Du 9 septembre au 4 octobre 2008, 20h
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ElvireElvire Jouvet 40

Texte : Brigitte Jaques, d’après Molière et la comédie classique de Louis Jouvet (Éditions Gallimard)
Mise en scène : Lorraine Côté
Interprètes : Hugues Frenette, Israël Gamache, Marianne Marceau et Michel Nadeau

1940. Louis Jouvet enseigne à l’une de ses étudiantes du Conservatoire de Paris à approcher et à interpréter la célèbre scène d’Elvire dans le Dom Juan de Molière. « La tirade la plus extraordinaire du théâtre classique », selon le célèbre maître et acteur. Au fil des leçons, nous suivons l’évolution de leur travail, alors que cet artiste accompli tente d’expliquer l’inexplicable à une apprentie douée qui persévère pour atteindre la beauté. Nous pénétrons dans l’intimité de cette salle de cours où éclosent les talents, véritable refuge où l’on peut oublier un moment que les troupes allemandes marchent vers Paris.

Elvire Jouvet 40 a été jouée en Europe des milliers de fois depuis sa création en 1986. Avec cette production, le Théâtre Niveau Parking propose une méditation sur l’art et sa pertinence dans la société. Une histoire de courage comme un pan de lumière arraché à l’ombre meurtrière de la guerre. Un moment qui inspire le désir d’aller au bout de soi et qui montre qu’un artiste ne se construit pas en un jour, mais un jour à la fois.

Assistance à la mise en scène : Alexandre Fecteau
Décors : Christian Fontaine
Costumes : Isabelle Larivière
Musique : Stéphane Caron

Production Théâtre Miveau Parking
Codiffusion Théâtre Périscope

Lundi-causerie : 15 septembre, 19h30, dans le Foyer du théâtre, gratuit.
Thèmes : Comment se fait la transmission d’un art, d’un savoir-faire? Y a-t-il une tradition? Laquelle?
Peut-on en tracer l’histoire? Comment se fait l’apprentissage d’un art?
Cette soirée, animée par Jean-Pierre Bédard, co-directeur général du Théâtre Périscope, donnera la parole à trois générations qui nous entretiendront d’une même tradition, celle du Conservatoire d’art dramatique de Québec qui fête cette année ses 50 ans.
Invités : André Jean, auteur et directeur du Conservatoire d’art dramatique de Québec, Marc Doré, auteur, metteur en scène et ex-directeur de ce même conservatoire et Sylvain Perron, jeune comédien débutant dans l’enseignement du théâtre.

Théâtre Périscope
2, rue Crémazie Est
Billetterie :418-529-2183

Par Isabelle Girouard

Paris, 1940. Une salle de répétition au conservatoire d’art dramatique.  La scène est séparée par un énorme rideau de fer; de l’autre côté, c’est la grande scène qui est encore interdite aux étudiants.  Il nous semble que le monde est limité à cet espace où travaillent avec acharnement une jeune comédienne (Marianne Marceau) et le metteur en scène Louis Jouvet (Michel Nadeau), mais à l’extérieur, la France est sur le point de capituler devant les Allemands. Pourtant, ce qui retient notre attention, c’est le Dom Juan de Molière, scène 6 de l’acte IV, cette longue tirade qu’Elvire adresse à Dom Juan pour le supplier de cesser cette vie qui le mène à sa perte. Si la jeune comédienne tente de revêtir la peau de la Done, elle devra d’abord s’armer de courage et de persévérance, car la profondeur de ce texte classique n’a d’égal que l’intransigeance de Jouvet. Ce dernier, fort de son talent de metteur en scène et de pédagogue, amènera lentement la jeune fille à l’intérieur d’elle-même, là où se trouve le sentiment, le vrai, ce fameux sentiment qui doit jaillir aussi naturellement que l’eau d’une source. C’est sur lui que doit s’appuyer la comédienne si elle veut fouler la scène. Un peu dans l’ombre mais patiemment présents, les personnages de Dom Juan (Hugues Frenette) et celui de son serviteur (Israël Gamache) attendent eux aussi ce grand moment.

Quelques mots sur Louis Jouvet : né à Crozon en 1887, il fit des études en pharmacie mais son véritable amour a été le théâtre. En 1922 il prend la direction technique de la Comédie des Champs-Élysées, puis déménage à l’Athénée en 1939. Mais c’est la guerre et l’artiste doit cesser ses activités jusqu’en 1945. Passionné et exigeant, il travaillera, jusqu’à sa mort en 1951, dans le milieu du théâtre et du cinéma
 
Ce texte de Brigitte Jacques trouve sa juste valeur dans les bras du Théâtre Niveau Parking, et dans la mise en scène simple mais efficace de Lorraine Côté. Réellement basées sur les leçons de Jouvet, les répétitions sont non seulement un enseignement pour le personnage de Claudia, mais aussi pour le spectateur confortablement assis dans la salle. C’est une réflexion sur l’art de l’interprétation, mais aussi sur la persévérance et l’effort que nécessite le métier. Il faut cependant s’y intéresser, car si le cœur n’y est pas, certaines lancées peuvent s’éterniser… Tout de même, ce gros plan sur les labeurs du métier  tombe drôlement bien à notre époque où la rapidité est la meilleure amie de la productivité. Car si la méthode stanislavskienne se télécharge sur Internet, encore faut-il y consacrer plusieurs années de sa vie…

Il faut souligner le jeu nuancé de Marianne Marceau, fraîchement sortie du Conservatoire!

12-09-2008

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