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Du 13 au 29 septembre 2007
jeudi au samedi, et 26 septembre à 20h

Bonne nuit, je pars

Texte de Marsha Norman
Traduction de Suzanne Aubry
Mise en scène de Marie Charlebois
Avec Pascale Delhaes, Jeanne Ostiguy

Il est 20h15. Josée a décidé de se donner la mort et prépare sa mère à son départ. Elle a presque tout prévu…

Scénographie Cynthia St-Gelais
Direction de production et assistance à la mise en scène Martine Richard
Photographie Daniel Marcoux

Création de la compagnie Écart de Conduite

PÉRIODE PREMIÈRES
toutes les représentations
régulier 20 $
carte premières 10 $

Théâtre de L’Esquisse
1650, rue Marie-Anne Est
Billetterie : 514 686 7097

 

par Sara Fauteux

La pièce Bonne nuit, je pars, de Marsha Norman, présentée au Théâtre de L’Esquisse jusqu’au 29 septembre, touche des cordes sensibles, au Québec comme ailleurs : le suicide et la maladie de l’épilepsie. Traduite en 23 langues et largement diffusée dans les écoles, ce texte,  qui dure un peu moins d’une heure et demie, raconte l’histoire d’une femme, décidée à se donner la mort, qui tente d’expliquer l’inexplicable à sa mère.

Toute la pièce se déroule dans un appartement modeste où vivent une mère et sa fille. Alors que l’une attend de se faire faire les ongles en regardant la télé, l’autre cherche le fusil de son père pour s’enlever la vie. Elle a tout prévu,  il ne lui reste qu’à trouver les mots pour lui dire au revoir. Ce qui ne sera pas aussi simple.

La simplicité de la mise en scène de Marie Charlebois met l’accent sur le texte et sur les personnages qui entament leur dernière conversation. Les déplacements et les effets sont réduits à ceux que le texte appelle. Dans ce contexte, toute la pièce repose donc sur l’intensité émotionnelle qui existe entre les deux femmes. Mais celle-ci ne se rend pas toujours au spectateur. Si cet ultime dialogue entre la mère et la fille est, à certains moments, empreint d’une grande intensité, à d’autres, l’émotion résiste. En effet, les quelques accrochages au niveau du texte et le jeu un peu inégal des comédiennes font parfois décrocher le spectateur. Mais le sujet de la pièce participe aussi à rendre leur dialogue impénétrable. Pourquoi poser des questions si la mort est inévitable, pourquoi chercher à s’expliquer? La fille affiche une lucidité et un calme réfléchi face à sa mort, mais cherche tout de même à trouver les réponses qui lui manquent pour comprendre son existence. La mère alterne entre douceur et colère, cherchant à comprendre, posant les questions qui nous viennent toutes en tête : quelle tristesse, quel désespoir ne se guérit pas? Comment peut-on vouloir mourir alors que la vie offre encore des possibilités?

Il n’existe pas de réponses à ces questions et c’est peut-être, avec le manque de rodage, ce qui empêche la pièce de véritablement couler. Les deux femmes se buttent sans arrêt à ce qu’il y a de mystérieux et d’insondable dans le suicide. Elles semblent s'être engagées dans un dialogue de sourd, inutile et contradictoire parce qu’il mène toujours à la mort, mais elles se rejoignent dans l’intensité du geste qui évoque la vie. Et c’est finalement ce paradoxe qui fait toute la richesse de la pièce. Car en évitant les réponses toutes faites, Bonne nuit, je pars propose une réflexion différente sur le suicide.

18-09-2007