Mon(Theatre).qc.ca, votre site de théâtre
Du 1er au 26 mars 2016
LapinLapin Lapin
Texte Coline Serreau
Mise en scène Martin Genest
Avec Emmanuel Bédard, Lorraine Côté, Jonathan Gagnon, Israël Gamache, Jean-Michel Girouard, Linda Laplante, Valérie Laroche, Nicolas Létourneau, Marianne Marceau, Christian Michaud, Sophie Thibeault

Bienvenue chez la famille Lapin! Mama Lapin règne sur son une pièce et demi avec bonheur.

En vérité, c'est la catastrophe : le benjamin, élève modèle se fait renvoyer de l'école, le père cache son licenciement, le fils ainé est à la tête d'une organisation clandestine tout en faisant croire qu'il est médecin. Une de leurs filles fait passer des armes alors que les deux autres sont en plein déboires amoureux. Mais Mama grâce à sa poigne de fer, réussit à maintenir l'ordre dans ce joyeux chaos.

Jusqu'au jour où l'un des leurs se retrouve en prison, ensemble, ils mettent de l'avant un plan d'évasion ambitieux. Les Lapin sont unis, envers et contre tous !

Lapin Lapin, un texte drôle et tendre, à l'image de son auteure, Colline Serreau. Vous serez charmé par cette comédie pleine d'humour, de profondeur et d'espoir mise en scène par l'étonnant Martin Genest.


Scénographie : Véronique Bertrand
Costumes : Élène Pearson
Éclairages : Laurent Routhier
Musique : Pascal Robitaille
Assistance à la mise en scène : Joée Lachapelle
Crédit photo :

Mardi et mercredi 19h30
Jeudi au samedi 20 h
Les samedis de la première et deuxième semaines : 20h.
Les samedis de la troisième et quatrième semaines : 16h.
Le dimanche entre la deuxième et la troisième semaine : 15h ;
À noter qu'il n'y a pas de représentation le mardi de la quatrième semaine.

Coût : entre 30$ et 55$ selon les jours et les forfaits

Les Étincelles 
Lors des ateliers créatifs Les Étincelles, les enfants de 6 à 12 ans se familiarisent avec le théâtre en participant à des exercices sur des thèmes aussi variés que le conte, la marionnette, le réchauffement d'acteur ou encore la comédie musicale. Du théâtre dans sa forme la plus ludique, joyeuse et spontanée. Ils sont accompagnés d’une équipe d'animateurs chevronnés, dont le scénographe Vano Hotton, le musicien Frédéric Lebrasseur et les comédiennes Marjorie Audet, Amélie Boisvert, Mélissa Bolduc et Dominique Deblois. À la fin de la représentation de la pièce (1984, Quills, Lapin Lapin et L’orangeraie), les parents rejoignent les enfants dans la salle de répétition pour découvrir leurs créations.

Horaire
Cinq ateliers différents seront présentés à deux reprises par production pendant la saison théâtrale 15/16 du Trident. Ces ateliers ont lieu durant une représentation d’après-midi de la pièce à l’affiche. Les dates des prochains ateliers Les Étincelles sont les suivantes :

  • Samedi 28 novembre 2015, à 15 h 30 (pendant une représentation de 1984 de George Orwell);
  • Dimanche 24 janvier 2016, à 14 h 30 et samedi 6 février 2016, à 15 h 30 (pendant des représentations de Quills de Doug Wright);
  • Dimanche 13 mars 2016, à 14 h 30 et samedi 26 mars 2016, à 15 h 30 (pendant des représentations de Lapin Lapin de Coline Serreau);
  • Dimanche 8 mai 2016, à 14 h 30 et samedi 21 mai 2016, à 15 h 30 (pendant des représentations de L’orangeraie de Larry Tremblay).

Plus d’informations et inscriptions
418 643-6389
www.letrident.com

Tarif
Le coût de l'atelier est de 10 $ par enfant. Les places sont limitées. 
Les adultes bénéficient d'un rabais de 15 % sur l'achat de leurs billets de spectacle à l'unité. Une formule d'abonnement est également disponible.

