Les 11, 12, 18, 19, 23, 24, 25 et 26 septembre 2009, 20h
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Vieille morteLa Vieille est morte ou Un Feydeau de Dominic Quarré

De : Dominic Quarré
Avec : Luc Boucher, Marie-Hélène Brousseau, Daniel Desparois, Chantal Dumoulin, Annie Charland, Marc-Antoine Larche, Dominic Quarré et Mélanie Roy

La Vieille est morte est une pièce parsemée de clins d’oeil qui rappellent aux spectateurs qu’ils sont au théâtre, devant un faux Feydeau, écrit par un joyeux imposteur, qui a mis ses propres mots au service d’une rencontre entre l’esprit de Feydeau et un humour moderne.

Dans La Vieille est morte, une histoire est – bien sûr – racontée mais une autre histoire est commentée à travers la trame principale : l’histoire d’une confrontation ludique entre deux mondes, le monde parigot du siècle dernier, et le monde québécois contemporain

Concepteurs : Marie-Hélène Brousseau, daniel paquette et Dominic Quarré, avec la collaboration d'Emmanuelle Nappert.

Production Nuits d'Encre
nuitsdencre@gmail.com

Théâtre Charpie

4852 de Lorimier (coin St-Joseph)
514-525-5691

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Dates antérieures

Du 27 août au 13 septembre 2008, Calixa-Lavallée

par David Lefebvre

Ciel! La vieille maman de Madame Mauricette Potiron est décédée subitement d'un couteau dans le dos. La fille, presque affligée, profite de cette situation pour se trouver une place dans le conseil d'administration de la compagnie de Francine et Giovanni Mortadelle, un salon funéraire. Mais Maurice Potiron, lui, faux fin limier, renifle anguille sous roche. De plus, ses serviteurs, Hector et la nouvelle venue, Andive, ont des comportements un peu étranges...

La vielle est morte est, au bas mot, un hommage à l'humour «vaudevillien» du dramaturge français George Feydeau, reconnu, entre autres, pour ses nombreuses dénonciations de la médiocrité des existences bourgeoises du 19e et 20e siècle. L'auteur Dominic Quarré s'est largement inspiré de ce style facilement reconnaissable : décor de salon aisé, couple bourgeois qui ne s'aime plus, apartés, serviteurs habiles ou idiots, intrigues amoureuses, humour absurde aux nombreux jeux de mots. Le rythme est soutenu, rapide, et les réparties nombreuses ; les réponses des protagonistes ne se font certes pas attendre. L'humour et le ridicule ne manquent pas, les blagues touchent habituellement la cible. Les quiproquos, les confessions, les surprises nourrissent allègrement le texte. De ce fait, la première partie est de loin supérieure à la deuxième. Cette dernière s'enlise, s'allonge : l'humour est plus scatologique, moins pertinent, malgré les efforts des comédiens. Par contre, notons que ceux-ci semblent prendre un malin plaisir à jouer ces personnages hauts en couleur, notamment Luc Boucher et Annie Charland, qui jouent respectivement le serviteur Hector et la servante Andive. Marie-Hélène Brousseau est cinglante et malgré tout attachante en Mauricette Potiron, Mélanie Roy joue à merveille la superbe maîtresse blonde, et le couple Daniel Desparois-Chantal Dumoulin (Georges et Georgette Courbier), l'embaumeur et sa femme, est pour le moins pittoresque, caricatural.

La vielle est morte s'inspire aussi de la culture littéraire et populaire : on y retrouve quelques citations rapportées à Montherlant, et des emprunts au monde de Tintin. Et on ne s'en gêne pas : on compare directement les serviteurs aux Dupont et Dupondt, et Georgette Courbier à la Castafiore. Mais ce sont les commentaires, par le narrateur de la pièce et interprète de Giovanni Mortadelle, Marc-Antoine Larche (il fera tout, durant la soirée, pour ne pas qu'on oublie son nom), qui occupe une grande partie de la trame sous-entendue de cette pièce. Le thème en est en fait le théâtre, et on s'amuse à sommairement le décortiquer. D'ailleurs, les spectateurs, pour cette édition jouée dans le nouvel espace du Théâtre Charpie, entre par les coulisses, disent bonsoir aux comédiens avant d'aller prendre place. Larche explique son rôle, celui des autres, et les règles classiques du sixième art. La pièce aurait pu pousser davantage sur cet élément narratif, même si le comédien fait plusieurs interventions, tant on peut en percevoir les possibilités humoristiques et même pédagogiques. Nous sommes au théâtre, profitons-en pour en parler !

Somme toute, La vielle est morte ou Un Feydeau de Dominic Quarré ne propose rien de neuf, mais offre une soirée fort amusante et sans prétention à son public.

12-09-2009

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