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8 à 14 ans
À Québec
Du 8 au 19 novembre 2006
Billetterie : (418) 522-7880Gilgamesh est un jeune roi au pouvoir absolu et tyrannique. Sans rival dans le combat, il ne craint personne, pas même les dieux. Persuadé de la valeur suprême de la gloire, il entraîne son meilleur ami, Enkidou, dans une expédition périlleuse au cours de laquelle ce dernier perdra la vie. Pour se libérer de la peur de la mort qui le hante depuis, Gilgamesh se met en quête de l'immortalité. Il commence alors son apprentissage du doute, de l'amour, du désespoir et de la sagesse.
Le poète Michel Garneau raconte de sa voix pleine et riche cette histoire imaginée il y a plus de 5000 ans par les Sumériens. Toujours actuelle grâce à la pureté, à l'ouverture et à l'authenticité de sa parole, L'épopée de Gilgamesh est illustrée par les magnifiques images du théâtre d'ombres, au son d'une musique interprétée sur scène par le compositeur Michel G. Côté.
LE PETIT THÉÂTRE DE SHERBROOKE
Le Petit Théâtre de Sherbrooke continue d'explorer, avec L'épopée de Gilgamesh, la rencontre des langages textuel et musical. Déjà, à la Maison Théâtre, on a pu découvrir les diverses formes de théâtre musical que crée la compagnie avec Pas de problèmes !, un conte musical présenté lors de la saison 2002-2003, et Barbe-Bleue, un spectacle de théâtre chanté présenté la saison suivante. Né en 1997 de la fusion de deux compagnies estriennes, Le Petit Théâtre de Sherbrooke est dirigé conjointement par l'auteure et metteure en scène Isabelle Cauchy et le compositeur Michel G. Côté.
Atelier parents-enfants
Expérimentez le théâtre d’ombres.
Avec deux interprètes du spectacle.
Date : le 9 avril 2006, à 16 h 15
11.50$Âge minimum : 8 à 14 ans
55 minutesTexte et narration
Michel GarneauMusique
Michel G. CôtéMise en scène
Isabelle Cauchy, Marcelle HudonManipulation
Anna Beaupré Moulounda
Ariane Bisson McLernon
Érika TremblayConception visuelle
Marcelle HudonConception des marionnettes
Mélanie CharestConception des silhouettes
Edgar Hudon
Marcelle Hudon
France LeducConception des éclairages et direction de production
Patrice DaigneaultUne production du Petit Théâtre de Sherbrooke
À Québec
Du 8 au 19 novembre 2006
Billetterie : (418) 522-7880Matinées scolaires :
10 h et 13 h 30 (généralement)
Grand Public :
12 et 19 novembre à 15 hForfait Théâtre et Aventure urbaine pour les groupes scolaires
Dimanche 12 novembre: après la représentation, rencontrez l'équipe du spectacle pour échanger avec elle dans une atmosphère conviviale !
À Montréal
Du 29 mars au 9 avril 2006
Billetterie : 288-7211
L'épopée de Gilgamesh Lundi MardiMercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanchejjjjjjjj 29
10h 30 10h 31 10 ou 13h 01 02 19h30 h30 13h 13h P 03
jjjjjjjj10h 04
jjjjjjjj10h 05
jjjjjjjj10h 06
jjjjjjjj10h 07
jjjjjjjj10 ou 13h 08
jjjjjjjj09
jjjjjjjj13h 13h 13h 13h 19h30 15h P= Première
bleu = représentation scolaire
rouge = représentation familiale
pour la critique de David Lefebvre, voir plus bas ou cliquez ici
par Magali Paquin
C’est un voyage dans le temps et dans le cœur que propose, aux enfants, le Petit Théâtre de Sherbrooke, dans son adaptation de « L’épopée de Gilgamesh », une fable sumérienne vieille de cinq mille ans. Apprentissage sur la vie, et sur la mort aussi, la grande aventure qui met en scène le fougueux Gilgamesh et son ami Enkidou prend, sur les planches des Gros Becs, la forme d’ombres chinoises et de marionnettes.
De sa voix profonde, le poète et dramaturge québécois Michel Garneau assure la narration de cette grande épopée des premiers âges. Assumant à lui seul les voix de tous les personnages, il confère avec grande force et crédibilité une vie et une personnalité uniques aux protagonistes du récit. Ce dernier, profondément sensible et poétique, est d’une qualité littéraire qui a l’immense vertu de permettre un contact habituellement trop rare avec les grands mots, mais qui peut également perdre en chemin plusieurs enfants dans les dédales de son vocabulaire. Le grand voyage accompli par de jeunes et audacieux héros au cœur d’un monde sauvage, mythique et parfois violent, pourrait bien demeurer nébuleux pour plusieurs.
Si le visuel ne permet pas toujours de mieux s’y retrouver, la musique, elle, est un pur plaisir à laquelle on peut se raccrocher. Les compositions rythmiques de Michel G. Côté, compositeur-musicien présent sur scène, cadencent l’action épique de façon englobante et harmonieuse. Ponctuant son récit d’interludes, Michel Garneau participe également à ce ravissement auditif en soufflant sporadiquement quelques notes dans sa flûte traversière.
