FTA - Du 20 mai au 6 juin 2009
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FTA

FTA 2009

* les textes et les images proviennent du site www.fta.qc.ca

Théâtre

The Sound of Silence
20, 21, 22 mai à 19h00
23 mai à 15h00
Durée : 3h15 incluant un entracte
Sièges réservés
Usine C

...la suite + critique d'Aurélie Olivier

En 1968, en République socialiste soviétique de Lettonie, on rêve de paix et de liberté, mais c’est en contrebande que l’on capte la musique venue d’ailleurs. Dans ce spectacle musical sans paroles, le metteur en scène Alvis Hermanis imagine l’impact provoqué par l’annulation d’un concert de Simon and Garfunkel en sol letton. Objet théâtral ébouriffant, œuvre chorale pétulante et colorée, The Sound of Silence enfile performances et images scéniques au son des « Mrs. Robinson » et autres succès du célèbre duo. Dans un appartement désencombré de ses murs, ces mélodies immortelles rythment les émois d’une communauté d’hommes et de femmes éperdus de liberté. Espiègles et poétiques, les tableaux se suivent et recréent avec tendresse et drôlerie l’époque du Flower Power, redonnent un sens à ces années de combat sans verser dans la revendication ou le lyrisme. Nourri de Brecht et de théâtre russe, rejeton spirituel de Charlie Chaplin, l’artiste lucide qu’est Alvis Hermanis croit en un théâtre ancré dans l’histoire et la société, et fait la preuve éblouissante, avec ce spectacle, qu’humour et dérision valent bien mieux que belles paroles.

Mise en scène : Alvis Hermanis
 
Interprètes : Guna Zarina, Sandra Zvigule, Inga Alsina, Liena Smukste, Iveta Pole, Regina Razuma, Jana Čivzele, Gatis Gaga, Kaspars Znotins, Edgars Samitis, Ivars Krasts, Varis Pinkis, Girts Krumins, Andris Keiss

Musique: Simon and Garfunkel
Scénographie et costumes : Monika Pormale

Production : Nouveau Théâtre de Riga (Riga)
Coproduction : Spielzeit’Europa / Berliner Festpiele (Allemange)

Compte rendu

par Aurélie Olivier

C’est avec un spectacle du Nouveau Théâtre de Riga que s’est ouverte la 3e édition du Festival TransAmériques le 20 mai, une expérience singulière fort plaisante.

Trois heures durant, nous voyons évoluer un groupe de jeunes gens sous l’emprise de Simon and Garfunkel. Nous sommes dans les années 1970, les couples se font et se défont, la vie est belle et la drogue l’enjolive encore au besoin. Résolument muets, les tableaux se succèdent dans un appartement de cinq pièces dépourvu de murs mais pourvu de portes par lesquelles les 14 comédiens entrent et sortent en un joli ballet. Liseurs, dormeurs, rêveurs, expérimentateurs, amoureux, explorateurs, photographe, amants… les figures sont multiples et toujours accompagnées de l’une ou l’autre des chansons du célèbre duo américain. La musique s’échappe tantôt d’un livre, tantôt d’un bocal, tantôt d’une plume et distille sa joie de vivre et, parfois, sa nostalgie.

Bien que sans paroles, cette création collective mise en scène Alvis Hermanis est à la fois éloquente et puissamment évocatrice, dressant avec humour, tendresse et inventivité le portrait d’une époque aspirant à la paix et au bonheur, celle du Flower Power.

Si le spectacle est résolument trop long, il est cependant plein de charme, de poésie et de symboles et mérite le déplacement, ne serait-ce que pour se frotter à une figure influente du théâtre lettonien.


Une fête pour Boris
21, 22, 23 mai à 20h
24 mai à 15h00
Durée : 1h45
En français - Admission générale
Théâtre du Conservatoire d'art dramatique

...la suite + critique d'Aurélie Olivier

La très charitable Bonne Dame est un monstre d’égoïsme qui joue avec son entourage, en particulier Joanna, sa dame de compagnie, comme une fillette avec ses poupées. Privée de jambes à la suite d’un accident, elle a épousé un demeuré nommé Boris, dont la plus grande qualité est d’être lui aussi amputé des deux jambes. Et le jour de l’anniversaire de Boris, qui invite-t-elle à l’hospice ? Treize culs-de-jatte ! Quatorze ans après les mémorables Maîtres anciens, UBU renoue avec la férocité de Thomas Bernhard pour cette fable grinçante sur le pouvoir, l’inconscience, l’hypocrisie et la mort. C’est aussi pour Denis Marleau et la codirectrice artistique de la compagnie, Stéphanie Jasmin, la poursuite d’une démarche unique au monde sur l’animation des effigies. Sur scène, trois acteurs vivants, Christiane Pasquier, Guy Pion et Sébastien Dodge, plongés dans des jeux de déguisement et de métamorphoses technologiques, animent un microcosme carnavalesque et macabre qui révèle le vide grimaçant d’un monde d’où le sens avait commencé à fuir bien avant la mort de Dieu.

