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4, 5 et 6 juin
Hôpital Louis-H. Lafontaine
Français : 2h40 avec entracte
En collaboration avec : Les Impatients un lieu d’expression artistique dédié aux personnes atteintes de problèmes de santé mentale. Coproduction : Festival de théâtre des AmériquesThéâtre hors les murs
Avec onze comédiens, une équipe de concepteurs et un choeur de vingt personnes, Lorraine Pintal s’installe à l’hôpital Louis-H. Lafontaine afin d’explorer les différentes facettes de l’Asile de la pureté, pièce écrite en 1953 par le poète Claude Gauvreau. L’occupation d’espace sera commandée par l’architecture de ce lieu d’internemen : de l’infiniment grand (la rue arpentée par le cortège funèbre et le cercueil de la muse, Edith Luel ) à l’infiniment petit (la chambre du jeûne de Marcassilar), la parade des bouffons du pouvoir autour du grabat des contestataires prendra des allures de cirque noir. Dans un dispositif à trois faces et à travers un parcours déambulatoire, les spectateurs participeront à une lecture dramatisée différente de soir en soir car, pour révéler les mystères du monde étrange des songes, l’ouverture et la liberté du jeu improvisé seront de rigueur. Une invitation à faire partie intégrante d’un spectacle en cours d’élaboration et du rituel de mise à mort de Donatien Marcassilar, double de l’auteur, défendu par Marc Béland.
LECTURE DRAMATISÉE TEXTEClaude Gauvreau MISE EN SCÈNELorraine Pintal ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNEClaude Lemelin SCÉNOGRAPHIEDanièle Lévesque COSTUMESMarie-Chantale Vaillancourt ÉCLAIRAGESMichel Beaulieu MUSIQUEWalter Boudreau CHORÉGRAPHIESEstelle Clareton MAQUILLAGESJacques Lee Pelletier DISTRIBUTIONCarl Béchard
Marc Béland
Annie Berthiaume
Vincent Bilodeau
Estelle Clareton
Brigitte Lafleur
Alexis Martin
Éric Paulhus
Dominic Théberge
et Marthe Turgeon.11 interprètes et un choeur de 21 personnes, membres de la Troupe des Abonnés du TNM
Claude Gauvreau
Poète, dramaturge et polémiste, Claude Gauvreau a laissé une oeuvre immense qui occupe une place prépondérante dans la littérature québécoise. Militant inconditionnel de la grande bataille automatiste, il signe, en 1948, le manifeste de Borduas, Le Refus global, un moment décisif de l’histoire culturelle du Québec. Poète de la cruauté et de la liberté, ses textes crient la force d’un verbe déchaîné et enfin libre. Fortement autobiographique, L’Asile de la pureté est un chant novateur, fait d’improvisation et d’audace, qui ne se prive pas d’enlacer le monde dans son mouvement. C’est un face à face avec le monde tel qu’il est, à travers les mots qui l’expriment avec intransigeance, fierté et une démesure majestueuse.
Lorraine Pintal
Participer au processus de création
Avec L’Asile de la pureté, Lorraine Pintal retrouve l’univers du grand poète, pour lequel elle a développé de profondes connivences et affinités. Après le succès des Oranges sont vertes présenté au Théâtre du Nouveau Monde en 1998 et de l’opéra Le vampire et la Nymphomane présenté en 1996, elle entend bien prolonger et approfondir « l’expérience Gauvreau ». En présentant pour quelques soirs une lecture dramatisée de la pièce dans un lieu non-théâtral, la metteure en scène et son équipe élargissent les possibilités d’intervention : dans un dispositif à trois faces et à travers un parcours déambulatoire, les spectateurs ne font pas que témoigner du processus de création, il sont invités à se joindre activement à l’élaboration d’un spectacle en devenir.
Photo: Jean-François Gratton
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Retour à la page des critiques FTA
par David Lefebvre
Pour cette pièce, je ne vous ferez pas une critique en tant que telle. Pour la simple et bonne raison que L'Asile de la pureté, de Claude Gauvreau, était une lecture, et non une pièce jouée. Ce qu'on appelle en bon français un "work in progress". Il manque des éléments de décor, beaucoup de finition, la plupart des acteurs lisent (c'est le but) leur texte. L'expérience est plaisante par contre; on a droit, en spectateurs privilégiés, à une sorte d'avant-première de ce qu'aura l'air le spectacle, qui sera joué la saison prochaine au TNM.
La lecture se fait à l'Hôpital Louis-H. Lafontaine (petit truc: si vous êtes en métro, passez plutôt par le métro Radisson, sortie sud, que par le métro Frontenac et l'autobus 85, car celui-ci ne passe pas souvent). Disons que l'endroit sied bien au texte. Tout débute dans le corridor (ne renoncez pas trop tôt, j'en ai vu plusieurs sortir, car après un certain temps, on nous fait entrer dans une salle avec des bancs). Pour garder intacte la mémoire et la dignité de la femme qu'il aimait et qui vient de mourir (sa muse), le poète Donatien Marcassilar s'astreint à un jeûne qu'il désire poursuivre jusqu'à l'épuisement final. Dès lors, une foultitude de personnages entrent en scène et s'agitent autour du grabat du contestataire, soit pour l'encourager dans son projet, soit pour l'en dissuader, chacun agissant selon ses propres motifs et intérêts. Voici pour l'histoire.
Comme je disais, je ne ferai pas ici une critique de cette lecture. Mais laissez-moi quand même vous dire que le spectacle sera à surveiller. Marc Béland en Marcassilar est plus qu'excellent. Il rend son personnage fou à lier et si lucide à la fois d'une façon convainquante, même en lecture. On sent qu'ils s'amusent. Et les mots de Gauvreau sont si beaux qu'ils nous transportent et transpersent à la fois.
La pièce sera présentée au TNM du 10 février au 6 mars 2004...