Du 29 septembre au 24 octobre 2009, 20h Supplémentaire 28 oct. 20h
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Beaucoup de bruit pour rienBeaucoup de bruit pour rien

Texte de William Shakespeare
Adaptation et mise en scène de René Richard Cyr
Avec Yves Amyot, Olivier Aubin, Dany Boudreault, Sophie Desmarais, Simon Fréchette-Daoust, Maxim Gaudette, Robert Lalonde, Milène Leclerc, Macha Limonchik, Vincent-Guillaume Otis, Frédéric Paquet, Éric Robidoux, Véronique Rodrigue, David Savard

La joyeuse bande de soldats qui fréquente la maison du gouverneur Léonato débarque chez lui pour fêter une victoire. Le vaillant Bénédict en profite pour reprendre avec entrain la guérilla verbale qui l’oppose depuis toujours à la brillante et indépendante Béatrice. Quant au jeune Claudio, auréolé de ses exploits, il remarque enfin la beauté de Héro, la fille de son hôte, et tout s’en va vers un mariage, mais un méchant pour la seule satisfaction de sa méchanceté met en péril les épousailles. Même pour de valeureux militaires, la guerre amoureuse s’annonce mouvementée.

Dans cette comédie, Shakespeare laisse la vedette à ses personnages ; ce n’est pas l’auteur qui accumule les acrobaties rhétoriques, mais un groupe d’amis de longue date pour qui les joutes verbales spontanées sont le sel de la vie. Surtout, à travers deux de ses plus savoureux personnages — Béatrice qui transforme sa lucidité en humour et Bénédict qui joue à l’irrémédiable misogyne — Shakespeare offre une plaisante mais profonde méditation sur les liens entre amour et mariage. Elizabeth, roi d’Angleterre, que René Richard Cyr a monté avec éclat en 2008, se passait dans les coulisses d’une représentation de Beaucoup de bruit pour rien. Ce metteur en scène aux spectacles débordants d’humanité et que l’on retrouve toujours avec joie nous offre cette fois-ci ce qui se jouait sur scène, ayant trouvé en la lumineuse Macha Limonchik et le très séducteur David Savard les Béatrice et Bénédict de ses rêves.


Après la guerre : l’amour! La joyeuse bande de soldats qui fréquente la maison du gouverneur Léonato débarque chez lui pour fêter une victoire. Le vaillant Bénédict en profite pour reprendre avec entrain la guérilla verbale qui l’oppose depuis toujours à la brillante et indépendante Béatrice. Quant au jeune Claudio, auréolé de ses exploits, il remarque enfin la beauté de Héro, la fille de son hôte, et tout s’en va vers un mariage, mais un méchant pour la seule satisfaction de sa méchanceté met en péril les épousailles. Même pour de valeureux militaires, la guerre amoureuse s’annonce mouvementée.

Dans cette comédie, Shakespeare laisse la vedette à ses personnages; ce n’est pas l’auteur qui accumule les acrobaties rhétoriques, mais un groupe d’amis de longue date pour qui les joutes verbales spontanées sont le sel de la vie. Surtout, à travers deux de ses plus savoureux personnages – Béatrice qui transforme sa lucidité en humour et Bénédict qui joue à l’irrémédiable misogyne – Shakespeare offre une plaisante mais profonde méditation sur les liens entre amour et mariage…

Elizabeth, roi d’Angleterre, que René Richard Cyr a monté avec éclat en 2008, se passait dans les coulisses d’une représentation de Beaucoup de bruit pour rien. Ce metteur en scène aux spectacles débordants d’humanité et que l’on retrouve toujours avec joie nous offre cette fois-ci ce qui se jouait sur scène, ayant trouvé en la lumineuse Macha Limonchik et le très séducteur David Savard les Béatrice et Bénédict de ses rêves.

Rédaction : Paul Lefebvre
Source : www.tnm.qc.ca

Présenté en tournée lors des Sorties du TNM du 10 novembre au 1 décembre 2009

Mardi 10 novembre @ Trois-Rivières salle J.-Antonio-Thompson
Les vendredi 13 et samedi 14 novembre @ Gatineau Maison de la culture
Lundi 16 novembre @ Québec salle Albert-Rousseau
Mercredi 18 novembre @ Drummondville centre culturel
Vendredi 20 novembre @ Saguenay auditorium Dufour
Mardi 24 novembre @ Sherbrooke salle Maurice O’Bready
Samedi 28 novembre @ Rimouski salle Desjardins-Telus
Mardi 1er décembre @ Laval salle André-Mathieu

Les concepteurs : Lou Arteau, Jean Bégin, Mérédith Caron, Alain Dauphinais, Martin Labrecque, Pierre-Étienne Locas, Rachel Tremblay

