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Tlakentli
Du 14 au 16 mars 2019, 20h

Au cœur de l’Amérique, le langage des corps se fraye un chemin escarpé. Entre danse et théâtre, deux autochtones du Mexique, de descendance nahua et mixtèque, nous partagent leur quête identitaire en puisant dans leur culture et l’histoire de leurs ancêtres. Le duo esquisse les tableaux de leurs métamorphoses à travers les époques, dévoilant leurs déchirures et gardant toujours espoir de se retrouver. Langues et mythes guideront ce voyage inévitable qui redessine les frontières et fait tomber les peaux revêtues de gré ou de force. Dévoilant ce qui nous unit, ce qui nous arrache à l’autre et à nous-mêmes, Tlakentli questionne l'identité au fil des migrations et explore le mythe de notre élégance originelle. Le spectacle sera présenté dans les trois langues coloniales : en français, en anglais et en espagnol, ainsi qu’en langue nahuatl.


Idée originale, chorégraphie et interprétation Meticia Vera
Chorégraphie et interprétation Carlos Rivera
Dramaturgie, mise en scène et accompagnement chorégraphique Yves Sioui Durand


Crédits supplémentaires et autres informations

Conception musicale et musique sur scène | Hugo Monroy Najera
Conception éclairage | Chantal Labonté
Conception des costumes | Lorena Trigos
Conception des projections | Yändata inc.
Conseil scénographie | Xavier Mary
Assistance à la mise en scène et répétitrice | Citlali Germé
Direction technique | Christian J.Gagnon
Direction de production | Amélie Girard
Crédit photo : Damian-Siqueiros

Rencontre - discussions avec les artistes : après la représentation du 15 mars

Tarif Place des Arts de 38,25$

Production Ondinnok


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Critique

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Crédit photos : Maxime Côté

La compagnie autochtone Ondinnok a récemment présenté, pour quelques soirs seulement, son nouveau spectacle à la Cinquième salle de la Place des Arts, Tlakentli. Une quête des origines, une histoire d’immigration et d’adaptation.

Mélangeant le français, l’anglais et une ancienne langue autochtone mexicaine, le nahuatl, les artistes mexicains Carlos Rivera et Leticia Vera nous racontent, à travers la danse contemporaine, le parcours de leurs ancêtres, mais aussi le leur. On commence donc au tout début, quand les hommes n’existent pas encore, pour arriver jusqu’à aujourd’hui, à Justin Trudeau et Donald Trump.

Le début est un peu lent à démarrer. L’état préhistorique, imagé par les danseurs à quatre pattes mimant des genres de lézards, n’est peut-être pas utile au reste du récit. Sinon, ce dernier est plutôt bien ficelé, passant des traditions autochtones des ancêtres mexicains des interprètes à la colonisation, aux abus, à leur arrivée au Canada avec la neige, les habits d’hiver, les passages aux douanes et l’adaptation au monde contemporain et occidental.

On sent une réelle quête de la part des interprètes à vouloir faire honneur à leurs racines autochtones.

On sent une réelle quête de la part des interprètes à vouloir faire honneur à leurs racines autochtones. On apprend d’ailleurs à la lecture de la démarche que les deux chorégraphes ont réellement mis en place un processus de guérison à travers Tlakentli. « Dans mon sentiment le plus profond, il y a une dette à ce peuple qui a été massacré. Cette injustice est douloureuse et se transmet de génération en génération. J’aimerais donc libérer ce sentiment, le partager pour conscientiser. Il faut guérir. De là toute l’importance de Tlakentil pour moi » affirme Leticia Vera.

La mise en scène d’Yves Sioui Durand est efficace, permettant des changements de costumes sur scène avec des accessoires pendus à de longs rideaux transparents posés sur les côtés. Elle est aussi symbolique; on y retrouve un cadre dans lequel on projette des images de divers événements, servant l’histoire. Ce cadre fait aussi référence aux « huipils », qui sont une « fenêtre dans le passé et symbolisent l’héritage et ses valeurs », peut-on lire dans l’entrevue faite avec les artistes mexicains dans le dossier de presse. On y apprend aussi que les pierres posées par terre à l’avant de la scène sont, dans la pièce, des messagers qui transportent la mémoire des ancêtres et qui servent à guérir. La musique en direct de Hugo Mondoy Nejara ajoute à l’authenticité de la mise en scène.

On retrouve dans Tlakentil les thèmes de l’histoire, de l’identité, des origines, la fuite, la migration, le déplacement, la liberté. Au départ, la pièce n’est pas nécessairement évidente à saisir, mais on saisit finalement l’idée, le rapport aux traditions et la volonté d’honorer les origines de ses interprètes.

25-03-2019

Cinquième salle de la Place des Arts
Place des Arts
Billetterie : 514-842-2112 - placedesarts.com

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