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Le Théâtre Sans Borne présente sa première création Parlons chasse et pêche, écrite, interprétée, dansée et chantée par six comédiennes de la relève qui, par le biais de leur expression, donneront parole à l’inconscient collectif. Ce spectacle, unique et percutant, sera présenté au Bain Mathieu du mardi au vendredi, du 13 au 30 septembre 2005 à 20h.
À travers une mosaïque de personnages, de chansons, de danses et de scènes, parfois absurdes et drôles, parfois déchirantes voire troublantes, les comédiennes vont au coeur de leurs identités métissées, se mettant à nu sous vos yeux et vous dévoilant un fascinant portrait de la femme québécoise de la nouvelle génération. Une femme qui n’hésite pas à aborder de front les enjeux sociaux qui la préoccupe, la violence, l’exclusion, la perte de repères, mais qui veut aussi fêter ses désirs, ses amours et sa soif de vivre. À travers l’humour, le drame et le mélange des arts de la scène, le nouveau féminisme se révèle au public !
Parlons chasse et pêche, signe la naissance du Théâtre Sans Borne; une compagnie qui, à l’image de sa jeune fondatrice et directrice artistique Caroline Gendron, sait représenter la fougue et l’audace de notre relève artistique. Son mandat est justement de donner la parole aux artistes de la relève qui brûlent de prendre position sur les questions qui les préoccupent. Et pour assurer que leur parole puisse atteindre un vaste public, le Théâtre Sans Borne travaille pour allier les différents arts de la scène, le chant, la danse, le jeu, afin que le théâtre soit également un lieu de célébration ! Fête réussie grâce à une lente gestation : Parlons chasse et pêche a été créé à partir de trois laboratoires dirigés, un de chant, un de jeu et un d’écriture, étalés sur deux ans de travail rigoureux !
Textes et interprétation : Amélie Chérubin-Soulières (Virginie), Mélanie Desjardins-Chevaudier (Crazy), Valérie Dumas (Smash), Caroline Gendron (Cauchemar d’Amour, Ramdam, Watatatow), Geneviève Maynard (Les Bougons) et Mélanie Auberson.
Textes et Mise en scène : Marie-Eve Gagnon
Production : Anne-Marie Dumas et Élyse Vézina
Conception : Geneviève Côté, Sarah Heitz-Ménard
Direction musicale : Mélanie AubersonDu mardi au vendredi, du 13 au 30 septembre 2005, 20h
Au Bain Mathieu, 2915 Ontario est
Réservations : (514) 844-2172
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par Geneviève Germain
Délires de femmes?
Vous connaissez ces soirées entre filles où tout peut se passer? Du délire à la colère, du fou rire à la dérision, des idées en l’air aux discussions engagées? Ces soirées où l’on peut autant discuter de la guerre en Irak que du dernier petit pot de crème miracle que l’on vient de se procurer? C’est la première chose à laquelle m’a fait penser la pièce Parlons chasse et pêche, production du Théâtre Sans Borne, compagnie fondée et dirigée par Caroline Gendron.
Cette toute première création émanant de l’écriture et de l’interprétation de six jeunes comédiennes se décline en une vingtaine de tableaux, suivant différents thèmes et enjeux. Sous la direction de la metteure en scène Marie-Ève Gagnon, ces jeunes femmes débordantes d’énergie allient la danse et la chanson à l’interprétation, dans un spectacle de type « cabaret », pour lequel elles ont toutes collaboré au texte.
Bien que certains numéros soient mordants à souhait, d’autres s’essoufflent et s’étourdissent sans parvenir à livrer un message clair. Souffrant d’une production quelque peu inégale, Parlons chasse et pêche offre néanmoins plusieurs moments forts.
Mon coup de cœur? La petite Gabie, une jeune fille qui inscrit sur des post-it jaunes les noms de plusieurs acteurs et personnalités connues séduisantes, pour jeter ensuite ces menues feuilles collantes une après l’autre pour n’en conserver qu’une seule précieusement : celle de Martin du Club Vidéotron. Caroline Gendron, l’interprète de Gabie, est tout simplement craquante dans ce rôle attendrissant d’innocence et de naïveté.
Autre moment mémorable : le Tableau intitulé Zap. Mélanie Desjardins-Chevaudier est impressionnante dans ce rôle de la femme télé qui, habillée en camisole de force, « zappe » d’un poste à l’autre, passant des télé-annonces aux nouvelles du sport, des talk-shows aux télé-savons, avec fougue et humour.
Ce qui manque surtout à cette présentation est le fil conducteur. L’on passe d’un tableau à l’autre en se demandant encore où voulait nous mener le sketch précédent. À l’image du décor, un fond blanc devant lequel défilent des personnages colorés, on aurait souhaité que ces préoccupations de femmes crèvent l’écran, ou enfin, la scène. Les nombreuses prestations chantées viennent ralentir le tempo sans apporter un réel support à la pièce.
J’espère sincèrement pouvoir assister de nouveau à une prestation plus peaufinée et, pourquoi pas, davantage délirante de ces jeunes comédiennes au talent indéniable. Parions que ce n’est encore que le début, et qu’elles trouveront le moyen de nous surprendre dans l’avenir.
16-09-2005