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Du 30 novembre au 18 décembre 2010, 20h. samedis 16h et 20h30
En supplémentaires les 28-29-30 décembre 2010 à 20 h,
le 4-5-6-7 janvier 2011 à 20 h et le 8 janvier à 16 h et 20 h 30
2010 revue et corrigée
Texte collectif
Mise en scène Yvon Bilodeau
Script-édition Yvon Bilodeau et Nathalie Lecompte
Avec Véronique Claveau, Marie-Michelle Garon, Martin Héroux, Benoit Paquette, Marc St-Martin, Tammy Verge

2010 est derrière nous, rions un bon coup!

Jetons un coup d’œil dans le rétroviseur de l’actualité avec la revue fantaisiste à laquelle le public du Théâtre du Rideau Vert assiste chaque année avec un plaisir renouvelé. Les sujets marquants de l’actualité culturelle, sociale et politique sont revisités par des artistes aux multiples talents. Devenue un incontournable, la revue de l’année est l’œuvre d’une équipe qui vous présente, en chair et en os, un spectacle exubérant avec des sketches désopilants et des imitations époustouflantes, le tout à un rythme d’enfer. Pas de tabou, pas de censure, mais pas de méchanceté gratuite. On se moque carrément, on caricature, on parodie, on ironise, bref, on s’amuse!

Assistance à la mise en scène Stéphanie Raymond
Costumes Suzanne Harel
Éclairages Luc Prairie
Musique Christian Thomas
Accessoires Alain Jenkins
Perruques et maquillages Jean Bégin
Projections Valérie Leduc et Frédérick Beaulieu
Design son Martin Léveillé
Réalisation des clips Joël Melançon
Chorégraphies Émily Bégin
Éléments scéniques Pascal Desroches

Une production du Théâtre du Rideau Vert

Rideau Vert - au Théâtre Outremont
1248, avenue Bernard Ouest
Billetterie : 514-844-1793 (Rideau Vert), 514 495-9944 (Th. Outremont)
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 Critique
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par Daphné Bathalon


Crédit photo : François Laplante Delagrave

Depuis 2005 qu’elle prend l’affiche, la revue de l’année offerte par le Rideau Vert se passe aujourd’hui facilement de présentation. Devenue un rendez-vous du monde artistique pour revisiter l’année en riant, elle accueille cette année deux nouvelles venues, Marie-Michelle Garon et Tammy Verge.

Lady Gaga (Véronique Claveau), dans une chorégraphie explosive, nous l’annonce d’emblée : 2010 fut une année moche. Bien assez moche pour inspirer de bons gags aux cinq auteurs de la revue. Dans un décor en complète déconstruction, balisé par des cônes orange, la distribution s’en donne à coeur joie, imitant tous azimuts les visages marquants de l’actualité.

La grande force de ce spectacle de variétés est sans conteste le talent d’imitateurs des six comédiens. Sans aller jusqu’à l’imitation parfaite à la Marc Dupré (gestuelle, voix et expressions faciales), ils parviennent à se fondre derrière le masque de leur personnage. Dans certains cas, on en arrive même à croire qu’il s’agit non plus d’une imitation, mais du personnage véritable : Benoît Paquette est le plus habile à ce petit jeu, incarnant tour à tour un Marc Labrèche aussi drôle que l’original, un Jean-François Mercier baveux qui sert les gags les plus piquants de la soirée, et un Guy A. Lepage, fendant et parlant constamment de son restaurant. Si ce n’était de la carrure, on jurerait avoir affaire au vrai animateur. Mais c’est le numéro de patinage d’Alain Goldberg et Claude Mailhot (Marc St-Martin et Martin Héroux) qui fait s’écrouler de rire la salle pendant plusieurs minutes.

Sacrée ironie toutefois que la revue théâtrale, issue de la tradition des cabarets humoristiques comme les Fridolinades, consacre la majeure partie de ses numéros au monde de la télévision. Tous les sketches ou presque abordent les frasques des gens de la télé et les émissions telles Occupation double ou Benezra reçoit, mais très peu la politique et, lorsqu’ils s’y attaquent enfin, les gags se font par le biais de la télévision ou manquent singulièrement de mordant. Ainsi, parti d’une bonne idée, le sketch mettant en scène le maire Labeaume en Nouvelle-France tombe carrément à plat. D’autres numéros, comme celui des jumeaux Dion, étirent trop longtemps la sauce, même les rires du public finissent par se diluer.

À l’exception des projections sur grand écran, un support visuel plutôt inutile et qui, année après année connaît quelques ratés, la mise en scène d’Yvon Bilodeau est rôdée au quart de tour. Les tableaux s’enchaînent rapidement, les transformations nous mystifient et assurément le ballet en coulisse doit être digne des enseignements de Denise Filiatrault.

Après s’être bien payé la tête de 2010, on reste tout de même un peu sur sa faim. Revue et corrigée est un spectacle haut en couleur, à la mécanique parfaitement huilée, mais qui manque toutefois encore un peu de finesse pour aller au-delà de l’exercice d’imitation.

06-12-2010
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