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Du 22 avril au 17 mai 2008

L'Oiseau vert

Texte de Carlo Gozzi
Adaptation : Benno Besson
Mise en scène de Martin Genest
Avec Maxime Allen, Carol Cassistat, Lise Castonguay, Valérie Laroche, Roland Lepage, Sophie Martin, Christian Michaud, Patrick Ouellet, Jack Robitaille, Ansie St-Martin

Une menace plane sur la ville... De grands événements se préparent au royaume. Un poète devin a des visions: un affreux mensonge, à l’origine de désordres tragiques, sera dévoilé.

Deux histoires qui se suivent et qui se chevauchent… La femme d’un marchand trouve, comme par enchantement, un panier dans lequel des jumeaux nouveau-nés sont abandonnés. Dix-huit ans plus tard, la destinée de ces enfants chavire lorsque leur père adoptif les envoie voler de leurs propres ailes…

Pendant ce temps, le roi revient dans son royaume après avoir guerroyé pendant 18 ans à travers de lointaines contrées. Son retour est marqué par une tristesse inconsolable?: son épouse, condamnée par la reine mère, est enterrée vivante sous un évier pour avoir donné naissance à deux bâtards…

C’est dans un univers en désordre que les personnages de cette intrigante histoire feront face à des pommes qui chantent, à de l’eau qui danse, à des statues vivantes et à un étrange oiseau vert, dont le regard furtif semble guetter les allées et venues de tout ce petit monde…»

Martin Genest
Metteur en scène

Scénographie: Elise Dubé
Costumes: Julie Morel
Éclairages: Sonoyo Nishikawa
Musique: Pascal Robitaille
Marionnettes: Pierre Robitaille et Zoé Laporte
Assistance à la mise en scène: Hélène Rheault

Une production du Trident

Le Trident
269, boul. René-Lévesque Est
Billetterie : 418-643-8131 - 1-877-643-8131

 

par Magali Paquin

 «L’Oiseau vert», une comédie fantastique de Carlo Gozzi, survient à point pour accompagner le printemps. Avec ses dix comédiens et autant de marionnettes conçues par Pupulus Mordicus, cette pièce à la fois burlesque et féerique génère bonne humeur et ravissement.

Des jumeaux (Maxime Allen, Valérie Laroche), adoptés alors qu’ils étaient au berceau par un couple de charcutiers (Carol Cassistat, Ansie-St-Martin), se lancent à la recherche de leurs véritables géniteurs. Ils croiseront sur leur route un roi déprimé (Jack Robitaille) pleurant sa femme (Sophie Martin), son premier ministre (Roland Lepage), une reine mère malveillante (Lise Castonguay) flanquée d’un poète prophète (Christian Michaud) et surtout, un étrange et sympathique volatile (Patrick Ouellet).

Gozzi est italien, mais c’est de l’univers oriental que s’est inspiré le metteur en scène Martin Genest pour donner vie au conte fantastique du dramaturge. Le décor impose à lui seul une atmosphère asiatique avec ses hautes branches de bambou, ses lanternes suspendues dans des paniers d’osier et sa scène circulaire faite de lattes de bois et de nattes de paille. Le musicien «polytalent» Pascal Robitaille y ajoute une ambiance sonore du même ton. Les personnages, par leurs tenues orientalisées et leurs visages fardés de blanc à la manière du théâtre japonais, contribuent à confondre les genres. L’essence première de la pièce, celle de la commedia dell’arte, transcende costumes et scénographie pour s’imposer dans le caractère typique des personnages et leur gestuelle stylisée. Dans un univers éclaté où domine une folle et belle magie, les colorés rebondissements s’enchaînent et se multiplient.

Les marionnettes de Pupulus Mordicus ne pouvaient mieux concrétiser l’atmosphère fantaisiste et onirique suggérée par la pièce. Le merveilleux travail de Pierre Robitaille et Zoé Laporte génère surprise et ravissement. Les dix comédiens ont bien acquis l’art de la manipulation pour donner vie à leurs propres personnages «marionnettisés», à l’Oiseau vert voltigeur ou aux diverses créatures rencontrées. La variété des techniques utilisées, tant en ce qui concerne les marionnettes que les autres procédés esthétiques comme l’ombre chinoise géante ou la statue animée, est source d’étonnement et de fascination tout au long de la pièce.

Soyons francs: c’est principalement cette charmante fantaisie, et non l’intrigue, qui suscitera l’intérêt des spectateurs. Comme tout conte de fées, les péripéties ici dépeintes sont peu complexes et relativement superficielles. Sous cette apparente frivolité, se cachent cependant plusieurs observations bien senties et une réflexion plus générale sur la charité opportuniste, l’orgueil et le contentement de soi. Un humour quelque peu grivois, mais non vulgaire, en réjouira plusieurs. Il fait bon, parfois, d’ouvrir grand les yeux et de se laisser entraîner dans un univers où prime le rêve et la légèreté. Car après tout, c’est ce qu’offre de plus précieux «L’Oiseau vert» : retrouver, le temps d’une soirée, son émerveillement d’enfant.

01-05-2008