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Le cas Joé Ferguson
Du 31 octobre au 25 novembre 2017

Camille, étudiante en criminologie, s’intéresse à l’impact des crimes graves en milieu rural. Quand Joé, 19 ans, commet l’impensable, la jeune femme débarque au village pour tenter de comprendre la réaction de la population. Mais elle se bute à un mur de silences, de blessures et de secrets.

Moitié suspense, moitié comédie dramatique, cette pièce rit de nos travers, s’émeut de la solidarité humaine et parle avec légèreté de sujets graves.

Le cas Joé Ferguson se présente comme un casse-tête à reconstruire, une histoire captivante et émouvante qui nous dresse le portrait de la pression insupportable autant que du réconfort extraordinaire d’une communauté tissée serrée.

Accepteriez-vous que les cendres de votre mère côtoient celles d’un meurtrier?


Texte Isabelle Hubert
Mise en scène Jean-Sébastien Ouellette
Interprétation Joëlle Bond, Sylvie Drapeau, Valérie Laroche, Steven Lee Potvin


Crédits supplémentaires et autres informations

Scénographie Dominic Thibault
Lumières André Rioux
Musique Andrée Bilodeau et Patrick Ouellet
Costumes Dominique Giguère
Assistance à la mise en scène Anne Plamondon

Mardis et mercredi 19h30, jeudis au samedis 20h, certaines matinées à 15h e 16h le samedi ou le dimanche

Durée : à venir

Avant-premières Mardi au dimanche
Adulte 40$ 45$
Ainés* 35$ 40$
Étudiants** 25$ 35$

Les taxes sont incluses dans les prix affichés, mais les frais de service (variant de 4 $ à 5,50 $ par billet) doivent être ajoutés.

Mémoires inutiles
Du 31 octobre au 25 novembre 2017

Les Mémoires inutiles, projet numérique produit par Jean-Philippe Joubert et Nuages en pantalon – compagnie de création, sera diffusé dans le foyer du Théâtre du Trident du 31 octobre au 25 novembre 2017, juste avant les représentations du Cas Joé Ferguson. Il s’agit du deuxième arrêt de ce projet diffusé en itinérance; le premier arrêt étant le banc d’essai qui a eu lieu à la Maison de la littérature. Le lancement officiel se tiendra le jeudi 2 novembre au Théâtre du Trident. Plus tard dans la saison, l’installation prendra place dans les foyers de La Bordée et du Périscope.

Pendant une grande portion de sa vie, Roland Lepage a rédigé quotidiennement son journal, qu’il a intitulé «Les Mémoires inutiles». L’installation numérique tire son origine de ces
écrits : Jean-Philippe Joubert a proposé à Roland de réaliser une série d’entrevues pour échanger sur son histoire et sur le monde d’aujourd’hui. Ces entretiens ont été découpés en
de courts extraits qui sont de nouveau assemblés dans une conversation exclusive à chaque spectateur.

Le spectateur est invité à choisir le cahier des Mémoires inutiles qui l’attire et à entrer dans le salon de Roland Lepage pour découvrir le créateur derrière La Ribouldingue, l’auteur du
Temps d’une vie, le directeur du Trident, l’acteur de théâtre, le voyageur aguerri, le collègue, l’ami, le fils.

Un site web présentant l’ensemble des extraits de l’exposition, sans contrainte de temps et d’espace, complémente cette installation (memoiresinutiles.ca).

Production Le Trident
En coproduction avec le Théâtre les gens d’en bas et La Compagnie dramatique du Québec


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Critique disponible
            
Critique

- La ville, c’est pas fait pour tout le monde…
- La campagne non plus.

C’est avec beaucoup d’émotion qu’Anne-Marie Olivier a présenté au public, lors de la première, la pièce Le cas Joé Ferguson, coproduite par le Trident, le Théâtre des gens d’en bas et la Compagnie dramatique du Québec. Elle s’était fait la promesse, il y a 17 ans lors d’une lecture de texte dans ce même Trident, de porter la voix de l’auteure Isabelle Hubert sur une scène de Québec. Voilà sa promesse tenue, et force est d’admettre que le spectateur en sortira tout aussi diverti qu’ébranlé.




