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Du 14 au 18 décembre 2010, 20h
Silicone DiariesThe Silicone Diaries
Text in English / Texte en anglais
Texte et interprétation Nina Arsenault
Mise en scène Brendan Healy

The Silicone Diaries is a full, frank and fierce exploration of the contradictions associated with the quest for beauty, balanced by an intimate and spiritual account of Arsenault’s adventures in plastic surgery. According to Arsenault, “Beauty is something some women are lucky to be born with. Beauty is supposed to be natural, but if you weren't lucky enough to be born with it then you're called superficial for pursuing it.” This is the variable for her exploration, as she seeks to define the perceived difference between “inner and outer beauty, realness and fakeness." Along the way, Arsenault proves an engaging raconteur chronicling everything from life as a web cam girl to black market injections, and a "Crying Game-style" collision with rocker Tommy Lee.

Nina Arsenault came to prominence as a columnist for Fab Magazine. Her widely-read column documented her transitioning and laid the foundation for her future performance work. The script for the production of The Silicone Diaries will be published in an anthology of queer plays by Borealis Press. In 2009, Arsenault sold out Canadian queer festivals, We’re Funny That Way, Buddies’ Sexy Pride and Halifax’s Queer Acts Festival with her hilarious solo I Was Barbie. Arsenault’s television appearances have included The Jon Dore Show (Comedy Network), Kink (Showcase), Train 48 (Global) and Fashion Television. Across Canada through her many appearances, articles and performances, Arsenault is garnering accolades and exposure as a unique Canadian artist.

The Silicone Diaries est une exploration franche et féroce des contradictions issues de la quête de beauté, l’histoire des aventures intimes et spirituelles d’Arsenault dans le monde de la chirurgie plastique. Selon elle, « Certaines femmes ont la chance de naître belles. La beauté devrait être naturelle, mais si tu n’as pas eu la chance de naître belle et que tu veux le devenir, tu es perçue comme étant superficielle. » Voilà le point de départ de son exploration. Elle tente de définir la différence entre « la beauté intérieure et la beauté extérieure, le vrai et le faux. » Tout au long du spectacle, Arsenault, narratrice attachante, raconte sa vie, de la « webcam girl », aux injections sur le marché noir, en passant par une confrontation du style « Crying Game » avec le chanteur rock Tommy Lee.

Nina Arsenault a acquis une certaine célébrité en tant que chroniqueuse pour le magazine Fab. Sa très prisée chronique The Silicone Diaries documentait sa transformation et jeta les bases de son travail performatif. Le texte du spectacle The Silicone Diaries sera publié dans un recueil de pièces queer par Borealis Press. En 2009, Arsenault faisait salle comble dans plusieurs festivals gais et lesbiens canadiens, dont We’re Funny That Way, Buddies’ Sexy Pride et Halifax’s Queer Acts Festival, avec son désopilant solo intitulé I Was Barbie. Elle a fait plusieurs apparitions à la télévision notamment dans The Jon Dore Show (Comedy Network), Kink (Showcase), Train 48 (Global) et Fashion Television. Grâce à ses nombreuses apparitions, ses performances et à ses nombreux articles, Arsenault est dorénavant reconnue comme étant une artiste canadienne unique.

Dramaturgie Judith Rudakoff
Scénographie et lumière Trevor Schwellnus
Environnement sonore Richard Feren
Vidéo Nicolas A. Greenland
Crédit photo : Tony Fong

Une présentation de La Chapelle
Une production de Buddies In Bad Times Theatre

La Chapelle
3700, rue Saint-Dominique
Billetterie : 514-843-7738

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 Critique
Critique
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par Sara Fauteux

Silicones Diaries a fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours. Après avoir présenté son spectacle à guichet fermé à Toronto, Nina Arsenault débarque à Montréal avec son spectacle autobiographique où elle partage certaines des anecdotes les plus drôles et les plus intenses de sa vie. Du jeune garçon découvrant la sexualité à travers les magazines pornos à certaines de ses chirurgies plastiques les plus intenses, Nina Arsenault nous parle de la communauté transsexuelle et témoigne de sa longue et douloureuse quête de beauté.   

Pour elle, comme elle l’explique sur toutes les tribunes où on l’invite, il ne s’agit pas tant de discuter de genre ou de transsexualité, mais plutôt d’entamer une réflexion sur la beauté, sa représentation et sa place dans notre société. Car il s’agit bien de deux choses différentes : le but des opérations chirurgicales subit par la plupart des transgenres est de ressembler le plus possible au genre auquel ils s’identifient, mais dont ils n’ont pas les attributs physiques.

Arsenault, découvrant peu à peu qu’elle ne pourra jamais totalement ressembler à une femme, que l’ambiguïté sera toujours présente, qu’elle pourra en tromper certains, mais seulement pour un certain temps, décide plutôt d’entreprendre une expérience ultime qui vise à repousser les limites de la beauté féminine. Plutôt que de se contenter d’un corps plus naturel, mais loin de l’image qu’elle souhaite atteindre, elle décide de prêter toutes les parties de son corps à la chirurgie et devient une femme plastique.

Selon elle et selon sa manière d’aborder la chose, il s’agit là d’une expérience spirituelle loin d’être superficielle. Il est clair qu’on ne passe pas à travers d'épreuves physiques aussi intenses, qu’on ne met pas son corps en danger de cette façon, sans traverser de nombreuses tribulations qui ne concernent pas seulement l’aspect physique. Qui plus est, Arsenault est une femme intelligente et éduquée qui a étudié le genre en profondeur et fréquenté les œuvres et les pensées nombreux penseurs et artistes qui s’intéressent à la question. 

En relatant ainsi son parcours avec une grande honnêteté, une lucidité et un sens de l’humour redoutable, elle nous empêche de tomber dans les clichés habituels de la pensée qu’on entretient sur les critères de beauté qui nous sont imposés par la société et qui misent essentiellement sur des éléments extérieurs à nous-mêmes. Par cette performance troublante d’honnêteté qu’est Silicone Diaries, on est forcé de chercher plus loin, de chercher à comprendre sa démarche au-delà des intentions qu’on est tenté de lui porter.

C’est en cela que Silicones Diaries est véritablement intéressant. Au niveau visuel et artistique, ce spectacle n'a pas la prétention de réinventer le genre. C’est surtout le charisme immense, l’image troublante de son corps et le talent de conteuse de la comédienne qui nous garde accrochés à son histoire tout au long de la représentation.

18-12-2010

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