26, 27 avril
3, 4, 11, 17, 18, 24, 25 mai
7, 8, 14, 15 juin 2010
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CabaretCabaret Insupportable III

Direction artistique : Brigitte Poupart et Michel Monty
Animé par : Jacques L’Heureux
Avec Christian Bégin, Francois Bernier, Enrica Boucher, Emmanuel Bilodeau, Paul-Patrick Charbonneau, Edith Cochrane, Patrice Coquereau, Stéphane Crête, Martine Francke, Guillaume Girard, Guillermina Kerwin, François Marquis, Justin Laramée, Geneviève Laroche, Didier Lucien, David Michael, Michel Monty, Brigitte Poupart, Mathieu Quesnel, François Patenaude, André Robitaille, Lea Simard, Guillaume Tremblay (et d’autres!)

Invités spéciaux : Marie-Jo Therio, Yann Perreau, Florence K, Urbain Desbois.

Assister au Cabaret Insupportable est une expérience en soi qui repousse les limites de la tolérance et de l’acceptable. Le public est pris à parti dans une soirée où priment l’humour noir et l’autodérision. Au Cabaret Insupportable III, on retrouvera – entre autres – un coach de vie, une enfant vedette, un animateur amer, un éducateur sexuel pornophile, un sondeur d’opinions inutiles, des hippies en croisades pour sauver le continent africain, des vendeurs de bébelles et beaucoup, beaucoup plus encore. Venez voir ce que vous ne verrez nulle part ailleurs, le tout dans une ambiance déjantée, truculente et pleine de surprises.

À chaque semaine, un invité spécial du monde de la chanson vient faire son apparition toute particulière au Cabaret Insupportable. Les représentations sont donc légèrement différentes et ne présentent pas toujours les mêmes artistes.

18 ANS ET PLUS
(ou 16 ans avec permission des parents)
13 représentations seulement

Billet: 25$

Pour les détails de chaque soirée, visitez le www.transtheatre.com

Lion d,Or
1676, rue Ontario Est
Billetterie : (514) 659-6135

par Marie-Pierre Bouchard

Cabaret Insupportable III - Irritant, mordant et tordant!

Créé en 2007 lors de la 16e saison de la compagnie Transthéâtre, Le Cabaret insupportable est de retour pour une 3e et ultime édition.  Dernière chance, donc, d’assister à cet événement où se déploient parodie, autodérision et humour noir.

Le thème de l’insupportable s’applique dès que l’on franchit les portes du Lion d’Or. D’entrée de jeu, l’on se fait accueillir par des hôtes pointilleux, maniérés et irritants. Le passage du foyer à la salle, puis de la salle de spectacle aux toilettes, est ponctué d’altercations incongrues et de détails tous plus agaçants les uns que les autres. Pour ne révéler qu’un seul punch, je vous demande de vous imaginer être forcé d’écouter “Fais-moi la tendresse” en boucle, le volume au plancher, en attendant la levée du rideau... Pour ceux et celles qui, comme moi, sont arrivés à l’avance afin de trouver de bonnes places, cet interlude musical a duré plus d’une demi-heure. Aussi bien dire une éternité.

Cette torture auditive prend fin lorsque Jacques L’Heureux se présente sur scène pour y jouer les maîtres de cérémonie.  Cynique, amer et très porté sur l’alcool, l’animateur émet autant de formules acerbes que de propos fielleux entre les présentations. À ses côtés, deux juges hautains et impitoyables (dont Michel Monty) ne se gênent pas pour lancer, sans aucun scrupule, leurs quatre vérités aux individus qui défilent tour à tour sur scène le temps d’un insupportable numéro. Les participants se mettent en danger. Terrain glissant. On sait que l’indélicatesse est à l’honneur. On encaisse le franc parlé, les mots crus, et l’effet déstabilisant que cela engendre.


Photo gauche : Jacques L’heureux, Simon Godin, Denis Courchesne, Fred Boudreault et Nadine Turbide
Photo droite : François Bernier et Guillaume Girard
Crédit photos : Justin Laramée

L’objectif est de susciter autant de malaises que de rigolades. Et il est vrai que l’on se bidonne, d’un rire jaune (jaune fluo, dis-je) tout en absorbant ces caricatures de situations intolérables avec lesquelles nous composons pourtant au quotidien. Sous les projecteurs se succède une galerie de personnages: exubérants, fragiles ou dérangeants, ils grossissent à la loupe les aberrations insupportables qui meublent nos vies et affectent notre paysage social. Surconsommation, nombrilisme, masculinisme, accommodements raisonnables, croissance personnelle, hypocrisie et opportunisme sont autant de thèmes sensibles qui passent ici dans le collimateur.

Les comédiens (une douzaine par représentation - pas toujours les mêmes - tous excellents) s’éclatent vraisemblablement dans cette mise en scène tapageuse, toute en musique et sans temps mort. S’il y a des étincelles dans la salle, c’est que l’ambiance y est survoltée par moments. À noter que la participation du public est requise à quelques reprises. Fait cocasse: mardi dernier, un spectateur s’est sauvé en courant lorsqu’on lui a demandé de monter sur scène pour servir de volontaire...!

En repoussant les limites de l’acceptable par le biais de la parodie et de l’autodérision, la portée subversive de Cabaret Insupportable est efficace, dénonçant férocement la morosité ambiante et écorchant au passage le culte de la célébrité. En mettant l’accent sur l’absurdité ou la vacuité, en ridiculisant certains personnages types, en utilisant un langage verbal et scénique particulièrement cru, Cabaret Insupportable permet au public de se dilater la rate à souhait. C’est là que réside toute la subtilité de l’humour noir: servir un divertissement décapant et chargé de sens afin de provoquer, d’aviver l’esprit critique et de susciter la réflexion. Insupportablement réussi!

07-05-2010

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