Crédits

Stella den Haag (Pays-Bas)

Auteur et metteur en scène : Hans van den Boom
Scénographie : Reier Pos
Costumes : Dorine van Ijsseldijk
Musique : Marc Tielemans
Projections vidéo : Bart Visser

Distribution
Erna van den Berg
Floor van Berkestijn
Vimala Nijenhuis
Marc Tielemans
Linda Verweel

Contact
www.stella.nl

Avec le soutien de : FAPK (fonds voor amateurs en podiumkunsten)

Photo : © Pan Sok

L'ANNÉE DU LIÈVRE
(Het jaar van de haas)
Stella den Haag (Pays-Bas)

Âge : 10+
Langue : Français
Durée : 60 minutes

Lieu
Usine C

Dates
Lundi 15 novembre, 13h et 19h30
Mardi 16 novembre, 13h
Mercredi 17 novembre, 13h


LE SPECTACLE
Une fille, dont la mère a disparu, reçoit chaque nuit la visite d’un lièvre. Ce visiteur étrange l’effraye, mais la console en même temps.


LA COMPAGNIE
Avec une démarche exceptionnelle de création, une équipe de musiciens et d’acteurs de premier ordre, Stella den Haag est certainement l’une des compagnies jeune public qui suscitent le plus d’intérêt dans le monde actuellement. Théâtre musical de la plus haute exigence, L’Année du lièvre dérange et touche à la fois.

 

par Julie Lacasse

Le lièvre, le crooner et la blessure

J’aime le théâtre jeune public. Je ne sais pas pourquoi, mais on dirait qu’il se permet plus d’inventivité, de folie et de poésie que celui réservé aux adultes. Et ça tombe bien parce que présentement à Montréal ont lieu les Coups de théâtre, Festival des arts jeunes publics.

J’ai vu la pièce « L’année du lièvre » à l’Usine C, dans le cadre de ce festival et je dois vous dire à quel point j’ai été charmée et enthousiasmée par le spectacle musical original de cette compagnie des Pays-Bas, Stella den Haag. Une histoire belle, simple, triste et tendre présentée d’un façon que je qualifierais de complètement baroque. Un assemblage de vidéo, de musique, de clown, d’absurde et de poésie.

En lisant le programme après la pièce, j’apprends que le travail de cette compagnie est l’un de ceux qui « suscitent le plus d’intérêt dans le monde actuellement ». Je n’en suis pas étonnée car leur travail sort vraiment de l’ordinaire.

Il n’y a pas beaucoup de décors, ce sont surtout les personnages qui servent de décoration. L’année du lièvre raconte l’histoire d’une fillette de 12 ans dont la mère est disparue et qui entretient une relation un peu surréaliste avec un lièvre qui lui apparaît durant son sommeil.

Au début la fillette nous présente les personnages de la pièce qui sont tous en rang derrière elle devant un micro. Le père habillé tout en blanc, veston ouvert sur un torse poilu, chapeau de cow-boy blanc, l’air très macho ; la meilleure amie, une petite blonde grassette en robe rouge qui fait une moue apeurée et qui traîne toujours ses nounours avec elle; l’autre amie, mystérieuse, grande, maigre et parfaite (qui incarnera le lièvre par la suite, dans un costume vert bleu en peluche) et la nouvelle petite-amie du père, une blonde qui a l’air d’un bonbon rose avec d’énormes seins coniques, un cellulaire sur le bras, une robe moulante et des talons violets.

Et tout ce beau monde commence à chanter, pour notre plus grand bonheur. Ils chanteront plusieurs fois au long de la pièce qui se veut un spectacle musical, des chansons de crooners (Aznavour, Sinatra, …) avec des jeux de voix magnifiques et des projections sur un écran en arrière plan.

Les projections sont d’ailleurs très bien utilisées. Par exemple, les deux amies discutent dehors le soir et sur l’écran, on projette les feuilles d’un grand arbre qui bougent au vent. Ou alors, on projette des morceaux d’histoires passées, comme cette soirée d’anniversaire durant laquelle la mère et le père se sont disputés avant que la mère ne parte pour de bon.

Un petit chef d’œuvre de tendresse et de tristesse. Une histoire troublante qui nous rappelle (à nous adultes) les blessures de l’enfance et qui va directement rejoindre l’imaginaire des plus jeunes pour les consoler un peu (peut-être) de leur colère impuissante face aux parents et aux autres adultes.


19-11-2004