Texte : Thomas Bernhard
Texte français : Claude Porcell
Mise en scène : Denis Marleau
 
Avec : Christiane Pasquier, Guy Pion, Sébastien Dodge

Production : UBU (Montréal)
Coproduction : Festival d'Avignon (France), Festival TransAmériques, Usine C, le Manège Mons (Belgique), la Maison de la culture d'Amiens (France), l'Espace Jean Legendre Théâtre de Compiègne (France) et Cankarjev Dom (Slovénie

Compte rendu

par Aurélie Olivier

Une fête pour Boris, c’est une plongée dans la logorrhée cruelle de Bonne Dame, une femme privée de ses jambes à la suite d’un accident, dont le passe-temps préféré consiste à jouer avec les nerfs de son entourage, notamment sa gouvernante Johanna et son mari Boris. Après tout, ne sont-ils pas sa propriété, comme elle l’affirme sans complexe? Ceci ne l’empêche toutefois pas d’afficher une grande générosité en société, signant un chèque à l’aumônier tout en s’apitoyant sur la misère du monde! Sur son trône à roulette, dans des habits princiers, elle se fait promener par la gouvernante au gré de ses humeurs. Et pour l’anniversaire de Boris, elle décide de convier 13 culs de jatte en provenance directe de l’hospice où elle est allée chercher son époux.

L’univers de l’écrivain autrichien Thomas Bernhard est à la fois féroce et grinçant, et d’une extraordinaire richesse. De ce monologue aux phrases interminables naissent des portraits terrifiants, une étrangeté qui nous cloue à nos sièges, hésitant entre la jouissance et l’horreur. Difficile de distinguer le vrai du faux dans ce spectacle aux multiples dédoublements, où les masques ne tombent jamais.

Denis Marleau avait fait une première incursion dans l’univers de Bernhard il y a 14 ans, en présentant une adaptation scénique du roman Maîtres anciens. On lui sait gré d’avoir renouvelé l’expérience, car Une fête pour Boris, présentée en première mondiale au FTA, est une brillante réussite. Pleine d’imagination, la mise en scène ajoute à l’étrangeté ambiante tout en apportant des touches d’humour décalé. Notons le recours de Marleau à la vidéo pour faire naître des visages, et la présence de masques, de poupées, de marionnettes. On n’en dira pas plus pour ne pas gâcher les nombreux effets de surprise.

L’interprétation de Christiane Pasquier – qui s’était illustrée en début d’année à l’Espace Go, dans Le complexe de Thénardier une pièce de José Pliya présentant certaines similitudes avec celle-ci et également mise en scène par Marleau –, est, une fois encore, impeccable. Elle campe avec une remarquable maîtrise du texte une femme avide de pouvoir et abîmée par la vie. Le Belge Guy Pion est lui aussi très convainquant, de même que Sébastien Dodge, cocasse. Un spectacle à ne pas manquer.


Bioboxes
24, 25, 26 mai à 15h, 16h15, 19h, 20h15
Durée :1h
En anglais (et autres langues)
Admission générale
Espace Go

...la suite

Se glisser dans un espace confiné. Tirer le rideau derrière soi. S’asseoir. Peu à peu, se laisser envoûter par un nano-récit, livré par un acteur dont la tête émerge d’une boîte, devant soi, si proche que vos genoux s’effleurent presque. Répéter l’expérience. Six fois. Revisitant de façon exquise le théâtre de chambre, réduit ici à sa plus minuscule expression, Bioboxes, de l’imaginative compagnie vancouveroise Theatre Replacement, nous immerge dans des « cabinets de curiosités » peuplés d’objets bigarrés et d’étranges historiettes, oscillant entre le comique et l’aigre-doux. Parcours à géométrie variable, ces pièces à un acteur pour spectateur unique sont tirées d’entretiens conduits auprès d’immigrants canadiens de la première génération. Évoquant le déracinement, la résilience et la quête de petits bonheurs, les courtes fables se déclinent en anglais, mais peuvent aussi, au gré du spectateur, basculer vers le français, le japonais, le cantonais, l’italien, le serbo-croate ou l’allemand. Face-à-face théâtral ludique et enveloppante expérience optique, Bioboxes ensorcèle le spectateur qui, dans sa captivité consentie, cède aux charmes de l’infiniment petit.