TNM

84, rue Sainte-Catherine Ouest
Billetterie : 514-866-8668

par David Lefebvre

Version française de Much Ado About Nothing, la comédie la plus connue de William Shakespeare, Beaucoup de bruit pour rien, a, certes, tout pour plaire à un public classique. Nous y retrouvons des soldats victorieux revenant d'une bataille. Parmi ceux-ci, le jeune, beau et innocent Claudio (Maxim Gaudette), tombe amoureux de la ravissante Héro (Sophie Desmarais), fille du riche propriétaire terrien Léonato (Robert Lalonde), chez qui le régiment de Don Pedro (Yves Amyot) pose leurs pénates pour quelque temps. Et, en contrepartie, il y a ce couple improbable, formé de Bénédict (David Savard), homme intelligent, loyal, mais bavard, égocentrique, qui ne tombe jamais en pâmoison, et de Béatrice (Macha Limonchik), femme libérée, fière, à la langue bien agile. Ils renouent, pour notre bon plaisir, par de fortes tirades et railleries assassines. Le mariage de Claudio s'annonce rapidement, et Pedro complote pour faire tomber Béatrice et Bénédict amoureux l'un de l'autre. Mais Juan (Vincent-Guillaume Otis), le frère de Pedro, ne l'entend pas de la sorte, et complote de son côté pour tout saboter, jaloux de Claudio. Son complice se charge de l'affaire, et fait tomber en disgrâce la charmante Héro. Claudio, au mariage, l'humilie publiquement. Se faisant passer pour morte, Héro se cache jusqu'à ce que sa famille découvre la vérité. Béatrice est folle de rage ; Bénédict, amoureux, lui demande ce qu'il peut faire. Tuer Claudio, lui demande-t-elle. Peiné, dans l'obligation d'accéder à la demande de sa nouvelle fiancée, il provoque alors le jeune homme et ami en duel. Les gredins sont pris, Léonato demande comme réparation que Claudio épouse l'une de ses nièces ; il accepte. La jeune dame s'avère être sa promise, les mariages auront lieu!

Beaucoup de bruit pour rien fut probablement monté pour la première fois par la troupe de Shakespeare à la toute fin du XVIe siècle. Quelques liens dans le texte sont remarquables : les moqueries entre Béatrice et Bénédict s'inspirent probablement de La Mégère apprivoisée et les plans machiavéliques ainsi que le drame de Héro sont un prélude à Othello. L'une des plus grandes adaptations de Beaucoup de bruit pour rien est sans nul doute celle que Kenneth Branagh porte au grand écran en 1993, avec Emma Thompson, Keanu Reeves, Kate Beckinsale, Denzel Washington, Michael Keaton...

René Richard Cyr a voulu, avec cette version adaptée, revenir au côté naïf et léger que le texte propose. Candide, Beaucoup de bruit pour rien propose un divertissement honnête et satisfaisant, revenant comme il le voulait à l'essence de la pièce. Tout juste avant le lever du rideau, Macha Limonchik les traverse, et, fleur à la main, nous adresse quelques mots. Belle, nous sommes doucement éblouis.

Quelques moments et éléments de la pièce nous laissent, pourtant, perplexes. Pourquoi cet entrée des soldats si solennelle, presque bolchévique, alors que ce devrait être une parade triomphale, chargée d’émotion, d’excitation, d'anticipation? Le décor est très frappant : esthétique, longiligne, les arbres du jardin de Léonato sont de longues poutres très carrées, et un toit de branches est suspendu entre eux, qui sera garni de feuilles, de fleurs et de pommes tout au long du spectacle, pour démontrer tout autant le temps qui passe que l'amour qui naît. Pour ajouter au surnaturel de ce décor insolite, des animaux empaillés sont placés ici et là. Par contre, la lumière vient embellir et rendre chaleureux ce petit coin de nature où se passe toute l'action. Les costumes sont magnifiques ; notons celui, riche et travaillé, de Léonato, et les robes colorées et soyeuses des dames de la pièce.

David Savard frôle parfois la bouffonnerie, mais grâce à son talent et son expérience, il réussit à créer un Bénédict dès plus drôles et savoureux. Macha Limonchik incarne toute la grâce et l'intelligence d'une femme libre dans un monde d'hommes, qui sait pertinemment se servir des mots pour vilipender les discoureurs et se défendre. Elle ne se laisse jamais coincer, nous offrant des joutes verbales des plus musclées et rigolotes. Robert Lalonde est sans contredit un pilier ; Léonato ne pourrait être plus noble et mieux servi. Maxim Gaudette fait office d'excellent jeune premier, et Sophie Desmarais, malgré une diction parfois moins soutenue que la plupart de ses collègues, charme assurément. Vincent Guillaume Otis, qui interprète le vilain Juan, n'a que peu de temps de scène, et c’est dommage ; il aurait été plaisant de mieux comprendre sa jalousie, de creuser son malheur, sa solitude, sa hargne, sa malveillance. Au lieu d’une vicieuse duperie, qui aurait pu tourner à la catastrophe, elle n’est qu’anecdotique, qu’une mauvaise plaisanterie.

Amusant, simple, candide, naïf, à la finale des plus dansantes et modernes, Beaucoup de bruit pour rien offre aux spectateurs un très agréable moment de théâtre.

04-10-2009

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