18-19-25-26 janvier et le 1 février 2010
25-26 juin 2010 *
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Bonheur biochimique

Créateurs-performeurs : Mélanie Binette, Catherine Dumas, Nadia Girard, Roxanne Robillard, Guillaume Thériault

Dans l’intimité trompeuse des cabines d’une toilette publique, quatre jeunes femmes découvrent une source inattendue de réconfort : la lecture de romans d'amour. Cet espace devient leur refuge face aux angoisses qui occupent leur vie. Elles y libèrent une partie d’elles-mêmes qu’elles n’oseraient jamais dévoiler en public. Pourtant, derrière les frêles cloisons, se cache parfois un individu, témoin partiel de leur laisser-aller. Le spectateur, à l’instar de cet individu, est plongé dans l’intimité des personnages. Le lieu exigu, la proximité des corps des acteurs et le caractère particulier du site de la performance contribuent à créer un effet de voyeurisme. Les acteurs deviennent ces inconnus que nous croisons dans les lieux publics et que nous nous surprenons à épier.

Inspiré par la dualité privé-public de ce lieu quotidien, le collectif de créateurs propose la performance intime Bonheur Biochimique. D’une durée de 30 minutes, les représentations accueilleront un maximum de 10 spectateurs.

Fondé en 2008 par des finissants en études théâtrales de l’UQAM et un architecte, le Théâtre Nulle Part propose une exploration de la création théâtrale en dehors des lieux de diffusion conventionnels. Compagnie uniquement vouée au théâtre in situ, le Théâtre Nulle Part souhaite réécrire l’histoire de lieux réels en dévoilant ce qu’ils renferment de poésie et de théâtralité. La compagnie travaille depuis janvier 2009 sur son premier spectacle, Bonheur Biochimique

Concepteurs :
Patrick Ma, conseiller spatial;
Marlène Poulin, vidéaste et éclairagiste;
Maxime Labrecque, costumière et accessoiriste.

Production Théâtre Nulle Part

Toilette pour dames du Marché Bonsecours
350 rue Saint-Paul Est
Réservation : theatre.nulle.part@gmail.com
Tarif : 10$ régulier, 7$ étudiants

* Toilette pour dames du Complexe culturel Guy-Descary
2901 boul. Saint-Joseph, Lachine
Entrée libre

par David Lefebvre

Tout à fait charmant, que ce premier spectacle du Théâtre Nulle part ! Invité dans les toilettes publiques pour dames du Marché Bonsecours (au 350, Saint-Paul Est), le public, composé de 10 personnes tout au plus, est le témoin privilégié de bribes de vie de trois jeunes femmes et d’un homme, qui rôde, dans ce lieu faussement intime. Désirs, frustrations, complexes, confidences et recherche du romantisme à l’eau de rose se croisent entre les mots laissés sur un miroir, marqués au crayon cache-cernes.

Bonheur biochimique  est un joli petit tour de force pour les comédiens et concepteurs Mélanie Binette, Catherine Dumas, Nadia Girard, Roxanne Robillard et Guillaume Thériault qui doivent partager leur espace de jeu avec les spectateurs. Ceux-ci, d’abord décontenancés par le lieu, puis amusés, se déplacent pour mieux voir sous les portes des cabines ou laisser place aux personnages qui entrent et sortent. Voyeur, le public ne se sent pas pour autant inconfortable dans ce rôle, occupant davantage celui du fantôme que du vulgaire espion. Les protagonistes échangent peu entre eux, mais sont tous liés par la lecture et le réconfort des romans d’amour, d’où ils puisent leurs fantasmes, leurs idéaux, leur bien-être et leurs explications à des situations malencontreuses.

Déjà riche, le lieu n’est nullement transformé par l’équipe de création. Seuls des haut-parleurs dissimulés et quelques équipements d’éclairages, disséminés dans les cabines (ou dans la trousse de maquillage, soyez vigilants), viennent rehausser une scène ou situer l’action.

Bonheur biochimique est un court spectacle d’une trentaine de minutes. On ne peut donc blâmer l’équipe de ne pas avoir exploré davantage la psychologie des personnages qui nous semble pourtant étoffée et savoureuse. La finale, digne d’une scène de comédie musicale, sous les airs d’un hit de Linda Scott - I've Told Every Little Star - et les bulles de savon, nous fait sourire sans exception, après les moments d’aveux, d’échecs et de manque d’estime de soi. Sans prétention, plusieurs se reconnaîtront sûrement, d’autres s’amuseront assurément.

Et la chanson reste collée au cerveau. Lala, lala

18-01-2010

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