Production et mise en scène : Maiko Bae Yamamoto, James Long
 
Conception et interprétation : Anita Rochon, Marco Soriano, Paul Ternes, Cindy Mochizuki, Donna Soares, Una Memisevic, Ruthie Sumiko Tabata
 
Construction des boîtes : Kofu Yamamoto
Vidéo : Candelario Andrade
Dramaturgie : Kris Nelson
 
Une création du Theatre Replacement (Vancouver)

Bioboxes a originellement été produit avec le soutien de One Yellow Rabbitt’s High Performance Rodeo
 
En collaboration avec l’ Espace GO


L'orgie de la tolérance
25, 26, 27 mai à 20h
Durée : 1h45
En anglais et en français
Sièges réservés
Usine C

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Jan Fabre, le sulfureux, le pourfendeur de toutes les censures, qui sonde sans vertige les humeurs du corps et du monde, sort à nouveau son grand couteau. Dans L’orgie de la tolérance, il s’attaque aux animaux consommateurs que nous sommes devenus, englués dans la pâte lisse de la normalité à tout prix. Neuf danseurs se démènent comme des possédés, seuls ou ensemble, dans l’urgence de jouir, agrippés à leurs sofas ou à leurs chariots d’épicerie. Tout se prend, tout s’achète, mais le plaisir est fugace, car dans ce théâtre domestique pénètrent insidieusement un inconfortable sentiment d’insécurité, la violence et la barbarie du monde. Dans ce sketch ubuesque sur le libéralisme et ses effets pervers, l’artiste flamand met au jour le vide abyssal de ces petites vies nivelées — les nôtres ? Voir une pièce de Jan Fabre, c’est être projeté dans un champ de bataille où la beauté entretient un troublant cousinage avec la cruauté. Avec cette nouvelle création, il poursuit son inlassable expérience des limites qui ne laisse personne indemne.

Concept, mise en scène, chorégraphie et scénographie: Jan Fabre
 
Textes créés avec les interprètes
Dramaturgie: Miet Martens
 
Interprètes : Linda Adami, Christian Bakalov, Katarina Bistrovic-Darvas, Annabelle Chambon, Cédric Charron, Ivana Jozic, Goran Navojec, James Antony Rizzi, Kasper Vandenberghe
 
Musique, paroles : Dag Taeldeman
Lumières: Jan Dekeyser, Jan Fabre
Costumes: Andréa Kränzlin, Jan Fabre
Prothèses : Denise Castermans

Production: Troubleyn | Jan Fabre (Anvers)
Coproduction : Festival Internacional de Teatro 'Santiago a Mil' (Santiago de Chile), Montclair State University (US), Tanzhaus NRW (Düsseldorf), DeSingel (Anvers), Théâtre de la Ville (Paris), Romaeuropa Festival (Rome


Studies in Motion [The Haunting of Eadweard Muybridge]
28, 29 mai à 19h, 30 mai à 14h et 19h
En anglais
Durée : 3h incluant un entracte
Admission générale
Salle DB Clarke, Université Concordia

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Cristalliser le temps, découper le mouvement, le diviser en minuscules parcelles photographiques afin d’échapper à son propre chaos intérieur. Telle est l’entreprise obsessionnelle du photographe Eadweard Muybridge. Or, quelques spectres du passé (un meurtre glacial, un abandon) entreront par effraction dans l’univers bien rangé de celui qu’on désigne comme le « père du cinéma ». Bientôt, les sordides et tourbillonnantes images de naguère viendront se superposer à celles d’aujourd’hui… Avec Studies in Motion, l’énergique Electric Company Theatre déploie une éblouissante fresque théâtrale, où la parole, mais aussi le dense paysage sonore, les chorégraphies de Crystal Pite, finement fractionnées, et les chatoyantes compositions lumineuses, s’entremêlent pour faire saillir une réflexion mouvante sur le regard et le temps. Ici, l’histoire imaginée par Kevin Kerr, alternant entre gravité et vifs éclats d’humour, bondit hors de l’écrin de la fiction biographique pour toucher à l’universel. Et, s’arrimant au récit, les innombrables trouvailles visuelles, à l’instar de l’œuvre de Muybridge, viennent peu à peu ébranler nos certitudes quant à la perception de la réalité, la fabrication du sens et la persistance de la mémoire..

Texte : Kevin Kerr
 
Mise en scène: Kim Collier
Chorégraphie : Crystal Pite

Avec : Kristian Ayre, Gaelan Beatty, Josh Epstein, Julien Galipeau, Allan Morgan, Dawn Petten, Anastasia Phillips, Kyle Rideout, Juno Ruddell, Erin Wells, Andrew Wheeler, Jonathon Young
 
Scénographie et media : Robert Gardiner
Costumes: Mara Gottler
Compositeur: Patrick Pennefather

Production : Electric Company Theatre (Vancouver)


Rambo Solo
28, 29, 30 mai à 20h
Durée : 1h30
En anglais
Admission générale
Espace Go (Petite salle)

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Seul en scène, un homme entreprend de raconter le récit époustouflant et tarabiscoté de First Blood, entremêlant les détails du roman à ceux de son adaptation cinématographique et en y greffant son propre imaginaire. Avec le corps et la voix, il réécrit fiévreusement cette histoire, « aussi universelle que Hamlet » parce qu’elle est imprégnée des figures de la solitude et de la rédemption. L’acteur Zachary Oberzan, magnétique, désarmant, campe son propre rôle et incarne tous les personnages : le shérif Teasle, l’indocile Rambo, les policiers qui le traquent. Derrière lui, sont projetées trois captations vidéographiques de la même performance. À la scène comme à l’écran, les paroles et les images dérapent, ne coïncident jamais tout à fait. Raconter, ici, c’est toujours inventer. Et l’invention trahit, divulgue un peu de soi. C’est ce qu’affirme cette éclatante production de la compagnie new-yorkaise Nature Theater of Oklahoma. De cet ovni théâtral puissamment humoristique, émane, au final, un plaidoyer pour l’imperfection et la liberté, même envers et contre l’écrasante machine hollywoodienne, de s’approprier les fables de son temps pour mieux les réinventer.

