Supplémentaires les 15, 24 et 29 mai 2005 (Duceppe)
6 novembre 2005, salle Jean-GrimaldiJean-Guy, Réjean, Jacqueline, Louison et Gilberte, cinq personnes issues de milieux très différents, s’inscrivent à des cours du soir en théâtre. Stéphane, le professeur, véritable gourou des temps modernes, leur propose de monter une pièce dans laquelle chacun jouera une partie de sa propre histoire.
Séduit par son talent naturel pour déceler chez les autres les défauts de la cuirasse sans jamais s’impliquer personnellement, Stéphane va forcer ses élèves à s’ouvrir et à explorer les coins les plus secrets de leur âme. Il se rendra vite compte qu’en jouant ainsi les apprentis sorciers, il a provoqué la libération violente d’énergie qu’il est incapable de canaliser. Ce qui n’était au début qu’un simple jeu sans conséquence grave devient soudain un déchaînement et un déferlement d’angoisses.
Conscient d’avoir ouvert une boîte de Pandore, Stéphane refusera d’en assumer les responsabilités, alors que Jacqueline, Réjean, Jean-Guy, Louison et Gilberte repartiront chacun de leur côté avec à l’âme une blessure ouverte.
Appelez-moi Stéphane, une pièce à la fois drôle et inquiétante qui explore les dangers qui menacent ceux et celles qui s’arrogent le droit de jouer avec la vie intime des autres sans tenir compte du volcan qui sommeille en chacun de nous.
Réactualisée par les auteurs, une comédie grinçante sur la manipulation et le mal de vivre.
Une création québécoise de
Claude Meunier et Louis Saiamise en scène de
Denis Bouchardavec
Normand Chouinard, Pascale Desrochers, Martin Drainville, Luc Guérin et Diane Lavallée
(les comédiens peuvent changer)Duceppe
Du 13 avril au 21 mai 2005
Supplémentaires les 15, 24 et 29 mai
Billetterie : 842-2112
http://www.duceppe.com/abonnement/billetterie.aspAlbert-Rousseau (Québec)
Le 18 octobre 2005
Billetterie : 418-659-6710 ou 1-877-659-6710Salle Jean-Grimaldi
6 novembre 2005
Billetterie : (514) 367-1412
par David Lefebvre
La pièce du duo Meunier-Saïa, Appelez-moi Stéphane, a été créée par le Théâtre des Voyagements en février 1980. Une deuxième version modifiée de la pièce a été donnée à l'Arlequin à l'été 1981. Puis, un télé-théâtre, des reprises... Bref, comme Les Voisins, Appelez-moi Stéphane est devenu un classique de l'univers de Claude Meunier.
Jean-Guy (Martin Drainville), Réjean (Luc Guérin), Jacqueline (Pascale Desrochers), Louison (Edith Cochrane) et Gilberte (Diane Lavallée), cinq personnes issues de milieux très différents, s’inscrivent à des cours du soir en théâtre. Stéphane (Normand Chouinard), le professeur, est un acteur probablement raté, un manipulateur, mais il réussit en deux secondes à les mettre dans sa poche. Il propose à ses élèves de monter une pièce dans laquelle chacun jouera une petite partie de sa propre histoire. Inconsciemment, à force de jouer à l'apprenti sorcier, à tenter de scruter le subconscient et faire jaillir les émotions de ses élèves, Stéphane perd le contrôle et provoque le réveil de ceux et celles qui dormaient paisiblement, comme des volcans. Devant ce flot de cris, de hurlements désordonnés, la seule façon de s'en sortir est la fuite. Ce qui provoque un choc chez les cinq amateurs, maintenant dépendants.
Gourou des temps modernes, Stéphane se sert du théâtre pour arriver à ses fins, il refuse les silences, provoque la parole.
Crédit photo : François BrunelleRéactualisée par les auteurs, surtout au niveau des références de certaines publicités et du contexte politique, ce classique hilarant et génial se savoure avec joie, avec appétit. Sous ses airs de comédie de situation, avec ces pratiques et ces séances d'improvisation tout à fait délicieuses, on voit ces êtres qui nagent dans l'eau de la routine, dans l' "ordinaire". Ils ont besoin de se dépasser, de se prouver qu'ils sont capables, qu'ils existent. Mais à jouer avec les allumettes, on se brûle...
La mise en scène de Denis Bouchard ne nous étonne pas par sa nouveauté, mais par son efficacité. De par la scénographie, les étirements, les exercices, les petites manies, on plonge dans l'envers du décor du théâtre. Les gens du milieu riront des clins d'oeil et des références. Mais soyez sans crainte, même les gens qui ne vont pratiquement jamais au théâtre rigoleront à coup sûr. Le texte, punché, totalement ironique, est mis de l'avant, et les gags plus visuelles sont bien amenées et parfois vraiment comiques. Jouer du Meunier semble être un plaisir pour les comédiens, et les spectateurs le sentent et rient de bon coeur. Mais à ce spectacle, aux jeux de mots rappelant l'époque Paul et Paul, où le rire côtoie des scènes plus dures, plus intenses, certains bémols se font remarquer. Tous les comédiens sont excellents, sans exception : on a l'impression que les rôles ont été créés pour eux. En voyant Martin Drainville, il est difficile d'imaginer un autre Jean-Paul... Mais le rôle de Louison, qui devrait être joué (selon le texte) par une comédienne rondelette, est interprétée par Edith Cochrane, une belle femme mince aux formes artificiellement rondes (et encore...). C'est donc étrange de l'entendre demander si elle peut jouer les jeunes premières et quel est le poids qu'un rôle comme cela demande... On peut y voir une critique de ces jeunes femmes qui, même si elles sont minces, se pensent toujours trop grosses... La musique pesante des toutes dernières secondes vient briser le focus, la pièce se termine abruptement et on se demande ce qu'on a manqué.
Appelez-moi Stéphane est la rencontre de la vie et du théâtre. Excellent divertissement, avec une finale un peu précipitée (à la manière de l'empressement de Stéphane de foutre le camp), on passe de merveilleux moments et on s'esclaffe souvent grâce au texte et aux comédiens qui nous offrent une excellente performance.
Crédit photo : François Brunelle22-04-2005