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Le songe d'une nuit d'été
Du 30 janvier au 10 février 2019, du mardi au samedi 20h,
dimanche 14h

Cette production théâtrale, qui laisse une belle place au cirque, s’est démarquée par son originalité et son audace, bénéficiant d’un accueil des plus enthousiastes! Un roi jaloux, une reine des fées volage, deux couples d’amoureux en fuite et une troupe de théâtre médiocre se croisent par une nuit d’été dans une forêt enchantée. Quand le malicieux Puck étourdit les esprits en distribuant un philtre d’amour, les passions se déchaînent...

Véritable ode au désir, la plus célèbre comédie de Shakespeare retrouve ici souffle et vigueur, alimentée par le rythme et l’énergie des acrobates de FLIP Fabrique, dictant un jeu très physique au reste de la troupe. Impossible de résister à ce spectacle fringant, qui décoiffe les conventions et apporte une tout autre énergie au théâtre!


Texte William Shakespeare
Traduction Michelle Allen
Mise en scène Olivier Normand
Avec Marc Auger, Josué Beaucage, Emmanuel Bédard, Hugues Frenette, Jean-Michel Girouard, Valérie Laroche, Maude Boutin-St-Pierre, André Robillard, Olivier Normand, Jean-Sébastien Ouellette, Mary-Lee Picknell, Tristan Robquin, Mathias Reymond, Interprète à confirmer


Crédits supplémentaires et autres informations

Scénographie Véronique Bertrand
Costumes Virginie Leclerc
Éclairages Caroline Ross
Musique Josué Beaucage
Assistance à la mise en scène Katia Talbot

Durée 120 minutes

Régulier 48 $ - 30 $
Étudiants et 25 ans et moins 40,75 $ - 25 $
15 ans et moins 15 $
65 ans et + 46 $ - 28 $
Mordus (Catégorie 1) 36 $

Une coproduction Le Trident et Flip FabriQue


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Critique disponible
            
Critique

critique publiée en 2017






Crédit photos : Stéphane Bourgeois

On commence l’année 2017 en grand sur les planches du théâtre Le Trident avec Le songe d’une nuit d’été de William Shakespeare. Les attentes étaient très élevées pour ce spectacle mis en scène par Olivier Normand et force est d’admettre que la production répond à chacune d’entre elles. Pendant un peu plus de deux heures, dix comédiens, trois acrobates et un chanteur nous font vivre un grand moment de théâtre ponctué de magie et d’émerveillement. Une proposition audacieuse que l’on n’oubliera pas de sitôt.

L’idée de joindre le cirque au théâtre pour cette production en est une excellente et ajoute beaucoup au côté féérique de la pièce de Shakespeare. Olivier Normand avait dirigé le spectacle de cirque Crépuscule – Raviver les braises, produit par FlipFabrique et présenté à l’Agora du Vieux-Port  l’été dernier ; c’est aux mêmes artistes de cette troupe qu’il a fait appel quand il a eu l’idée d’inclure des éléments circassiens à sa nouvelle mise en scène. FlipFabrique enchaîne les chorégraphies et les acrobaties – essentiellement lors des transitions entre les scènes – en utilisant comme outils un trampoline chinois et un mât, disposés sur scène. Les mouvements de danse mariés à l’ambiance sonore superbe et colorée de Josué Beaucage procurent une atmosphère particulièrement éclatée à l’ensemble ; on oublie à plusieurs occasions que l’on assiste à l’une des plus grandes comédies classiques de Shakespeare.

Olivier Normand s’est manifestement amusé avec les nombreuses perceptions des personnages. Aussitôt la pièce commencée, le ton est donné lorsqu’on aperçoit Lysandre (André Robillard) endormi dans sa chambre, une pièce somme toute moderne qui est bien loin de ce à quoi ressemblait une chambre au 16e siècle – le songe du titre prend alors toute sa signification. Puis, le fait de créer une réelle différence dans les niveaux de langage crée un effet comique très intéressant. La troupe de théâtre amateur qui désire présenter une pièce de leur crû au mariage d’Obéron et d’Hyppolyta, formée des personnages  Flûte (Marc Auger), Bottom (méconnaissable Hugues Frenette) et L’Égoïne (Emmanuel Bédard), ont un fort accent québécois, à des lustres du français normatif normalement utilisé dans les pièces shakespeariennes traduites, et donc très loin de celui adopté par les autres personnages de la pièce. Dans l’univers d’Olivier Normand, Démétrius (Jean-Michel Girouard), l'un des amoureux, est un genre de douchebag à la gestuelle un peu adolescente, et Bottom devient un moustachu paddé qu’on pourrait croire venir tout droit de Vanier tellement il porte fièrement la coupe de cheveux caractéristique.

Toute la distribution brille de justesse ; on sent le plaisir des comédiens à interpréter leurs rôles, plaisir qui se transmet aux spectateurs dès les premiers instants du spectacle. Mentions spéciales à Hugues Frenette, tout simplement hilarant dans son personnage de Bottom, et à Patrick Ouellet qui signe un Puck survolté et qu’il a su mener de belle façon, et ce, sans tomber dans la surdose et le cabotinage. Mélissa Merlo, plutôt absente des scènes ces derniers temps, affiche une belle aisance et un potentiel comique très fort dans son rôle d’Hermia.

Rares sont les pièces de plus de deux heures sans entracte qui n'imposent pas de longueurs aux spectateurs. On en vient même à regretter qu’autant de scènes aient été coupées du texte original tellement le plaisir est au rendez-vous.

Olivier Normand signe une version très personnelle et audacieuse de ce classique monté et remonté au fil du temps. Le songe d’une nuit d’été fait incontestablement partie des meilleures productions présentées à Québec cette saison-ci. Un rêve éveillé qui aurait pu durer encore et encore.

24-01-2017
 

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Dates antérieures (entre autres)

Du 17 janvier au 11 février 2017 - supplémentaire 7 février 19h30 - Trident