Conception et mise en scène : Pavol Liska, Kelly Copper
 
À partir d'une conversation avec Zachary Oberzan
 
Avec: Zachary Oberzan
 
Scénographie et images vidéo: Peter Nigrini

Production: International Summerfestival / Kampnagel Hamburg
Coproduction: Kaaitheater Brussels / Workspace Brussels / Buda Kunstcentrum, Noorderzon Festival/ Grand Theatre Groningen, Wexner Center for the Arts at The Ohio State University


L'opéra paysan
29, 30 mai à 19h, 31 mai à 16h00
Durée : 1h10 min.
En hongrois avec surtitres français
Admission générale
Espace Go

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Un opéra sur la paille. Une farce doublée d’une fable. Dans ce théâtre musical allègrement corrosif, une bande d’acteurs, chanteurs et danseurs « lâchés lousses » propose une noce chez les paysans qui emprunte à la fois à Brecht et à Emir Kusturica, au cabaret, au théâtre des tréteaux et à la fête populaire. Élaboré à partir de chansons et mélodies folkloriques puisées dans la grande tradition magyare, mais aussi chez les tziganes, juifs, Serbes et Arméniens, L’opéra paysan, cette histoire de parents à la recherche pour leur fille d’un bon parti qui ait plus de quat’sous en poche, détourne la forme de l’opéra baroque au profit d’une radioscopie de la société hongroise, de ses traditions familiales et théâtrales. Au final, du théâtre narquois et réjouissant, signé par un acteur, auteur et metteur en scène qui secoue les puces du paysage théâtral hongrois : Béla Pintér.

Texte et mise en scène : Béla Pintér
 
Interprètes : Szilvia Baranyi , Sándor Bencze, Tamás Deák, Éva Enyedi, Sarolta Nagy-Abonyi, Béla Pintér, Tünde Szalontay, Szabolcs Thuróczy, József Tóth

Musiciens: Benedek Darvas, László Nyíri , Gábor Pelva, György Póta, Bertalan Veér
 
Scénographie : Péter Horgas
Costumes Mari Benedek
Lumières : Zoltán Vida
Musique : Benedek Darvas

Production : Compagnie Béla Pintér (Budapest)
 
Avec l’appui du National Cultural Fund (Hongrie)

Compte rendu

par Aurélie Olivier

Dans une famille de paysans hongrois, c’est jour de noce. Le fils de la famille s’apprête à épouser la jeune fille qu’il a engrossée, au grand désespoir de sa sœur adoptive, qui, elle, se trouve promise à un chef de gare alcoolique et violent. Arrivent les parents de la belle et avec eux des aveux qui vont bouleverser les plans.

Dans un décor évoquant la campagne (terre parsemée de brins de paille, charrue, lampes en étain, râteaux…) les personnages chantent leur joie, leur désespoir, leurs mécontentements, le visage recouvert de maquillage blanc. Guindés dans leurs habits de noce, ils se déplacent maladroitement et, sous le coup de l’émotion, ils se lancent parfois dans quelques pas de danse traditionnelle.

Si cet Opéra paysan de la figure réputée du théâtre hongrois qu’est Béla Pintér (incarnant ici le marié) a volontairement des airs de spectacle de fin d’année d’école secondaire, il s’en dégage un charme certain, empruntant au folklore, à l’opéra, à la fête populaire et au feuilleton familial. Le texte en particulier est tout à fait surprenant, tantôt fleur bleue, tantôt franchement cynique voire grossier, provoquant d’irrépressibles éclats de rire. De rebondissements en coups de théâtre se dessine un portrait du rêve américain vu d’Europe de l’Est et un tableau grinçant des structures familiale et sociale.

Là où certains spectateurs seront peut-être déçus, c’est sur la qualité vocale. La compagnie n’a certes pas la prétention de présenter un véritable opéra, mais pour peu que l’on y soit sensible, les voix poussées, faussant, parfois carrément inaudibles (mais pourquoi diable ne les a-t-on pas équipés de micros?) sont à la limite du supportable. La musique de Benedek Darvas est toutefois séduisante, mêlant des influences tzigane, arménienne et même baroque avec la présence d’un clavecin. Les cinq musiciens (clavecin, contrebasse, violons), présents sur scène, sont pour leur part impeccables.


