue Crémazie Est
Billetterie : 418-529-2183

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Critique

Le Théâtre du Périscope présente cette semaine #PigeonsAffamés, une production du Théâtre du Trillium.

Sous la direction d’Anne-Marie White, les spectacles de cette compagnie cofondatrice de La Nouvelle Scène, lieu commun de diffusion d’une programmation théâtrale de création et de répertoire contemporain, s’adressent depuis 2008 à un public avide de théâtre libre. C’est dans cette veine que la directrice du Théâtre du Trillium nous propose son troisième spectacle pour lequel elle signe à la fois le texte et la mise en scène.




Crédit photo : Marianne Duval

Présenté dans un format de 70 minutes, #PigeonsAffamés est le résultat de trois ans d’exploration et de travail de la metteure en scène, des comédiens et de leurs collaborateurs, axé essentiellement sur la notion du corps en mouvement.

Dès les premières minutes, l’auditoire est entraîné dans l’univers particulier d’Anne-Marie White, où la rythmique occupe une place importante, se manifestant principalement par une succession de courtes chorégraphies plus physiques qu’esthétiques.

Prenant parfois des allures de cabaret, donnant d’autres fois l’impression d’assister à un atelier de création collective, #PigeonsAffamés ne constitue pas vraiment une pièce de théâtre en soi : il s’agit plutôt d’un pot-pourri de performances multidisciplinaires séquentielles et déconnectées les unes des autres, dans lequel se mélangent danse post-moderne, chant a capella et monologues épars, souvent difficiles à suivre.

Malgré quelques bons moments présentant d’abord une annonce chantée de nourriture pour chats, une courte entrevue médiatique décortiquant d’un point de vue sociologique le mot « culpabilité » et un récital de commentaires et de réponses tirées intégralement du site vosquestions.macdonald.ca, le travail corporel reste en premier plan et le texte ne joue qu’un rôle secondaire. Les thèmes de la culpabilité, de l’individualité, du confort américain, du rapport au bonheur et des réseaux sociaux sont notamment suggérés ou abordés en surface, sans plus.

Le décor se limite à un long banc en bois ; l’éclairage joue un rôle essentiel à l’effet recherché par #PigeonsAffamés. Il sert tantôt à créer des espaces clos pour encadrer les performances physiques des comédiens, tantôt à représenter visuellement l’individualité des protagonistes alors que ceux-ci s’expriment tous en même temps, en pleine cacophonie, et crée enfin de belles images, lorsque la lumière vient se heurter aux costumes de couleurs éclatantes portés par les comédiens.

Après une première partie à n’entendre que chant choral et BeatBox, le performeur Jean-Philippe Loignon, créateur de l’univers musical du spectacle, débarque sur scène avec son équipement de DJ et se lance aussitôt dans une improvisation musicale aux répétitions de « I can’t stop loving you », livrées sur un air électro. Les comédiens se joignent graduellement à lui, s’exécutant alors dans une reprise de toutes les chorégraphies effectuées précédemment. Toutefois, celles-ci se regroupent maintenant pour ne faire qu’une seule œuvre à laquelle presque tous les comédiens prennent part. Le mariage entre la chorégraphie de Mylène Roy et la musique de JP Loignon donne enfin un sens aux performances physiques de la dernière heure, ce qui produit un résultat d’une certaine puissance.

Bien qu’il s’agisse d’une expérimentation intéressante, #PigeonsAffamés n’est pas une pièce pouvant convenir à tous les goûts. Ce spectacle constitue une véritable cassure avec le théâtre traditionnel, ce qui semble avoir laissé perplexes plusieurs membres de l’auditoire.

12-10-2016