« Tu veux savoir ce que c’est d’accoucher ? C’est simple : prends ta lèvre supérieure et pince-la; plus fort; encore plus fort… et maintenant rabats-toi la par-dessus la tête…» (extrait de la pièce)
Pour la treizième année consécutive, Denise Filiatrault propose, dans le cadre du Théâtre Juste pour rire, une création originale. Par ailleurs, le Festival est heureux d’annoncer que la SAQ devient le commanditaire présentateur du Théâtre Juste pour rire pour les trois prochaines années. Appelez-moi... Maman! (comment survivre à la maternité) est une adaptation de la pièce anglophone «Mom’s The Word», traduite, en français québécois, par Michel Tremblay. À voir, dès le 18 juin, au Théâtre Saint Denis II.
Appelez-moi... Maman!, ce sont six femmes, six histoires et UN fil conducteur : la maternité. Ces six femmes, de diverses origines, dévoilent le revers de la médaille de la maternité, des souffrances de l’accouchement aux exigences infernales de la vie de tous les jours, à savoir les couches sales, les petits bobos quotidiens, l’épuisement, le souci du ménage et de l’épicerie, la peur constante d’un drame, la vie sexuelle qui disparaît (faute de temps et surtout d’énergie), l’ambition professionnelle qui se désagrège... Comédie à la fois péniblement honnête, méchamment comique et exceptionnellement émouvante, Appelez-moi... Maman! lève le voile sur la maternité d’une manière peu convenue, drôlissime et attendrissante. D’ailleurs, les comédiennes (Sophie Faucher, Sylvie Dubé, Caroline Dardenne, Néfertari Bélizaire, Isabelle Pastena et Valérie Blais) savent de quoi elles parlent... elles sont toutes mères ou... en ont une ! Créée en 1994, par six comédiennes canadiennes, auteures et mères, Appelez-moi... Maman! est l’aboutissement d’une écriture collective. A l’origine du projet, chaque samedi matin, six copines se sont rencontrées, sans leurs enfants, avec l’urgence d’accoucher... d’un concept prometteur. Complètement absorbées par leur quotidien de maman, elles ont tourné en rond. Plus elles discutaient, plus elles s’attardaient aux nouvelles responsabilités envahissant leur vie de mère. Et puis un jour, ce fut l’illumination. Pourquoi ne pas transposer sur scène les turbulences et les tabous qui régissaient leurs journées ? Acclamée depuis sa création à Vancouver, la pièce a depuis fait le tour du monde, compilant les éloges et les critiques dithyrambiques aussi bien que les remarques cocasses. Une critique a même avoué : « J’ai tellement ri... que je ne veux plus jamais avoir d’enfant!».
Présenté, en version originale, dans le cadre de Just for Laughs 2001, «Mom’s The Word» a été vivement apprécié par les critiques :
« Un spectacle à la fois accessible, enrichissant et désopilant» - Le Devoir
« Un spectacle qui fut sans doute un formidable exutoire pour ses mères-auteures et
qui risque de l’être tout autant pour les spectatrices-génitrices» - Voir Montréal
« De mémorables et désopilantes prestations!» - La Presse
Même s’ils ne se sentent pas directement concernés, les hommes ne doivent rater ce spectacle sous aucun prétexte. Ils comprendront encore mieux tout ce qu’ils doivent à leur mère et à celle de leurs enfants !Version française de Mom’s The Word
de Linda A.Carson, Jill Daum, Allison Kelly, Robin Nichol, Barbara Pollard et Deborah Williams
Traduction de Michel Tremblay
Mise en scène de Denise Filiatrault
Mettant en vedette
Sophie Faucher, Sylvie Dubé, Caroline Dardenne, Néfertari Bélizaire, Isabelle Pastena et Valérie Blais*
*(remplacée par Chantal Bisson pour la tournée)
DU 18 JUIN AU 26 JUILLET 2003
et en tournée québécoise à l’automne
THÉÂTRE SAINT DENIS II
Réservations
Billetterie Juste pour rire • (514) 845-2322
Billetterie du Théâtre St Denis • (514) 790-1111
par David Lefebvre
C'est avec mon regard d'homme, marié mais sans enfant, que je suis allé voir Appelez-moi... maman! au Théâtre St-Denis II. Six femmes, comédiennes, mais surtout mères (soient Linda A.Carson, Jill Daum, Allison Kelly, Robin Nichol, Barbara Pollard et Deborah Williams), ce sont réunies pour écrire sur leur situation de mère. Traduit par Michel Tremblay et mis en scène par Denise Filiatrault, c'est un spectacle présenté dans le cadre du Festival Juste pour rire.
À priori, on se demande si c'est une pièce de théâtre ou des monologues. Disons qu'on pourrait qualifier le spectacle de "monologues théâtraux". Tout commence donc par la chanson de Luis Mariano "Maman la plus belle du monde". Puis on découvre le décor "enfantin": un énorme lion qui aurait pu être dessiné par un enfant et des haies en carton. Le fond change de couleur pour donner l'illusion de plein jour, de coucher ou de lever de soleil, etc. Les femmes se retrouvent toutes sur scène, et font leurs scènes une à la suite de l'autre. Tous les clichés de la maternité y passent : l'accouchement, les légendes urbaines sur les bébés, les couches, l'espèce de beigne en caoutchouc rouge que l'on place sous les fesses parce qu'on ne peut plus s'asseoir, la femme branchée qui se débranche de son monde à cause de son bébé, le temps qui passe trop vite parce que trop de choses à faire, les livres qui disent des conneries, la communication avec le conjoint (d'ailleurs, le conjoint en prend pour son rhume dans le spectacle...), la sexualité déficiente... bref, à peu près tout y passe. Souvent, on rit, même fort. D'autres fois, ça passe tout droit, parce que "déjà vu" ou redondant. D'autres (trop rares) fois, on est ému, par ce bébé prématuré qui doit rester à l'hôpital.
Les comédiennes jouent juste. Elles s'y connaissent de toute façon: elles sont aussi toutes mères. Mais certains spectateurs seront justement agacés parce qu'ils ne feront plus la différence entre l'anecdote typique et le jeu. Même le taux de frustration que démontrent ces comédiennes s'avère trop pour certain(e)s, ou pas assez selon d'autres. Il y a donc ajustement à faire à ce niveau. La mise en scène est aussi inégale, malgré le ton intimiste et rigolo qu'on a voulu donner au spectacle. Mais les "punchs" sont aux bons endroits, et ceux (celles) qui ont ri l'ont fait de bon coeur.
L'une des comédiennes disaient dans son texte qu'elle, en tant que mère, ne voulait pas faire partie de cette association de mères qui existe officieusement. Pourtant, on a senti hier, la présence de celles qui en font partie. Ce sont celles qui ont pu se reconnaître dans les textes, et savourer le plaisir de partager avec d'autres tout ce qu'elles ont vécu. Pour les autres, j'en étais, on rit, ou on quitte la salle. Moi, je me suis beaucoup amusé...
PS Si vous y allez lors d'une journée très chaude, comme celle qui nous attendait lorsque j'y suis allé (25 juin), amenez-vous une petite veste, la "clim" est au max dans le St-Denis. La dame près de moi a dû quitter parce qu'elle était congelée...