Douleur exquise
1, 2, 3, 4, 5 juin à 20h
Durée : 1h15 approx.
En français
Admission générale
Théâtre du Conservatoire d'art dramatique

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Une femme dresse 35 fois le récit d’une rupture. Redit la douleur de la séparation jusqu’à ce que les mots soient inutiles et les récits de plus en plus brefs. Elle ressasse les mêmes informations : la date du départ, la date des retrouvailles qui n’ont pas eu lieu, la chambre d’hôtel, le téléphone rouge, le prétexte utilisé par l’amant pour échapper au rendez-vous, lui qui est devenu un abonné absent. Elle signe un journal quotidien témoignant d’une guérison progressive et nous convie au périple intérieur qui mène de la déception amoureuse à la catharsis artistique. Avec Douleur exquise de l’artiste visuelle, cinéaste et écrivaine Sophie Calle, une œuvre de rédemption, caustique et indécente, Brigitte Haentjens poursuit sa réflexion scénique sur les blessures infligées au corps et retrouve Anne-Marie Cadieux, sa complice toujours incandescente. Ensemble, elles proposent une nouvelle création unique, vibrante, et s’aventurent plus profondément dans la pénombre des âmes, là où tout est sibyllin.

D'après un texte de Sophie Calle
 
Mise en scène : Brigitte Haentjens
 
Avec :Anne-Marie-Cadieux
Et : Paule Baillargeon, Pierre Antoine Lasnier, Gaétan Nadeau, Paul Savoie
 
Assistance à la mise en scène et régie : Colette Drouin
Scénographie : Anick La Bissonnière
Images : Angelo Barsetti, Simon Laroche
Musique : Alexander MacSween
Lumières : Etienne Boucher
Costumes : Yso
Maquillage et coiffure : Angelo Barsetti

Production : Sibyllines | Théâtre de Quat’Sous
Coproduction : Festival TransAmériques

Compte rendu

par Aurélie Olivier

Qu’est-ce que la souffrance, comment y faire face, y a-t-il des souffrances plus « valables » que d’autres? Telles sont les questions que pose l’œuvre de Sophie Calle, Douleur exquise, revisitée par Brigitte Haentjens et Anne-Marie Cadieux.

S’il est une artiste qui met l’intime en scène, c’est bien Sophie Calle. L’été dernier, elle présentait à Montréal « Prenez soin de vous », une œuvre dans laquelle elle demandait à une centaine de femmes de tous horizons d’analyser, interpréter, comprendre une lettre de rupture qu’elle avait reçue par courriel. C’est aussi une rupture malheureuse qui avait été à l’origine de Douleur exquise, une œuvre créée dans les années 1980, dont un livre avait été tiré en 2003, et dont la compagnie Sibyllines fait maintenant une pièce de théâtre.

Trente-cinq fois, Anne-Marie Cadieux fait le récit d’une rupture, ressasse les détails, redit la douleur de la perte, de l’abandon. Trente-cinq aveux qui témoignent du processus de guérison à l’œuvre en elle et qui la font passer par différents états : choc, abattement, colère, détachement… Au fur et à mesure, les récits se font plus brefs, le discours se rationalise, une distance est prise. De temps à autres, d’autres personnes viennent témoigner de leur souffrance à eux et nous conduisent immanquablement à nous interroger sur les épreuves que nous avons traversées nous, et à la façon dont nous les avons surmontées.

La metteure en scène Brigitte Haentjens a misé sur une scénographie dépouillée – un fauteuil, un écran géant sur lequel quelques mots-clés apparaissent parfois, et de la lumière, rouge comme le téléphone qui a apporté la mauvaise nouvelle et qui a longtemps hantée l’artiste. Elle donne ainsi toute la place aux mots, mais aussi – surtout – au corps de la femme blessée, exploité à la fois pour faciliter les transitions entre les 35 récits, et pour exprimer une souffrance que l’on devine inexprimable, tenter de s’approcher de son essence. Une lecture intéressante et porteuse, mais dont l’exécution est toutefois décevante. Peu d’émotion se dégage en effet des gesticulations et des cris d’Anne-Marie Cadieux et nous ne sommes jamais véritablement secoués. Par ailleurs, dans l’œuvre de Sophie Calle, ce sont des dizaines de personnes qui racontaient leur souffrance. Pour sa part, Brigitte Haentjens n’a intégré que quatre témoignages, choix qui laisse perplexe, car il donne un goût de trop peu pour s’intégrer harmonieusement à l’ensemble et l’enrichir.


Neva & Diciembre
Neva: 3, 4 juin à 19h (durée: 1h20)
Diciembre: 5, 6 juin à 20h (durée: 1h25)
En espagnol avec surtitres français
Admission générale
Prospero

...la suite

Une révélation. L’apparition sur l’échiquier théâtral mondial d’une compagnie chilienne formée de trois acteurs éblouissants de vérité et d’un auteur-metteur en scène, Guillermo Calderón, qui croit en un art réconciliant l’intime et le politique. Le Teatro en el Blanco, ce « théâtre qui atteint sa cible », sabre dans le futile et l’ostentatoire avec deux pièces de chambre qui dissipent l’illusion théâtrale et font entendre l’écho des violences qui cognent à la porte.
 
