Du 4 au 20 mars 2010
Retour à l'accueil Imprimer cette page Archives Accueil Facebook del.icio.us

Boa Goa

Mise en scène, chorégraphie et scénographie: Paula De Vasconcelos
Avec : Alejandro Alvarez, Gessuri Gaitan, Natalie Zoey Gauld, Érika Morin, Laurence Ramsay, Shigeki Yamada

Boa Goa signifie « bonne Goa » en Portugais, Goa étant le nom de la première colonie portugaise en Inde.

Avec BOA GOA, Paula de Vasconcelos rend hommage aux navigateurs portugais du XVe siècle qui ont découvert la route maritime vers l’Inde, créant du même coup « le premier village global ». À travers le prisme du théâtre et de la danse, la metteure en scène et chorégraphe témoigne de la curiosité et du courage qui ont poussé des milliers d’hommes à risquer leur vie pour s’aventurer dans l’inconnu.

Contrairement à d’autres grandes puissances européennes, le Portugal ne s’établissait pas dans les pays qu’il découvrait dans un esprit de domination. Les Portugais voulaient principalement ouvrir et contrôler les voies maritimes à des fins de commerce. Ainsi, en Inde, et dans plusieurs des autres pays qu’ils ont découverts, les marins portugais étaient encouragés à épouser les femmes locales, favorisant ainsi un métissage dès l’arrivée de la première génération de navigateurs et de marins. C’est précisément cette facette de l’histoire qui est au coeur de BOA GOA : la rencontre et le métissage de deux cultures complètement étrangères l’une à l’autre et l’émancipation qui en résulte.

À un niveau plus grand , BOA GOA examine comment notre monde est devenu captif d’un processus de «globalisation » à la fois riche et dévastateur, enclenché au XVe siècle lorsque Vasco da Gama mit pied sur terre sur la plage de Calicut en Inde.

Concepteur Owen Belton, Michel Beaulieu, Anne-Marie Veevaete, Roger Sinha

Une création Pigeon International

Cinquième salle de la Place des Arts
175, rue Ste-Catherine Ouest
Billetterie : (514) 842-2112
Billet: 26,58$

par Mélanie Thibault

La mer est calme.


Crédit: Paul-Antoine Taillefer

Boa Goa rend hommage aux navigateurs du XVe siècle, dont le célèbre Portugais Vasco de Gamma. Loin de vouloir coloniser les pays découverts, il s’installait dans l’espoir d’ouvrir la voie à la navigation. Aucune description n’est offerte au spectateur pendant le spectacle. Il aura l’amabilité de lire les détails dans le programme avant de s’aventurer dans les eaux profondes de la nouvelle création de Pigeons international.

Les mots sont rares, mais précieux. L’échange entre les cultures, fondement du spectacle, prend tout son sens dans les entretiens donnés sur les quais.

Pigeons international porte attention à l’espace, au mouvement, à la narration, au son avec la même rigueur. Qu’il soit question de mise en scène ou de chorégraphie, les limites ne se perçoivent pas. C’est un avantage majeur chez cette compagnie. Pour Boa Goa, le mouvement se veut ondoyant, coulant, fluide et léger. Il porte le spectateur dans une longue traversée qui ne semble jamais toucher terre.

Les phrases gestuelles se répètent et se nuancent avec subtilité. La musique accompagne le mouvement tout en douceur. Ce spectacle pousse à la méditation tant il est discret, presque absent. Il pousse au sommeil, donne l’impression d’un long rêve qui ne finira jamais. Il est préférable d’y aller reposé et frais !

Le décor de bois naturel donne la possibilité aux interprètes de se mouvoir sur deux hauteurs et d’apparaître et disparaître par des ouvertures latérales en fond de scène, ce qui facilite les changements de tableaux tout en aisance. 

L’ensemble de ce long pèlerinage maritime donne à voir de beaux mouvements exécutés par des interprètes impliqués, souples et gracieux. Mais cette berceuse à tôt-fait de lasser par la redondance des images et des sons. Bien que ce spectacle soit d’une grande beauté, il manque de contraste.

Pour ceux qui souhaitent refaire le monde et vivre dans la plénitude sans trop s’aventurer, cette création est un choix judicieux. Pour les autres qui cherchent tempêtes, vents et marées tortueux, parcours denses et chargés, une autre rive est peut-être mieux disposée.

10-03-2010

Retour à l'accueil