Du 30 janvier au 1er février, le 3 février et du 5 au 10 février 2008
4 à 9 ans

Balade au pays de la forêt qui marche

Texte et mise en scène : Gérard Bibeau
Conception visuelle et direction de production : Josée Campanale

Le petit Puck, parti à la recherche de son créateur, nul autre que Shakespeare, se perd en chemin. Pour l’aider, Hécate, la déesse des carrefours, lui indique trois routes : celles de la magie, de la féerie et de la sorcellerie. Empruntant chacune d’elles, Puck rencontre Prospéro, habile magicien qui peut déclencher des tempêtes, les elfes et les fées qui connaissent le secret d’une fleur ayant le pouvoir de rendre amoureux, et les sorcières qui, par leurs prédictions, le mènent jusqu’à la forêt qui marche… Mais pourquoi Puck veut-il rencontrer Shakespeare? Qu’a-t-il à lui demander ?

Ce spectacle, librement inspiré de trois pièces de Shakespeare : La Tempête, Le Songe d’une nuit d’été et Macbeth, nous entraîne à la découverte de l’imaginaire foisonnant et riche du célèbre auteur.

Le Théâtre de Sable, avec ses marionnettes uniques, nous a offert des spectacles inspirés par l’univers des contes qui ont connu un grand succès tels : Le Rêve de Pinocchio et Le Rossignol et l’Empereur de Chine. Cette fois, Gérard Bibeau et Josée Campanale proposent aux enfants une belle initiation à l’univers envoûtant du théâtre de Shakespeare.

Concepteurs : Réjean Bibeau, Josée Campanale et Fabrice Tremblay

Durée du spectacle : environ 55 minutes

Une production du Théâtre de Sable

Les Gros Becs
1143, rue Saint-Jean
Billetterie : 418-522-7880 poste 1

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Crédit photos : Louise Leblanc

 

par Isabelle Girouard

Depuis sa fondation en 1993, le Théâtre de Sable explore le médium et la dramaturgie de la marionnette, donnant vie à des créations originales et empreintes de ludisme. Établie à Québec, la compagnie est membre du Centre de diffusion de Théâtre jeunesse Les Gros Becs, où elle crée tous ses spectacles. La direction artistique est assurée par Josée Campanale à la conception visuelle et par Gérard Bibeau, qui signe la plupart des textes, adaptations et mises en scène. 

Cette fois-ci l'équipe a voulu explorer l'univers magique et féérique de William Shakespeare. Pour ce faire, elle a choisi trois textes du répertoire du dramaturge, soit La tempête, Le songe d'une nuit d'été et Macbeth.Chacune des pièces à dû être adaptée pour les besoins du jeune public, réduisant ainsi le tout à un peu moins d'une heure de spectacle.  Même si plusieurs scènes et personnages ont été coupés,  les textes n'en sont en rien moins reconnaissables et intéressants.  Puck le lutin, personnage du Songe, a quitté pour peu son histoire propre et assure le lien entre les trois univers, dialoguant avec la Grande Sorcière. Au cœur de la forêt enchantée, Puck se questionne sur ses origines et son créateur, Shakespeare, qu'il aimerait bien rencontrer. Il rêve de connaître les secrets de la magie, et de posséder une fleur qui a le pouvoir d'amour. Avec l'aide de la Grande Sorcière, mère de toutes les sorcières, il passera d'une histoire à l'autre: Prospero, le magicien dans la tempête, Titania et Obéron, reine et roi des fées puis Macbeth et les trois sorcières lui parlant de son avenir. Au terme de ces aventures, Puck ne sait toujours pas comment faire de la magie, mais il a compris une chose plus importante... qu'il vivra aussi longtemps que les hommes auront besoin d'histoires.

Cette fable gentiment amenée sur le monde imaginaire est tout à fait opportune pour initier les petits à l'art théâtral. En effet, le spectacle est conçu de façon à ce que le spectateur puisse comprendre les mécanismes de manipulation. À ce propos, une rencontre avec les artistes a été organisée après une des représentations,  permettant ainsi de répondre aux milles et une curiosités, d'expliquer les principes de fabrication du décor et des marionnettes, de la manipulation de celles-ci.... et même de révéler quelques tours de magie. Mais rassurez-vous : nous sommes encore loin de percer tous les secrets du spectacle de marionnettes!

À l'intérieur d’un décor de forêt enchantée où plusieurs éléments de surprise attendent les petits, les deux manipulateurs se prêtent énergiquement à l’aventure, dans une générosité qui ne les quittera pas jusqu’à la fin.  Le paysage se modifie en trois temps, de même que les marionnettes qui, pour chacune des histoires, abordent un style différent. Cette cascade visuelle n’est pas sans essouffler un peu; on risquerait peut-être même de s’y perdre si tout n’était pas mis en œuvre pour situer les trois contextes.  Le défi n'est pas mince, il faut donc souligner l'intelligence de la mise en scène où manipulateurs et  personnages habitent brillamment l’espace. Ballade au pays de la forêt qui marche tient chacun des petits spectateurs à l’écoute, particulièrement dans le dernier tableau, où les remords assaillent Macbeth après l’horrible crime qu’il a commis. 

Bon spectacle! 

06-02-2008