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23 octobre 2016, 11h et 15h*, 30 octobre, 11h et 15h (*rencontre avec les artistes)
Matinées scolaires : du 19 au 28 octobre
Nous ne sommes pas des oiseaux?
Dès 5 ans
Mise en scène, chorégraphie, dramaturgie et direction artistique : Carol Cassistat et Daniel Bélanger
Avec Daniel Bélanger, Maryse Damecour, Jean-François Duke, Valérie Laroche et Eve Rousseau-Cyr

Le Théâtre du Gros Mécano fête ses 40 ans. Fort de cette expérience, il plonge pour une 50e fois dans la création d’une œuvre originale destinée aux enfants et à la famille. Mais pour la première fois de son existence, il le fait avec un tout nouveau partenaire, la compagnie Code Universel, issue d’une autre discipline artistique.

Cette nouvelle coproduction invite la danse, le théâtre et la vidéo interactive à vous raconter une nouvelle histoire totalement inspirée de la rencontre de ces trois disciplines. L’amalgame de ces trois mondes a donné naissance à un univers et un langage unique d’où émergent des personnages, des évènements, un récit…

Nous ne sommes pas des oiseaux est l’histoire d’une maman; le souvenir qu’elle a de son enfance, de son père, de sa mère, de toutes les traces qui se sont formées dans sa vie, dans sa tête, dans son cœur. Une histoire qu’elle tente de raconter à son fils qui lui a posé une ou deux petites questions toutes simples, dont la question ultime, celle à laquelle nous tentons tous de répondre du mieux que nous pouvons : « Maman, d’où je viens ? »


Section vidéo

    

Images et vidéos : Louis-Robert Bouchard
Éclairage : Keven Dubois
Musique originale : Nicolas Jobin
Photo : David Cannon

Durée environ 60 minutes

Une discussion avec les artistes aura lieu après la représentation de 15 h du 23 octobre.

Tarif 19,50$

Coproduction Théâtre du Gros Mécano et Code Universel
Présentation La Rotonde en coprésentation avec Les Gros Becs


Les Gros Becs
1143, rue Saint-Jean
Billetterie : 418-522-7880 poste 1

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Critique

Crédit photo : David Cannon

Nous ne sommes pas des oiseaux ? : un titre comme une question qui ébranle l’évidence, une recherche de soi, de l’autre, une envolée de vie. Le Théâtre du Gros Mécano (qui célèbre cette année ses 40 ans), en collaboration avec Code Universel, codiffusé par le Théâtre Les Gros Becs et La Rotonde, propose une toute nouvelle création relativement audacieuse mêlant danse, théâtre et vidéo interactive.

Spectacle presque sans paroles, mis à part un mot de bienvenue plutôt comique de la troupe, durant lequel on demande aux petits spectateurs d’être « assis, calmes, curieux et ouverts », Nous ne sommes pas des oiseaux? aborde, essentiellement par la danse, les cycles de la vie. De la rencontre d’un homme (Jean-François Duke) et d’une femme (Maryse Damecour) naissent deux enfants (Valérie Laroche et Eve Rousseau-Cyr). Dès lors, un lien profond se crée entre l’aînée et le papa, un amour qui deviendra la pierre d’assise, le fil rouge du spectacle. Joies quotidiennes, apprentissage de la vie, la petite famille grandit et s’amuse. Mais un jour, le papa se voit hospitalisé, à cause d’un événement tragique imprécis (à chacun de se l’imaginer). De multiples examens sont faits, mais les médecins ne peuvent plus rien pour lui. S’ensuit la douleur, intense, brillamment transmise à travers les gestes de Valérie Laroche, puis le deuil et la résilience. Parce que la vie continue…

Les chorégraphies parfois acrobatiques de Carol Cassistat et de Daniel Bélanger, sur une partition musicale plurielle et éloquente de Nicolas Jobin, sont réellement inspirées. La mise en scène bascule dans l’onirisme, grâce à l’extraordinaire travail de Keven Dubois aux éclairages et à Louis-Robert Bouchard à la conception des images et de la vidéo, qui baignent superbement la production.  Visuellement splendide, la pièce éblouit grâce aux mouvements du corps et aux effets optiques : à titre d’exemple, de l’ombre des interprètes, plaquée sur l’écran en fond de scène, s’envolent tout à coup des volutes de fumée blanche. Par terre, des couleurs s’étendent, comme si les pieds valsent sur la palette d’un peintre, ou alors quelques filaments de lumière suivent les corps en mouvement.

Malgré les nombreuses qualités et les bonnes intentions du spectacle, Nous ne sommes pas des oiseaux? accuse quelques faiblesses dans sa trame narrative. Quelques saynètes, un peu longues, se voient trop abstraites, soulevant, malgré elles, beaucoup de questions (même pour les plus grands). Autre problème, le personnage de la plus petite fille est malheureusement sous-utilisé : elle pourrait disparaître sans que rien ne change – ce qui serait dommage, puisqu’Eve Rousseau-Cyr fait un excellent travail.

Pour cette nouvelle création qui recelle un beau potentiel, les auteurs désirent que l’enfant spectateur « [questionne] son ouverture d’esprit, sa réceptivité afin de se reconnaître dans l’histoire ». Une réflexion que les parents et les enseignants devront impérativement mettre en oeuvre, surtout pour les plus jeunes, qui semblaient nager dans le néant en sortant de la salle. Peut-être que la pièce parlera davantage aux plus vieux, qui sauront davantage apprécier et mieux décoder les chorégraphies.

19-10-2016