Dans Neva, Olga Knipper, la veuve de Tchekhov et deux amis acteurs jonglent avec la vie et l’œuvre de l’auteur pendant que dehors des manifestants sont matés dans un bain de sang. Nous sommes le 9 janvier 1905 et la Révolution russe se prépare.
 
Diciembrenous transporte en pleine nuit de Noël 2014 alors que le Chili et le Pérou sont en guerre. Deux sœurs jumelles accueillent leur jeune frère soldat pendant sa permission, l’occasion pour eux d’exposer leurs vues sur les injustices et les combats, et de se demander si le sang mérite d’être versé. Deux métaphores sur les terreurs du dehors et les abîmes du dedans. Un doublé qui laisse le spectateur subjugué.

Textes et mises en scène : Guillermo Calderón
 
Avec : Paula Zúñiga, Trinidad González, Jorge Becker.

NEVA :
Assistance à la mise en scène : Catalina Lyon
Scénographie : Jesús González, Pilar Landerretche.
Costumes : Jorge "Chino" González
Musique : Tomás González
Production : Jenny Romero
 
DICIEMBRE :
Design et production : Teatro en el Blanco
Coproduction : Festival internacional de Teatro Santiago a Mil (Chili)
 
Avec l’appui du Consejo Nacional de la Cultura Y las Artes (Chili)


Gestes impies (et rites sacrés, cérémonie baroques et plusieurs tableaux
3, 4, 5 juin à 19h, 6 juin à 16h00
Durée : 1h45, En français
Admission générale
Espace Libre

...la suite + critique d'Aurélie Olivier

Quelque chose s’est perdu. Alors que désormais le ciel est vide et que se sont effrités les anciens rites, les hommes peinent à habiter le monde. Ne sachant plus célébrer les passages — comment devenir adulte ? comment aimer, expier, mourir ? —, ils cherchent à dépasser l’inanité de leur condition. À travers une envoûtante « cérémonie baroque en plusieurs tableaux », c’est ce désir d’échapper à l’émiettement du sens que révèle le Théâtre de la Pire Espèce. Versée dans le théâtre d’objets, les pièces Ubu sur la table (1998) et Persée (2005) lui ayant acquis une reconnaissance internationale, la compagnie fusionne ici l’humain et la matière. Affublés d’étranges prothèses de papier, sept acteurs-manipulateurs font surgir sous nos yeux une myriade de personnages en déroute. Dans un nouvel esprit fellinien, entremêlant le théâtre d’ombres, le jeu clownesque et la danse, la Pire Espèce foule les rivages du rêve. Par l’accumulation de petits récits, Gestes impies construit un univers sombre, mais toujours traversé de quelques éclats de lumière, de bouffées d’humour et de légèreté, de désir de ré-enchanter le monde.

Direction artistique : Olivier Ducas, Francis Monty
 
Dramaturgie : Francis Monty, Marc Mauduit, Mathieu Gosselin
Mise en scène : Francis Monty
 
Avec : Marcelle Hudon, Mathieu Gosselin, Marc Mauduit, Denys Lefebvre, Anne-Marie Levasseur, Céline Brassard, Alexandre Leroux
 
Assistance à la mise en scène : Manon Claveau
Scénographie : Jonas Bouchard
Costumes et accessoires : Julie-Vallée Léger
Composition et bruitiste : Nicolas Letarte
Lumières : Martin Sirois
Conseiller chorégraphique : Frédérick Gravel
 
Production : Théâtre de la Pire Espèce (Montréal)
Coproduction : Festival TransAmériques

Compte rendu

par Aurélie Olivier

C’est au FTA que le Théâtre de la Pire Espèce a choisi de présenter la première mouture de sa nouvelle création, Gestes impies (et rites sacrés, cérémonie baroque en plusieurs tableaux), qui sera reprise à l’Espace Libre en janvier 2010. Les créateurs ont donc sept mois pour peaufiner leur œuvre et ce n’est pas une mauvaise chose. En effet, les premiers mots venant à l’esprit en sortant de la représentation étaient « pas fini, pas présentable ».

Très différent des précédents spectacles de la compagnie, beaucoup plus intimistes et narratifs, Gestes impies, est une sorte de cabaret clownesque fait d’une succession de numéros réalisés par des personnages loufoques, d’un maître de cérémonie plutôt fade et d’un metteur en scène invisible qui y va de ses commentaires sans grande substance. Au menu, théâtre d’objet, théâtre d’ombres, danse, jeu clownesque, et musique.

