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Du 6 au 24 mars 2012, 20h
Réminiscence - Projet EAU
Écriture et mise en scène : Jean-Philippe Joubert et l'équipe de création
Avec : Danièle Belley, Mathieu Campagna, Laurie-Ève Gagnon, Jean-Philippe Joubert, Valérie Laroche Sonia Montminy et Olivier Normand

Dans un espace fait de bois et d’eau, des hommes et des femmes plongent au plus profond d’eux-mêmes et font l’inventaire de leur vie. Pendant cette immersion, ils seront confrontés à ce qu’ils ont perdu, mais également à ce qu’ils ont préservé : leurs rêves, leurs souvenirs, leurs peurs, leurs désirs... Dans cet univers tout en vagues et en miroitements où les vêtements sont autant de peaux qu’on enfile et dont on se départit, le mouvement des corps se juxtapose au jeu avec l’eau, au mot, au silence et à la musique pour, peu à peu, esquisser le paysage d’une vie.

Qu’est-ce qui définit notre identité, notre essence ? Et si l’eau, c’était nous ? Et si l’eau était imprégnée de nos souvenirs, de nos pensées les plus secrètes ? Spectacle d’images aux frontières du théâtre et de la danse, Réminiscence propose une plongée sensuelle et poétique au cœur de l’intimité humaine.

Réminiscence est l’un des trois spectacles du Projet EAU qui souligne le 10e anniversaire de Nuages en pantalon. Avec cette trilogie, la compagnie explore notre rapport à l’eau en trois différents regards : Le Chant de la mer (enfance), L’Ivresse des profondeurs (adolescence) et Réminiscence (l’âge adulte). Vous voulez voir en une seule et même représentation le Projet EAU avec des yeux d’enfant, d’adolescent, d’adulte?


Section vidéo
une vidéo disponible


Concepteurs : Michelle Bouchard, Mathieu Campagna, Claudia Gendreau, Jean-Philippe Joubert et  Julie Morel

L’intégrale sera présentée les samedis 17 et 24 mars à 19 h
Durée : 4 heures, incluant deux entractes

Une production signée Nuages en pantalon


Théâtre Périscope
2, rue Crémazie Est
Billetterie : 418-529-2183

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 Critique
Critique

par Magali Paquin

Avec Réminiscence, le troisième volet de la trilogie EAU créée par la compagnie Les Nuages en pantalons, le cycle de la vie se poursuit. Après l’enfance et l’adolescence, l’équipe de création s’adresse cette fois à l’âge adulte.

Alors que les premiers temps de la pièce se déploient de manière conventionnelle, bien vite les mots sont avalés par la gestuelle, la danse, le chant, la musique et la vidéo, qui envahissent alors totalement l’espace et servent de véhicule aux grands thèmes de l’existence : la vie, la mort, l’amour. La trame du récit n’est pas aisée à suivre ; les thèmes se recoupent, on avance, on revient, on répète. Comme la vie, finalement.

Les images sont fortes. Si fortes même, qu’elles occultent parfois la subtilité et les nuances de la vie humaine pour n’en faire qu’une succession d’épisodes intenses, que l’on propulse vers le spectateur tel un grand maelström d’émotions. Des mots choisis, projetés sur la cloison, découpent l’action en chapitres : souffle, silence... Ici encore, on carbure à la puissance. Dans ce tourbillon incessant, il devient difficile de reprendre son souffle, d’autant plus que l’intensité de la pièce s’impose dans un crescendo si brusque que le spectateur non préparé à la recevoir peut difficilement se laisser glisser sur le courant. Domine plutôt, parfois, le sentiment d’être noyé sous la grandiloquence et la démesure émotionnelle.

Malgré ses excès de lyrisme, ce troisième volet de la trilogie Eau s’avère une superbe proposition poétique. La mise en scène de Jean-Philippe Joubert est impétueuse, mais reste juste. Certaines scènes sont particulièrement bien senties, comme celle du couple de vieillards, enlacé dans une dernière danse avant que ne passe la Grande Faucheuse. Les nuances qu’elles recèlent n’en décuplent qu’encore plus leur charge émotive. Contrairement aux deux premiers volets, où l’eau était au cœur du récit, elle est ici plutôt au service de la mise en scène, comme si elle se faisait le liant symbolique de l’existence humaine. Bien que la nudité des corps soit très présente, elle s’enveloppe de pudeur et de respect, grâce à d’habiles jeux d’éclairage (Jean-Philippe Joubert).

Les liens avec les deux volets précédents sont par ailleurs patents. On y retrouve une charge visuelle et physique aussi forte, déployée à travers la projection vidéo et la danse ; les mêmes interprètes, ou presque (Danièle Belley, Valérie Laroche, Laurie-Ève Gagnon, Sonia Montminy, Olivier Normand, ainsi que Mathieu Campagna et Jean-Philippe Joubert) ; et bien sûr le même décor, composé d’une cloison de planches et d’un bassin encadré de trottoirs de bois (Claudia Gendreau). L’environnement musical et sonore de Mathieu Campagna, déjà superbe, est cette fois mis en valeur par la présence heureuse du musicien sur scène.

Les trois volets du projet Eau seront présentés en intégrale les samedis 17 et 24 mars 2012 au Théâtre Périscope. Pour lire les critiques des pièces Le Chant de la mer (enfance) et L’ivresse des profondeurs (adolescence), cliquez simplement sur les titres.

08-03-2012