La montagne rouge (SANG)Mise en scène : Frédéric Dubois
Avec : Steve Gagnon et Claudiane Ruelland
Une jeune femme retourne en pèlerinage sur la montagne rouge, là où elle se rendait avec son amoureux avant qu'il ne meure. S'engage entre eux un dialogue musical sans lendemain, mais rempli de vie et d'espoir. Un dialogue croisé qui déconstruit le temps, déconstruit les âmes pour mieux les remettre en place. Au delà du suicide, qui en est la tragique finalité, le texte nous questionne sur l'incapacité à nommer quelque chose qui nous raconte, qui nous maintient, nous projette dans l'avenir. Ce n'est pas un abandon, mais un rituel réinventé, une quête de sens pure, une lutte contre tout, sans compromis, où les héros refusent de céder au monde ce qu'ils ont de plus personnel.
Frédéric Dubois dirige cette création jeune et sensible écrite par Steve Gagnon, lauréat de la bourse Première Œuvre 2008. Dans une poésie poignante, une langue brute et directe, le texte multiplie les images pour nous dire la force d’un bonheur à faire, nous aider à saisir l’insaisissable.
Équipe de création : Adèle Saint-Amand, Sébastien Dionne, Frédéric Dubois, Geneviève Dorion-Coupal, et Uberko
Production Théâtre des Fonds de Tiroirs
Coproduction Carrefour international de théâtre
Codiffusion Théâtre Périscope
Théâtre Périscope
2, rue Crémazie Est
Billetterie :418-529-2183
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Dates antérieures
1er juin 20h, 2 juin 22h, 3 juin 19h, 4 juin 21h et 5 juin 19h - Studio d'essai, Méduse - Carrefour 2010
par Gabrielle Brassard
Le premier texte de Steve Gagnon, du Théâtre des Fonds de Tiroirs, est poétique et lourd. Traiter du suicide, un sujet récurrent dans le théâtre québécois, n’est jamais facile.
La mise en scène épurée et musicale de Frédéric Dubois (Zazie dans le métro), ainsi que l’excellente interprétation de Claudiane Ruelland (Reconnaissance, Vertiges), apportent un souffle original et mélodieux au texte de Gagnon.
Claudiane Ruelland incarne une jeune femme qui retourne sur la montagne rouge, un lieu où elle allait souvent avec son amoureux, qui s’est tué. Elle lui parlera, mais surtout, se racontera, exultera et crachera toute sa douleur, sa colère, sa peine, sa culpabilité, son quotidien qui ne peut pas être normal depuis la mort de celui qu’elle aimait. On comprend rapidement que l’homme de sa vie était malade, et fatigué de la vie. Qu’elle a tout fait pour le sauver, le garder auprès d’elle. Si elle se parle à elle-même, elle adresse néanmoins ses paroles à celui qui est parti (Steve Gagnon). Gagnon incarne le disparu, à travers les souvenirs de sa douce et des moments du passé.
La montée dramatique est bien amenée, notamment grâce à l’ambiance sonore (UBERKO), qui vient alléger le propos bouleversant et qui ponctue bien le dialogue des acteurs. La lumière (Sébastien Dionne) et les légers mouvements chorégraphiques (Geneviève Dorion-Coupal), surtout ceux de Gagnon au moment fatidique, ajoutent une poésie mélancolique et belle à cette pièce dramatique. La fin est saisissante et surprenante. Le cœur se serre en écoutant la triste mais ô combien réaliste histoire de cette jeune femme. Chapeau à Claudiane Ruelland, qui porte la majorité de la pièce sur ses épaules. Naturelle, vraie et à la fois sensible et poignante, la jeune comédienne joue là un rôle qui marquera certainement sa carrière.
Un départ
C’est lors de la première médiatique, le 21 octobre dernier, que Jean-Pierre Bédard, à la barre du théâtre Périscope comme directeur administratif depuis 15 ans, a annoncé son départ de l’institution de Québec vers d’autres défis professionnels. Ce n’est pas sans émotion qu’il nous a donc présenté La montagne rouge (sang) comme sa dernière pièce au Périscope.