Crédit photos : Stéphane Bourgeois

Auteure d’une multitude de textes pour le théâtre, dont Frontières (La Bordée, 2013), L’hôpital des poupées (Les Gros Becs, 2017), à tu et à toi (Périscope 2007), La robe de Gulnara (Espace Go 2010) et plusieurs comédies présentées lors de la saison estivale, la prolifique Isabelle Hubert explore, avec Le cas Joé Ferguson, les répercussions d’un assassinat et d’un suicide chez les habitants d’un petit village du Québec, un crime que l’on considère rapidement comme odieux et qui vient endeuiller une communauté tissée serré. Avec humour et compassion, Hubert nous fait rencontrer certains habitants de l’endroit grâce à la présence de Camille (Joëlle Bond), étudiante en criminologie en pleine recherche pour la rédaction d’un mémoire sur l’impact d’un crime violent en population rurale. Avec beaucoup de naïveté, d’entrain parfois mal placé et de maladresse, elle tentera d’entrer en communication avec eux, pour leur poser ses questions. Si certains sont fermés comme une huitre, comme Valérie, la secrétaire de l’école (Valérie Laroche), d’autres, dont Dereck (Steven-Lee Potvin), se laissent charmer par cette étrangère, ou alors lui promulguent quelques conseils, dont l’austère responsable du salon funéraire Dorothée (Sylvie Drapeau). Est-ce que Camille saura faire la lumière sur la vie de Joé, sur les véritables raisons de son geste impardonnable envers cette vieille religieuse et enseignante, sœur Laurette ?

Dans une mise en scène de Jean-Sébastien Ouellette, qui se targue de ne pas « signer ses spectacles, [mais de] rendre le [travail de l’auteur(e)] beau, fluide, touchant », Le cas Joé Ferguson propose une fiction malheureusement vécue par de trop nombreuses personnes, partout autour du monde. Un choc post-traumatique qui secoue, qui fait taire, qui bouleverse les fondements mêmes d’une vie, tant l’épicentre du drame est trop près d’eux. Tel un passeur (c’est ainsi que Ouellette se définit), l’homme de théâtre propose une mise en scène tout aussi simple que complexe. Une mise en scène qui se concentre sur le réel désir – et plaisir ! - de raconter une histoire, en usant adroitement des trucs et des artifices que le théâtre lui procure, dont l’aparté, qui permet aux personnages de confier au public des pans de l’histoire qui ne sauraient se dévoiler sans cet effet. La musique d’Andrée Bilodeau et Patrick Ouellet colle parfaitement au récit, avec des mélodies dramatiques au piano et au violon ; les éclairages d’André Rioux sont savamment étudiés et viennent remplir ou jeter une ombre sur le décor magnifiquement conçu de Dominic Thibault. D’une facture moderne, faite de bois et d’acier, la scénographie, un immense pavé droit (boîte rectangulaire), permet de recréer, entre autres, le bureau et le salon funéraire, l’école, l’hôtel et le restaurant, en bougeant quelques accessoires, montant et descendant un lit escamotable et poussant de grandes portes coulissantes sur rail. Quelques superbes projections, dont celle d’un orage ou de la chute d'une neige collante, qui apparaissent sur la partie supérieure de l’arrière-scène, ajoutent magnifiquement à l’ambiance.

Les comédiens interprètent leur partition avec grande justesse. Si la personnalité animée du personnage de Joëlle Bond fait parfois de drôles de bonds, particulièrement en début de parcours, celle-ci finit par nous attendrir, alors qu’elle tente de percer les mystères des villageois tout en parlant avec Hector, son chat en pension chez sa mère. Les personnages de Sylvie Drapeau et de Valérie Laroche, aux réactions souvent rigides, finissent par craquer et nous offrir une touchante et émouvante vulnérabilité. Les répliques les plus désopilantes sont confiées à Steven-Lee Potvin, qui est hilarant dans la peau de Dereck, représentant tout aussi véridique que caricatural de la jeunesse rurale.

Pièce sur la diabolisation d’un geste soulevant l'incompréhension et beaucoup plus complexe qu’il n’y parait, sur les contrecoups de ce geste, sur la dénonciation, la culpabilité et l’hypocrisie d’une société, Le cas Joé Ferguson trouve de stupéfiants échos dans l’actualité des derniers jours. Le jeu diablement efficace de la distribution, la géniale scénographie et la mise en scène au service du texte font de ce Cas Joé Ferguson une belle réussite. La pièce aurait été un sans-faute si ce n’était de la finale à la poésie plaquée, voire décevante, qui détonne du réalisme de l’ensemble.

03-11-2017


 
Théâtre du Trident
269, boul. René-Lévesque Est
Billetterie : 418-643-8131 - 1-877-643-8131

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