Production le Trident


Théâtre du Trident
269, boul. René-Lévesque Est
Billetterie : 418-643-8131 - 1-877-643-8131

Facebook Twitter YouTube
 
______________________________________
            
Critique

Avec Lapin Lapin, Coline Serreau nous propose (littéralement) un ovni théâtral. Celle que l’on connaît davantage pour ses oeuvres cinématographiques (Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux!, Trois hommes et un couffin, 18 ans après), nous transporte dans un monde déjanté et jouissif que le metteur en scène Martin Genest s’approprie avec brio.


Crédit photo : Stéphane Bourgeois

Sur scène, une grande boîte rectangulaire, jonchée d’objets hétéroclites : c’est le 1 et demi de la famille Lapin, qui prend littéralement des allures de clapier chaud et accueillant, qui protège de l’extérieur. S’y entassent Bébert (Christian Michaud), le fils aîné qui termine ses études de médecine, Papa Lapin (Jonathan Gagnon), qui trime dur à l’usine toute la journée ainsi que les deux personnages pivots de l’histoire, soit Mama Lapin (Linda Laplante) et Lapin Lapin (Israël Gamache), le petit dernier, fruit d’une conception pour le moins immaculée.

Mama  Lapin voit la lumière au bout du tunnel : sa fille Marie (Marianne Marceau) est bien mariée et heureuse ; sa fille Jeannot (Valérie Laroche) a un bon boulot et un fiancé à l’étranger ; sa fille Lucie (Sophie Thibault) s’apprête à prendre époux et Papa a un emploi stable. Mais en quelques instants, la situation de tous les personnages bascule : tous accourent à la maison, pour une raison ou une autre, dans ce une pièce trop petit, mais où ils savent trouver refuge et les bons soins de Mama qui fait des miracles avec des riens.

Si la pièce de Coline Serreau est foisonnante d’allusions et de pistes qui font rire et réfléchir à la fois, Martin Genest en rajoute une couche en dirigeant ses comédiens de main de maître. Le rythme est d’une rapidité foudroyante, les répliques s’enchaînent avec précision, entraînant le spectateur dans un tourbillon d’une douce folie. Chez les Lapin, on s’engueule, on crie, on se déchire, on boit un coup et… on se rabiboche sous l’oeil de Mama qui fait l’arbitre.

Le parallèle avec l’histoire du Christ est brodé à travers le récit avec doigté et humour par Coline Serreau: Lapin Lapin, l’enfant surprise, conçu par le souffle du vent une nuit que Mama Lapin dormait les jambes écartées, connaît les malheurs à venir et les remèdes qui guérissent, mais ne peut rien révéler à sa famille qui ne soupçonne pas qu’il est parmi eux en mission. Destiné à mourir puis à ressusciter, Lapin aime sa famille d’un amour inconditionnel.

Serreau aborde également le thème du terrorisme, toujours avec humour: sujet d’actualité de nos jours, il nous amène invariablement à penser à Orson Welles et 1984.

Pour sa part, Martin Genest s’est inspiré d’Emir Kusturica pour sa mise en scène touffue, et on ne peut que saluer ce flash : le clapier des Lapin devient soudain un wagon de train, squatté par des gitans qui défendent leur territoire. La famille laisse éclater sa joie en dansant, bouteille à la main. L’aspect de l’extra-terrestre en mission sur terre (le petit Lapin) prend aussi des allures de film de Woody Allen. Toutes ces trames se mélangent finement et maintiennent l’intérêt.

Lapin Lapin est aussi ponctuée de monologues où les personnages traversent le quatrième mur et s’adressent directement aux spectateurs. La pièce s’achève ainsi, sur un monologue de Mama, un plaidoyer pour la parole des femmes, véritable hommage à leur résilience, leur dignité et leur don de soi qui fait vivre, élève, nourrit et transporte. Une coïncidence qui arrive à point nommé avec le dossier du féminisme qui occupe la sellette ces jours-ci.

Même si Lapin Lapin a été écrit il y a 20 ans, la pièce demeure d’actualité. Et avec cette mise en scène réussie de Genest, on pourrait encore en parler pendant longtemps tant elle est construite de petites touches impressionnistes qui en font une fresque magistrale.

05-03-2016