De l’entrevue accordée par Francis Monty et Mathieu Gosselin à Philippe Couture, du journal Voir (édition du 28 mai), il semblait ressortir que les thèmes du spectacle tournaient autour de la quête de sens, de la recherche du sacré. Il y a bel et bien un aspect cérémoniel dans le spectacle et les interventions au micro des différents personnages illustrent, certes, l’appauvrissement de la parole, mais d’une manière générale, c’est la pauvreté dramaturgique qui domine et l’ensemble ressemble à une succession de numéros sans fil conducteur signifiant. Dans ce cadre, la longueur du spectacle est grandement préjudiciable.

Notons toutefois le travail très intéressant qui est effectué sur la matière – papier, cartons, plastique –, les sons et la lumière, laquelle émane de différents accessoires. Des masques et des prothèses, à la fois fascinants et terrifiants, transforment les comédiens en volatiles ou en géants difformes, la voix tantôt amplifiée tantôt déformée, chuchotant, susurrant, grognant pour nous transporter dans un univers onirique et ensorcelant. Plusieurs images sont tout à fait saisissantes, notamment la file d’oiseaux étranges marchant en ligne au fond de la scène, comme une foule de réfugiés fuyant un univers dévasté en quête d’un ailleurs meilleur.

Il y a là de nombreuses pistes porteuses. Reste à trouver une structure, une logique pour ne pas perdre le spectateur en route.


Questio Buio Feroce
4, 5, 6 juin à 20h
Durée : 1h15
En italien avec surtitres français
Sièges réservés
Usine C

...la suite (compte rendu à venir)

C’est dans une petite librairie d’un pays sans livre que Pippo Delbono a découvert l’autobiographie de Harold Brodkey, le grand romancier américain mort du sida. Dans ce livre abandonné là, dans ce voyage, il retrouve son propre voyage, son histoire. Cette rencontre devient la source d’inspiration de Questo buio feroce. Sur scène, sa troupe d'acteurs magnifiques dont Nelson, clochard, Bobò, sourd-muet interné plus de quarante ans en hôpital psychiatrique et Gianluca, trisomique. Et lui, Pippo, qui choisit d’évoquer la mort et la douleur, lui, le rescapé de tous les deuils, de toutes les maladies, qui n’a de cesse d’étreindre la vie avec ardeur. Défilent des tableaux d’une très grande beauté, entre sarabande funèbre, étrange carnaval, danse baroque et bigarrée, jusqu’au triomphe de la mort, sublime. « C'est une explosion. Un concert rock. Une catharsis. Une révolte ». De Cette obscurité féroce, on sort comme d'un rêve initiatique, le désir et la passion plus que jamais en éveil.

Conception et mise en scène : Pippo Delbono
 
Avec : Dolly Albertin, Gianluca Ballare, Raffaella Banchelli, Bobò, Pippo Delbono, Lucia Della Ferrera, Ilaria Distante, Gustavo Giacosa, Simone Goggiano, Mario Intruglio, Nelson Lariccia, Julia Morawietz, Gianni Parenti, Pepe Robledo
 
Scénographie : Claude Santerre
Lumières : John Robert Resteghini (création), Orlando Bolognesi
Son :Angelo Colonna
Construction des décors et fabrication des costumes : Théâtre de la Place- Liège

Production : Compagnia Pippo Delbono (Italie)
Coproduction : ERT Emilia Romagna Teatro Fondazione (Italie), Teatro di Roma (Italie), Festival delle Colline Torinesi (Italie), Théatre de la Place Lièges (Belgique), Thétre du Rond Point Paris (France), TNT Théatre National de Toulouse Midi – Pyrénées (France), Maison de la Culture d’Amiens (France), Le Merlan Scène Nationale de Marseille (France), Le Fanal Scène Nationale de Saint Nazaire (France).


Théâtre - Performance

Not Waterproof [L'érosion d'un corps erroné] - Rouge
Not Waterproof: 29, 30 mai à 21h
Rouge: 2, 3 juin à 21h
Durées : 1h - En français et en anglais
Admission générale
Studio Hydro-Québec, Monument-National

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Chez Julie Andrée T., quand la performance-installation rencontre le théâtre, l’amalgame désarçonne et captive. L’artiste, dont la démarche iconoclaste est appréciée ici comme à l’étranger, éclabousse la scène avec deux créations hybrides où paroles, séries d’actions et agrégats d’images insolites distillent progressivement leur poésie.
 
Dans Not Waterproof, Julie Andrée T se joue des codes de la représentation et refuse le vernis du personnage. Elle troque le texte dramatique pour une écriture scénique fondée sur l’action. Soumis à une série d’épreuves, effrité, sali, le corps de l’artiste devient espace de rêve. En révélant sa vulnérabilité, il nous parle tout bas du caractère impermanent et transitoire de nos vies.
 
Tel un faux jumeau effervescent, Rouge fait aussi du corps le vecteur du surgissement poétique, mais cette fois, par l’exploration du chaos. Tableau monochrome excessif, en perpétuelle mutation, la pièce prend forme à travers un délire d’accumulation où la répétition de la question « What color is this? » agit comme un véritable mantra. Une œuvre ensorcelante, habitée par une douce folie et une quête d’infini.