Cependant, ni la musique, ni la force de la narration n’atténuent l’important statisme de la mise en scène (Isabelle Cauchy, Marcelle Hudon), marquée à la fois par l’immobilisme et par la répétition lassante des procédés techniques. Postés chacun à une extrémité de la scène, Michel le narrateur et Michel le musicien conservent leur position tout au long du spectacle, bien campés dans leur bulle de lumière. Au centre, se trouve un imposant écran percé de trois ouvertures, où s’agitent des personnages en ombres chinoises illustrant la grande épopée. Ceux-ci, bien qu’ayant un profil fort joli, finissent par lasser en raison de l’utilisation répétitive qui en est faite. Bien qu’une habile manipulation permette de jouer avec la profondeur de champs, que les jeux d’éclairage créent une illusion vaporeuse et que certains personnages soient animés, le tout mène à la redondance et conséquemment, à une diminution de l’intérêt pour les aventures racontées. Cependant, comme de menues surprises, surgissent à l’occasion de sympathiques marionnettes personnifiant les deux protagonistes. Ces apparitions, qui permettent en partie de briser l’aspect uniforme du spectacle, demeurent malheureusement trop peu fréquentes et sous-utilisées.
« L’épopée de Gilgamesh » fait partie de ce type de productions qui nécessitent un effort certain du spectateur dans l’appropriation. Il n’en demeure pas moins que cette pièce permet un grand saut dans l’imaginaire et offre la possibilité aux enfants de se laisser emporter sur les rythmes musicaux comme dans la magnifique valse des mots.
12-11-2006
par David Lefebvre
Pourquoi si je vis je dois mourir?
L'Épopée de Gilgamesh est le plus ancien récit littéraire connu à ce jour, datant de près de 5000 ans. Retrouvé sur des tablettes d'argile dans les fouilles de la librairie de Ninive (l'une des villes les plus anciennes de Mésopotamie), il fut dévoilé au monde en 1870. Cette histoire (qui pourrait se baser sur un roi ayant véritablement vécu, selon certains archéologues et historiens) fut pour les Mésopotamiens aussi inspirant et grandiose que l'Illiade d'Homère.
Gilgamesh, jeune roi tyrannique au courage sans borne, maintient un pouvoir absolu sur son peuple qui bâtit des murs l'hiver qu'il doit détruire l'été suivant. Ses sujets demandent aux dieux de lui créer un égal, un double hirsute mais bon, qui sera appelé Enkidu. Gilgamesh le rencontre en duel ; à la tombée du jour, épuisés, voyant qu'ils sont de forces égales, les deux hommes se lient d'une grande amitié. Croyant que la gloire est ce qui est le plus important, avant même l'amour et la vie, malgré les paroles de prudence d'un ancien, le roi entraîne son ami dans un périple héroïque où Enkidu perdra la vie. Hanté par la mort de son ami, Gilgamesh part affronter la Grande Mort pour la comprendre, comprendre la vie et demander aux dieux les secrets de l'immortalité. Uta-Napishtim lui parle d'une plante de jouvence, au fond de la mer, qu'il réussit à trouver mais qu'il se fait dérober par un serpent. Il se rend alors compte qu'une telle quête est vaine et que l’on doit profiter des plaisirs qu’offre la vie présente. Fatigué, il revient chez lui, acceptant la perte de l'illusion que la jeunesse est éternelle, qu'il lui faut grandir et apprécier les réalisations de son peuple.
Le dramaturge Michel Garneau a retravaillé le texte qui l'avait touché enfant. En le simplifiant, sacrifiant certaines parties (dont un lien avec le Déluge qui détruisit le monde, comme dans les récits bibliques ou l'Atlantide), utilisant plusieurs raccourcis, il rend cette histoire épique accessible à tous et toutes, dans toutes ses symboliques. On y confronte l'orgueil, l'amitié, la gloire, la tristesse, la démesure, la peur, l'amour, mais surtout la mort et son acceptation. Lors de la création, Garneau s'est fait même prendre au jeu et est devenu narrateur. De sa magnifique voix posée, la changeant souplement pour incarner tous les personnages, il nous fait une lecture animée et sentie de son Épopée de Gilgamesh. Même si, au départ, le prologue sonne un peu "conférence", tout le reste est un véritable enchantement.
La musique omniprésente de Michel G. Côté, qu'on pourrait qualifier de "bande sonore", prend une grande part dans l'entreprise artistique. Aux tonalités arabisantes sinon orientales, aidé parfois par Michel Garneau à la flûte traversière, elle est totalement envoûtante. Le musicien utilise avec efficacité les nouvelles technologies (tambours électroniques, montages sur ordinateur) mais use aussi d'instruments concrets (cloches et percussions). La présence des deux hommes sur scène s'avère cruciale et enchanteresse pour les spectateurs.
Crédits : Martin BlacheIsabelle Cauchy et Marcelle Hudon se sont réunies pour créer la mise en scène de ce spectacle. En utilisant le jeu d'ombre, l'esthétique se rapproche des illustrations sumériennes, grecques et égyptiennes. L'immense écran rectangulaire est divisé, au départ, en trois parties : deux cercles aux extrémités et un ovale au centre. La lumière, jaunâtre, reproduit le style papyrus. Le spectacle est dépouillé, simple, parfois trop : quelques effets d'ombres sont hors champs, en sortant du cadre de la lumière et parfois deux figures superposées ne donnent que quelques fragments de lumière sans distinction. Par contre, certaines idées sont ingénieuses : par exemple, pour symboliser le sage qui prodigue à Gilgamesh la prudence, son ombre est projeté sur du papier chiffonné, fripé. On a aussi recours à deux marionnettes représentant Gilgamesh et Enkidu. Les six mains expertes mais discrètes qui manipulent les différents accessoires et lumières appartiennent à Anna Beaupré Moulounda, Ariane Bisson-McLernon et Érika Tremblay.
L'Épopée de Gilgamesh est d'une grande douceur, même si on y symbolise la douleur, la tristesse et la mort. La lenteur du récit rend hommage aux mots du poète dramaturge et nous fascine, mais elle pourrait légèrement ennuyer certains jeunes et moins jeunes spectateurs. Malgré tout, le Petit Théâtre de Sherbrooke nous présente un spectacle mystérieux, lyrique, fabuleux.
31-03-2006