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Le groupe Phœnix XXXIV, en collaboration avec Les Productions RPC, vous convient à la pièce Andromaque de Jean Racine. Cette tragédie prend place en Épire, royaume du célèbre fils d'Achille, Phyrrus, un an après la victoire des Grecs à Troie. C'est à l'intérieur de ce palais que se déroule, en un jour, la descente aux enfers de quatre jeunes amoureux prisonniers de leurs passions et prêts à tout pour posséder l'objet de leur amour. On résume souvent le cycle infernal de cette tragédie de la façon suivante : Oreste aime Hermione, qui aime Phyrrus, qui aime Andromaque, la Troyenne, qui aime son mari Hector, qui est mort... tué par Phyrrus !!! Cette année, Phœnix XXXIV a choisi un lieu non conventionnel, un lieu dénudé et propice à l'élaboration de l'atmosphère mythique recherchée. Nous avons tenu à respecter le caractère barbare et guerrier propre à la Grèce antique.
Phœnix XXXIV est fondé en 2000 par un groupe de comédiens professionnels de la relève ayant comme premier mandat la production et la diffusion de Andromaque. Le travail avait cependant débuté dès 1999 avec une série d'ateliers sur Racine suivi d'une lecture publique de Andromaque au café théâtre l'Aparté en mai 2000. C'est finalement au printemps 2001 que sont présentées 15 représentations de la pièce à la chapelle St-Vincent-de-Paul de Montréal. Suite à cette première production, le Conseil des arts du Canada octroie une subvention pour la présentation de Andromaque en octobre 2002.
C'est une invitation à découvrir ou à redécouvrir cette grande oeuvre dans un lieu où la proximité entre les acteurs et les spectateurs est telle qu'elle permet une sobriété et une humilité qui bouleverse simplement, sans effet autre que la force, la justesse et la vérité de son émotion.
Avec:
Frédéric Boivin, Mélanie Laberge, Robert Lavoie, Jean Sébastien Poirier, Annie Ranger, Karine Ricard, Michel Savard et Marie-Eve Soulard La Ferrière.
Conception:
Frédéric Boivin, Claudio Buono, Violaine Gauvreau, Marie-Soleil Lavoie et Andréanne Lavoie.Pour réservations ou pour toutes informations : (514) 527-6844
Dates de représentations : du 16 au 19 octobre, du 22 au 26 octobre
et du 29 oct. au 2 novembre, à 20h.
Admission générale : 15$
Étudiants : 12$
Groupe de 10 et plus : 10$
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par David Lefebvre
J'aime le théâtre pour plusieurs raisons, dont la capacité de pouvoir jouer avec l'espace de création: la salle. L'X est un centre d'expression qui fut créé par des jeunes du milieu « punk » en 1998. L'objectif était de créer un lieu permettant aux jeunes de se réunir et de mettre leurs idées et leur créativité en commun. L'X met donc à la disposition des jeunes marginaux une salle de spectacle présentant divers événements artistiques. L'X accueille donc jusqu'au 2 novembre Andromaque de Racine, mis en scène par l'acteur et metteur en scène Robert Lavoie. En entrant, on sent que la pièce ne sera pas aussi classique qu'on pourrait le présager. L'endroit me rappelait avec une certaine nostalgie des places que je fréquentais, quand j'étudiais à Jonquière (Le Cavern Club, pour ne pas le nommer). Puis, en faisant le tour par la balustrade et descendant un escalier, on arrive à la salle ouverte : deux rangées de bancs se faisant face, séparées par un corridor.
Le public qui s'est présenté était jeune. L'endroit, le thème choisi, les nuances, sont d'excellents choix pour faire découvrir à un jeune public ce texte classique. Puis les lumières s'éteignent. La musique résonne mais, par le grand choix d'endroit (ballustrade, corridor, escaliers, coins de la salle) on ne sait pas où tout ça va débuter. Plusieurs fois je me suis demandé si le spectacle sera une adaptation. Et bien non, ces jeunes et très talentueux comédiens l'ont fait en vers! Tous m'ont ébloui par leur force de jeu, même Oreste (Frédéric Boivin) dont la technique de diction était un peu moins forte que les autres, les mots, les phrases rythmiques sortaient de leurs bouches comme une rivière. Et quand la colère se manifestait, la hargne, la furie, c'était un torrent qui emplissait tout l'espace. En utilisant ce corridor entre les bancs, ils ne peuvent être plus près de nous. On voit terriblement bien leurs yeux, on pouvait quasiment les toucher. Cela fait de nous le spectateur invisible de quelques scènes épiques. Andromaque (Marie-Ève Soulard Laferrière) avait certains gestes robot, trop amples, mais elle s'est rattrapé vers la fin. Les autres sont excellents, surtout le jeune Pyrrhus, joué par Jean-Sébastien Poirier, explosif. Et oubliez les toges grecques, ici tout habit est barbare, un peu à la Conan ou Le Gladiateur.
Un excellent spectacle, qui nous fait découvrir plusieurs talentueux comédiens de l'École de théâtre de St-Hyacinte. Quoi qu'un peu long (mais quel classique est court?), cette pièce et mise en scène est parfaite pour faire découvrir et faire apprécier Racine au moins de 25 ans (et aux autres...).