Projets de : Julie Andrée T.
 
En collaboration avec : Jean Jauvin, Laurent Maslé
 
Conception et interprétation : Julie Andrée T.
Environnement sonore :Laurent Maslé
Lumières : Jean Jauvin

Coproduction : Festival TransAmériques, Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort dans le cadre de l’accueil/studio Ministère de la Culture et de la Communication et de la convention culturesfrance / Conseil Régional de Franche-Comté, Théâtre La Chapelle
 
Productrice délégué : Marie-Andrée Gougeon pour Daniel Léveillé danse


Théâtre - Danse

Éonnagata
2, 3, 4 juin à 20h
Durée : 1h25
En français et en anglais
Sièges réservés
Théâtre Maisonneuve, Place des Arts

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Une création impure et puissante, qui sacre la rencontre de trois artistes majeurs et magiques : Sylvie Guillem, étoile rebelle du ballet classique convertie à la danse contemporaine, Robert Lepage, infatigable défricheur de scènes, et Russell Maliphant, la star des chorégraphes britanniques, aux élans énergiques et martiaux. Dans ce spectacle qui oscille entre le Japon ancestral et l’Europe de la Révolution française, ce trio de choc, habillé par le designer délinquant Alexander McQueen, redonne vie à Charles de Beaumont, dit le Chevalier d’Éon. Diplomate de carrière, militaire d’occasion et espion travesti, ce personnage anticonformiste a su malicieusement jongler avec les identités masculine et féminine. À travers le prisme de l’onnagata, cette technique du théâtre kabuki qui permet aux acteurs masculins d’incarner des femmes de manière hautement stylisée, Éonnagata ne cherche pas tant à percer l’énigme d’Éon qu’à nous entraîner au cœur des mystères et des enchantements de nos âmes duelles. Entre l’Orient et l’Occident, l’éventail et l’épée, ces trois créateurs mixent le yin et le yang au rythme des tambours japonais, et transgressent les frontières avec allégresse.

Sadler’s Wells Londres
 
présente en association avec Ex Machina et Sylvie Guillem
ÉONNAGATA

conçu et interprété par : Sylvie Guillem, Robert Lepage, Russell Maliphant
Présenté avec le soutien de Rolex

Lumières : Michael Hulls
Costumes : Alexander McQueen
Conception sonore : Jean-Sébastien Côté
 
Coproduction : Festival TransAmériques, spielzeit’Europa \| Berliner Festspiele (Allemagne)
 
Commanditaire du spectacle à Montréal: Hydro-Québec


Danse
(pour plus de détails sur les spectacles de danse, consultez le www.fta.qc.ca)

Transports exceptionnels - Val-de-Reuil
20, 21, 22 mai à 12h15
23, 24 mai à 15h00
Durée : 20 min
Quais du Vieux-Port
Place des Vestiges

Chorégraphie : Dominique Boivin


Singular Sensation - Jaffa
21, 22 mai à 20h
23 mai à 16h
Durée : 1h
Admission générale
Cinquième salle de la Place des Arts

Conception, direction et chorégraphie : Yasmeen Godder


Körper - Berlin
23, 24 mai à 20h
Durée : 1h30
Sièges réservés
Théâtre Maisonneuve, Place des Arts

Mise en scène & chorégraphie : Sasha Waltz


H3 - Rio de Janeiro
23 et 25 mai à 21h
24 mai à 20h
Durée : 50 min.
Admission générale
Agora de la danse

Chorégraphie: Bruno Beltrão


Gravel Works - Montréal
27, 28, 29 mai à 20h
Durée : 2h
Théâtre Prospero

Concept et direction : Frédérick Gravel


Le show poche - Montréal
28, 29 mai à 20h
30 mai à 17h
Durée : 1h approx.
Admission générale
Agora de la danse

Chorégraphie : Catherine Tardif


Le grand continental - Montréal
29, 30 mai à 21h15
31 mai à 18h00
Durée : 40 min. approx.
Rue Émery

Chorégraphie : Sylvain Émard


Body-Scan - Montréal
30, 31 mai,
1er juin à 20h
Durée : 1h30
Sièges réservés
Usine C

Direction artistique et chorégraphie : Benoît Lachambre, Su-Feh Lee



Multi
(pour plus de détails sur ce spectacle, consultez le www.fta.qc.ca)

Microclimats - 12 équipes artistiques
22, 23 mai à 20h
Durée : 3h approx.
Admission générale
Monument-National

AVEC:
2boys.tv., Stéphane Gladyszewski, Emmanuel Jouthe, Geneviève Letarte, Antonija Livingstone, Carole Nadeau & Louis Hudon, Rober Racine & Louise Bédard, Les Soeurs Schmutt, Emmanuel Schwartz & Olivier Choinière, Système Kangourou, Theatre Replacement, Catherine Vidal (avec Marc Legault)



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