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30 et 31 mai - 1er, 2, 4, 5, 6 et 7 juin
Musée d’art contemporain
Salle Bevery Webster Rolph
Français : 2 h approx.
Retardataires non admis
Coproduction et coprésentation : Sibyllines / Festival de théâtre des Amériques

La scène primitive
C’est le théâtre intérieur de Duras. Le désastre antérieur à toute son oeuvre. L’histoire à laquelle elle reviendra toujours : l’Indochine au temps des colonies, l’amant chinois, la folie familiale, l’aîné criminel et la mère Courage dont on ne se sépare jamais. C’est Marguerite Duras, sa déchirante et persistante musique. Et ce n’est pas le Cinéma Paradiso et son flot de nostalgie, c’est l’Éden Cinéma où elle se projette encore sur l’écran des souvenirs : autobiographie impossible entre restauration et tromperie. Brigitte Haentjens devait un jour aborder le continent noir de Duras. Après Électre et Antigone, après Marie Stuart et Élizabeth I, après Mademoiselle Julie et l’écrivaine incendiée de Malina, voici donc Suzanne, l’autre visage de Marguerite et de Brigitte. Rencontre au sommet de l’émotion et de la douleur.

TEXTE
  Marguerite Duras
MISE EN SCÈNE
  Brigitte Haentjens
ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE ET RÉGIE
  Isabelle Brodeur
SCÉNOGRAPHIE
  Anick La Bissonnière
COSTUMES
  Julie Charland
MUSIQUE ET SONORISATION
  Robert Normandeau
ÉCLAIRAGES
  Sonoyo Nishikawa
CONSEILLER AU MOUVEMENT
  Huy-Phong Doan
MAQUILLAGE ET COIFFURES
  Angelo Barsetti
CONSEILLÈRE EN DRAMATURGIE
  Marie-Claire Lanctôt-Bélanger
DIRECTION DE PRODUCTION
  Alex Gazalé
DIRECTION TECHNIQUE
  Xavier Forget
CHARGÉE DE PROJET
  Paulette Gagnon
   
DISTRIBUTION
  Sonia Vigneault
Christiane Pasquier
Paul Savoie
Pascal Contamine
Denis Gravereaux

 

Brigitte Haentjens et Sibyllines
Pour Brigitte Haentjens, le choix d’un texte, d’un auteur, est un acte en soi, jamais innocent. Le théâtre qu’elle nous propose ne tient pas de la représentation, il tient de l’expérience. Chacune de ses mises en scène est une rencontre choc entre l’inconscient et l’organique, entre l’intellectuel et le viscéral, entre la parole d’un auteur et le corps d’un acteur, intimement liés, une aventure sensuelle, émotionnelle, instinctuelle qui, l’espace d’un texte, déplace notre relation au monde. Rien de surprenant à ce qu’elle choisisse de mettre en scène Marguerite Duras, dont l’univers foisonnant et lyrique trouve sa beauté dans une écriture faite d’économie, de puissance subjective.

Brigitte Haentjens occupe une place de prédilection dans notre paysage culturel. La singularité de son travail, le formidable impact qu’ont eu chacune de ses mises en scène sur le public comme sur les critiques, font d’elle une des plus grandes metteures en scène du Québec. En 1998, Brigitte Haentjens fonde sa compagnie, Sibyllines, afin de se doter d’un espace de création, lui permettant de favoriser son épanouissement artistique. Après avoir dirigé le collectif Je ne sais plus qui je suis (1998), elle aborde des oeuvres riches et complexes avec l’audace et cette exigence artistique qui la caractérisent : la Nuit juste avant les forêts de Koltès (1999-2002); Malina, (2000) d’après l’oeuvre de Ingeborg Bachmann et Hamlet-machine de Müller (2001), finaliste pour le Prix de l’Association québécoise des critiques de théâtre (saison 2001-2002). Pour cette femme de théâtre, l’art reste un moyen de « fournir de petits foyers de résistance et d’imagination qui permettront une autre vision du monde. » On ne s’étonnera donc pas que Brigitte Haentjens ait répondu à l’offre d’une « Carte blanche » lancée par le Théâtre français du Centre national des Arts en choisissant un texte de Duras, pour qui écrire est un état de révolution permanente.


Photo de L'Éden cinéma: Angelo Barsetti
Photo de Brigitte Haentjens: Marlene Glineau-Payette