1er mars 2010, 20h, Maison de la culture Côte-des-Neiges
25 mars 2010, 19h30, Théâtre Outremont
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Top Dogs

Texte : Urs Widmer
Mise en scène : Michel-Maxime Legault
Avec Danny Gilmore, Alexandre Daneau, Philippe Cousineau, Sébastien Dodge, Philippe Robert, Marie-Ève Trudel, Marie-Claude Giroux

Top Dogs est une expression qui désigne les chiens de race dans le milieu des compétitions canines. Compétitifs, déterminés, voire arrogants, ces Top Dogs deviennent, sous la plume du talentueux Urs Widmer, des cadres d’entreprises de très haut calibre. La NCC (la New Challenge Company) aura pour mission d’aider ces Top dogs à gérer leur nouvel état de chômeur et s’engage à « relocaliser » ces Top Dogs déchus. Autrefois puissants et inattaquables, ils se retrouvent démunis, honteux, sans repère. C’est à travers des monologues cyniques, empreints d’humour noir et de mises en situation diverses qu’ils relateront les circonstances de leur terrible congédiement. Une « thérapie » peu ordinaire et hilarante au terme de laquelle les Top Dogs en ressortiront gonflés à bloc, prêts à relever de nouveaux défis

Depuis ses débuts il y a un peu plus d’un an, le Théâtre de la Marée Haute a produit deux pièces de théâtre, soient Kvetch de Steven Berkoff et Rhapsodie-Béton de Georges Michel. Marie-Claude Giroux et Michel-Maxime Legault, co-fondateurs de la troupe, ont démontré beaucoup de persévérance et de détermination. Leurs efforts ont été récompensés puisqu’ils ont rempli leur salle et que les critiques ont encensé leur travail.

Conceptrice des décors et costumes : Elen Ewing
Concepteur éclairages : Anne-Marie Rodrigue Lecours

Une création de La Marée Haute

 
Maison de la culture Côte-des-Neiges

5290 ch. de la Côte-des-Neiges
514-872-6889

Théâtre Outremont

1248, avenue Bernard Ouest
514-908-9090


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Dates antérieures

Du 9 octobre au 1er novembre 2008, 20h, Espace Goerdie, avec Philippe Cousineau, Alexandre Daneau, Sébastien Dodge, Danny Gilmore, Marie-Claude Giroux, Philippe Robert et Marie-Ève Trudel
24 septembre 2009, Maison de la culture Frontenac, avec Alexandre Daneau, Stéphane Franche, Marie-Claude Giroux, Emmanuel Reichenbach, Philippe Robert et Marie-Ève Trudel

par Aurélie Olivier

Les « top dogs », ce sont des chiens de race, ceux que l’on prise dans les compétitions canines. L’auteur suisse Urs Widmer en fait une métaphore pour désigner les cadres supérieurs hyper qualifiés, à l’ambition dévastatrice, totalement impliqués dans leur travail au point d’en oublier qu’il y a une vie à l’extérieur du bureau. Quand ils se rendent compte que l’entreprise peut finalement se passer de leurs services, c’est plus qu’un emploi qu’ils perdent : leur raison de vivre.

C’est dans les locaux de la New Challenge Company que nous faisons leur connaissance. Ils y suivent un stage intensif destiné à leur apprendre à faire face à leur nouvelle situation de chômeurs. Véritable thérapie de groupe, ce stage va leur permettre de raconter leur histoire et d’exprimer leur angoisse, leur colère, leur ressentiment, leur honte et toute la panoplie de sentiments qui les ont traversés lorsque l’impossible est arrivé. Une véritable catharsis destinée à leur permettre de réintégrer le marché du travail plus sereins. D’abord guindés, se présentant par leur nom de famille et le nombre de jours de chômage subis, ils vont progressivement apprendre à se confier et à exprimer leurs émotions.

Troisième production du Théâtre de la Marée Haute, Top Dogs est dans la même veine que Kvetch (du Britannique Steven Berkoff) et Rhapsodie Béton (du Français Georges Michel) brillamment proposés par la jeune troupe en 2006 et 2007 : il dénonce sur un ton caustique les travers de la société occidentale. L’auteur s’est manifestement bien documenté et nous dresse un portrait parfaitement crédible d’une situation courante dans les années 1990 et loin d’être obsolète en 2008. Est-il sain que des hommes et des femmes ne vivent que par et pour leur travail? Celui-ci est-il devenu notre seul point de repère dans la vie? Ces questions valent certes la peine d’être posées. Toutefois, les états d’âme des uns et des autres finissent par devenir lassants et on a rapidement le sentiment de tourner en rond, de se noyer dans de pseudo-confidences sans surprise, on se damnerait pour moins de bla-bla et plus d’action. La fin apocalyptique à tendance moralisatrice porte le coup de grâce. Tout y passe, du respect de l’environnement à l’égalité hommes-femmes, dans le style « I had a dream… ». « Un jour viendra, il le faut, où les hommes nous respecteront et nous accueilleront avec dignité. » Mais où sont donc passés le second degré et la suggestion?

Là où le talent de la compagnie ne se dément pas c’est du côté de la mise en scène (Michel-Maxime Legault), dynamique et exploitant efficacement l’espace, et de l’interprétation. La communication non verbale de la plupart des sept comédiens est extrêmement éloquente. Dès le début, avant même que les protagonistes commencent à parler, on perçoit la personnalité de chacun par sa posture, ses regards, ses mimiques. Philippe Robert et Philippe Cousineau sont particulièrement convaincants. Quant à Sébastien Dodge, il réussit l’exploit de rendre comique un texte qui, en dehors de ses interventions, semble avoir délaissé l’humour au profit du cliché. Ce jeune homme a du talent.

24-10-2008
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