Du 25 novembre au 6 décembre 2008, vendredi au dimanche à 20h
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De l'amour et des restes humains

Texte Brad Fraser
Traduction Brigitte Hébert-Carle
Mise en scène de Danny Gilmore
Avec Michel-Maxime Legault, Benoit Finley, Brigitte Hébert-Carle, Julie Carrier-Prévost, Anne Trudel, Jean-Simon Traversy et Claude Montminy

David rencontre plusieurs inconnus séduisants en quête d’amour et de sexe, et passe de l’un à l’autre sans difficulté, sans engagement. Montréal est affligée d’un tueur en série, sévissant sur des jeunes femmes un peu partout dans la ville. Une étude sociale sur de jeunes adultes à la recherche d’un sens à leur vie dans un monde de désillusion.

Le Théâtre à 4 pattes relate les peurs et les envies de sa génération. La compagnie veut rappeler la vulnérabilité de l’enfance, l’entrée dans le monde adulte, la compétition, la banalité et la diversité des pratiques sexuelles d’aujourd’hui, la peur de l’engagement et le déni amoureux.

Vidéo promotionnel : http://www.youtube.com/watch?v=AENQtsVjY54

Direction technique, éclairages et décors : Ève Champagne

Carte Prem1ère
Régulier : 20$
Abonnés : 10$
Dates Prem1ères : du 26 novembre au 3 décembre 2008
pour les étudiants et membres de l’Union des Artistes le coût est de 18$

Une création Théâtre à 4 pattes

Espace Geordie

4001, Berri
514 529-5806

collaboration spéciale de Jennifer Sabourin

Chair. Os. Sang. Corporalité. Sexe. Vie. Mort.

Pour tout décor, sept personnages, en quête d’amour, bien sûr, mais désirant plus que tout se sentir vivre, enfin. Sept personnages aux destins qui se croisent, qui s’enchevêtrent, qui se percutent les uns contre les autres afin de créer un aperçu troublant de vérité de la quotidienneté, de notre propre existence. Annoncée sans tambour ni trompette, la pièce se présente dans un décor dépouillé, presque vide, dans lequel les personnages naissent, expérimentent, évoluent et meurent. Un peu comme la vraie vie, quoi. Sur la scène improvisée, au même niveau que les spectateurs, les personnages prennent toute la place alors que débute la représentation.

Cette nouvelle traduction de Brigitte Hébert-Carle conserve la structure rythmique saccadée adoptée d’abord par son auteur, Brad Fraser, et puis perpétuée par André Brassard, premier traducteur de l’œuvre, tandis que la mise en scène dynamique de Danny Gilmore impose une rapidité rappelant l’impatience de vivre des personnages. Tout est tranché au couteau, les répliques comme les gestes, et le texte s’y colle admirablement bien : la vitesse des ripostes nous entraîne rapidement dans un gouffre d’émotions diverses. Du rire au malaise, toute la gamme des émotions y passe et laisse le spectateur béat et troublé. De plus, la transposition de l’action d’Edmonton à Montréal a le mérite de plonger davantage le témoin de l’action dans l’histoire qui lui est racontée, ce qui renforce son identification aux personnages. Toutefois, l’idée de la ville qui a connu une effervescence soudaine et puis a décliné ne tient plus : en effet, Montréal grouille sans cesse, et peut-être plus encore la nuit, où tout devient possible. L’impression d’avoir senti la vie passer près de soi sans avoir pu l’agripper au passage est donc représentée autrement ici et c’est à travers les personnages en eux-mêmes qu’on peut le ressentir.

Cette œuvre parle de l’enfance, et puis de l’âge adulte où les illusions se transforment inévitablement en désillusions, mais aussi de la difficulté d’être soi dans un monde gavé d’apparences de toutes sortes, où tous tentent de se faire une place, quitte à écraser les autres s’il le faut. Ici, le refrain de la quête d’amour et d’attention prend tout son sens. À travers l’existence de David et Caro, deux colocataires à la recherche de leurs propres fondements existentiels, on y rencontre d’autres personnages, qui viennent pimenter et troubler à la fois leur petite vie : il y a Charles, le jeune homme qui ne demande qu’à apprendre, Julie par qui les expérimentations deviennent possibles, Robert le barman avec qui  on aimerait bien y croire, Benoît l’ami de longue date auquel on aimerait bien faire confiance, et finalement Sarah, se complaisant intellectuellement et physiquement dans les histoires sordides. L’essence de chaque personnage est aisément perceptible et l’interprétation des comédiens est juste et efficace. Une pièce à découvrir, à voir, mais surtout à revoir. 

28-11-2008
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