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Ghost
Du 13 au 17 novembre 2018, 20h

Artistes et chorégraphes d’une rare polyvalence, la Canadienne Emmanuelle Lê Phan et le Suédois Elon Höglund, tous deux membres de la communauté hiphop, ont fait naître de leur alliance créative un langage gestuel inventif et inusité. Au confluent de la danse contemporaine, des danses de rue et des arts martiaux, l’esprit libre de Tentacle Tribe imagine ici une partition gestuelle battant au tempo des inflexions subtiles de la respiration. Inspirations et expirations sculptent les mouvements et les déplacements du groupe. Les corps interconnectés forment des structures humaines saisissantes qui se meuvent, s’altèrent, évoluent en synergie avec la musique. Le pouvoir vivifiant du souffle et de sa circulation dans l’organisme se trouve magnifié par cette danse tonique, presque architecturale, qui le matérialise. De prouesses techniques en envolées oniriques, Ghost est une bouffée d’air frais.


Chorégraphes Emmanuelle Lê Phan, Elon Höglund
Interprètes Victoria Mackenzie, Marie-Reine Kabasha, Rahime Gay-Labbé, Mecdy JeanPierre, Elon Höglund, Emmanuelle Lê Phan


Crédits supplémentaires et autres informations

Directrice des répétitions Helen Simard
Photo © Alexandre Gilbert

Durée 1h

Tarifs à partir de 38$

Rencontre post-spectacle avec les artistes
Mercredi 14 novembre 2018
Vendredi 16 novembre 2018

Production Tentacle Tribe
Présentation Danse Danse

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Critique disponible
            
Critique

Tous deux issus du milieu de la danse de rue, Emmanuelle Lê Phan et Elon Höglund travaillent ensemble depuis 2005, puis fondent leur compagnie Tentacle Tribe en 2012. Après avoir connu de grands succès avec leurs spectacles créés en duo, ils accueillent quatre nouveaux danseurs dans leur tribu pour créer Ghost, une pièce qui repose sur le travail du souffle et la recherche de la « zone » où le corps et l’esprit atteignent une parfaite symbiose.


Crédit photo : Alexandre Gilbert
Des capteurs disposés sur la scène permettent d’amplifier le souffle des danseurs et d’offrir au tableau méditatif un accompagnement sonore organique.

Mélangeant le popping, les danses tribales, les arts martiaux et la danse contemporaine, Ghost consiste en une danse hybride fortement inspirée des pratiques orientales comme le qi gong et le yoga. Le spectacle débute avec un tableau épuré qui célèbre la lenteur des mouvements et le contrôle de la respiration. Les corps forment une masse informe et indifférenciée où les bras et les jambes rappellent la silhouette d’une créature imaginaire. Des capteurs disposés sur la scène permettent d’amplifier le souffle des danseurs et d’offrir au tableau méditatif un accompagnement sonore organique. Les costumes beiges et les mouvements fluides exécutés près du sol accentuent aussi la volonté des interprètes de se coordonner avec leur environnement. Puis, cette langueur se brise pour faire place à des gestes saccadés qui offrent une danse nettement plus énergique : les corps se chevauchent, se poussent, s’entrelacent. Ces ruptures de rythmes se multiplient tout au long du spectacle, comme autant d’esquisses des états d’âme des interprètes et des traumatismes qui les hantent. Cette impression atteint son apogée alors que les lumières se ferment et que les danseurs se dispersent sur la scène. Un projecteur de poursuite (follow spot)alterne alors entre les différents danseurs, permettant d’avoir accès à des bribes de danse de quelques secondes à peine. L’humour et le ludisme traversent aussi le spectacle, notamment lorsque les danseurs, habillés en noir, disposent des ballons à l’hélium dans les capuchons de leur veste, troquant leur allure humaine pour une autre, élancée et spectrale. Si tous les danseurs démontrent leur grande virtuosité technique dans les chorégraphies de groupes, la scène la plus poétique du spectacle constitue le duo dansé par Lê Phan et Höglund, alors que leur complicité et leur complémentarité atteignent son apogée.

Or, malgré la qualité sans conteste des danseurs, Ghost aurait bénéficié d’une ligne directrice plus claire et d’une épuration de certaines des idées, le caractère touffu de la chorégraphie faisant parfois écran à la force de l’évocation présente dans les tableaux plus contemplatifs de la pièce.

18-11-2018
 

Cinquième salle de la Place des Arts
Place des Arts
Billetterie : 514-842-2112 - placedesarts.com

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