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Le petit cercle de craie
Dès 12 ans
Dimanche 27 avril 2018, 19h30*

Cette histoire se déroule en des temps très anciens. Lors d'un attentat révolutionnaire, le gouverneur d’une ville est assassiné et son épouse fuit en abandonnant leur fils encore bébé. Recueilli par une servante du palais qui ne peut le laisser mourir, l’héritier est pourchassé par les révolutionnaires. Commence alors un long périple pour leur échapper au cours duquel la servante vit une succession d’épreuves qui font d’elle une véritable mère. La révolution avortée, elle a ordre de rendre l’enfant à sa mère biologique. Mais, Groucha s’est attachée à Michel et se refuse à le rendre…

Une histoire du répertoire mondial racontée avec ingéniosité

Cette épopée à la fois drôle et touchante se déploie dans toute sa richesse grâce à l’inventivité et à l’originalité d’un théâtre d’objets inspirant. Au fil des péripéties de ce récit au format intime, une épreuve ultime permettra de déterminer lequel des liens, du sang ou de l’amour, prévaut.


D’après un texte de Bertolt Brecht, Le Cercle de craie caucasien
Adaptation du texte Sara Moisan, Christian Ouellet
Mise en scène Sara Moisan, en collaboration avec Christian Ouellet
Avec Sara Moisan, Christian Ouellet


Crédits supplémentaires et autres informations

Costumes : Guylaine Rivard
Musique : Guillaume Thibert
Lumières : Alexandre Nadeau
Scénographie et objets : Sara Moisan, Martin Gagnon
Aide aux patines : Gatien Moisan
Conseiller à la manipulation : Dany Lefrançois
Conseillère au jeu : Guylaine Rivard
Aide chorégraphique : Maryline Renaud
Régie : Serge Potvin ou Isabeau Côté
Graphisme : Patrick Simard, à partir d'un collage de Laurence Lemieux

Durée : environ 55 minutes

*Rencontre avec les artistes

Saison 2017-2018 Avant le 30 juin 2017 Après le 30 juin 2017
À la carte 20$    
Abonnement 3 à 20 billets   14$ 16$
Abonnement 21 billets et +   12$ 16$

Les taxes sont incluses dans les prix affichés

Une production de La Tortue Noire


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Critique disponible
            
Critique

critique publiée en 2016


Crédit photo : Patrick Simard

C’est en voyant une production du Cercle de craie caucasien de Bertolt Brecht, dirigée par Serge Denoncourt dans les années 1990, que Sara Moisan a ressenti de vifs émois pour cette écriture. Dans son adaptation présentée à la Maison Théâtre sous le titre Le Petit cercle de craie, la comédienne-metteure en scène a gardé le meilleur de la partition du célèbre dramaturge allemand.

Le spectacle de La Tortue Noire, une compagnie du Saguenay fondée en 2005, a aussi bénéficié du travail de Christian Ouellet, au jeu ainsi qu’à l’orchestration et à la transposition de l’œuvre pour les élèves du secondaire. Créée en 1945, la pièce de théâtre originale a laissé quelques traces au Québec, dont une en 2009 sous la gouverne de Luce Pelletier, sans oublier des exercices publics dans les écoles de théâtre. De cette fresque épique aux nombreux personnages, la relecture de La Tortue Noire a conservé des aspects didactiques pendant toute l’heure de la représentation. Elle ajoute des couleurs plus intimistes, loin de la «distanciation» généralement associée à l’auteur de L’Opéra de quat’sous.  

Le Petit cercle de craie raconte l’histoire de Groucha, une servante d’un gouverneur russe dans une ville du Caucase à une époque indéfinie. Lors d’un attentat, le riche homme est assassiné. Son épouse s’enfuit en abandonnant derrière elle leur fils Michel, jugeant plus utile de veiller à ses toilettes luxueuses qu’à sa progéniture. Groucha recueille l’enfant qui se retrouve alors pourchassé par des révolutionnaires. Tous deux amorcent un long périple parsemé d’obstacles à travers le pays. L’héroïne apprend en quelque sorte à devenir une véritable mère. Elle se marie même contre son gré à un homme sur le point de mourir. La révolution avorte ; Groucha se sauve cette fois-ci des soldats qui doivent rendre l’enfant à sa mère biologique. Et pour boucler la boucle, un juge aux méthodes peu orthodoxes esquisse un cercle sur le sol pour déterminer qui aura la charge du petit Michel.

La scénographie du spectacle est constituée de divers objets aux usages multiples. Moisan et Ouellet ont, de plus, concentré la trame du récit principalement autour de la course vaillante de Groucha, même si les principaux protagonistes sont évoqués d’une manière ou d’une autre. Et la Groucha de leur Petit cercle apparaît sous différentes formes. Elle surgit, entre autres, sous les traits d’un simple masque. Puis, elle se transforme en reproduction d’une image religieuse avec un bambin dans ses bras. Deux des doigts de l’actrice, sortant de la photo, lui permettent de se déplacer. L’épouse du gouverneur, quant à elle, impose son prestige social sous les traits d’une poupée sur ressort et, à d’autres occasions, en une statuette de Marie-Antoinette en porcelaine. Une telle conception artistique révèle ainsi ingénieusement l’antagonisme entre les deux figures maternelles.   


Crédit photo : Patrick Simard

Si des productions antérieures à la Maison Théâtre comme Ma mère est un poisson rouge exploitaient autant de techniques variées, Le Petit cercle de craie tranche avec un propos beaucoup plus sombre et plus exigeant. Fort heureusement, la synthèse du texte n’a pas escamoté les scènes les plus palpitantes. Par exemple, la fuite contre les ennemis comporte des instants très cocasses, lorsque Groucha traverse un pont chancelant. Les deux interprètes-manipulateurs n’ont qu’à lancer une petite passerelle qu’ils accrochent entre deux boites en bois, et le tour est joué. Le mariage forcé demeure un autre moment fort par son enchevêtrement d’humour et de gravité. La détestable belle-mère, personnifiée par le portrait encadré d’une femme austère d’autrefois, côtoie alors sa nouvelle bru. Dans la peau de cette dernière, Sara Moisan revêt un voile blanc sur sa tête pour montrer autant la supposée «réjouissance» d’un tel événement que son veuvage absurde avec un inconnu. Par ailleurs, le dénouement est d'une grande justesse dans le ton, alors que les deux artistes se disputent le garçonnet, que nous voyons là dans un portrait dessiné sur papier (Groucha demande alors au juge «si elle doit le déchirer»), à l’intérieur du cercle tracé à la craie blanche.  

Les spectateurs ont écouté avec une grande attention les péripéties de Groucha et de son «enfant», tel un acte de résilience contre la bêtise humaine. L’excursion s’avère souvent passionnante, et aussi initiatique pour certains néophytes du répertoire brechtien. Ce Petit cercle de craie possède, en somme, de grandes vertus.      

09-11-2016


 

Les Gros Becs
1143, rue Saint-Jean
Billetterie : 418-522-7880 poste 1

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Dates antérieures (entre autres)

Du 8 au 13 novembre 2016 - Maison Théâtre