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Du 16 février au 8 mars 2008

Un jour ou l'autre

De : Brigitte Poupart
Mise en scène : Brigitte Poupart et Michel Monty
Avec : Betty Bonifassi, Enrika Boucher, Monique Mercure et Brigitte Poupart

Avec cette nouvelle création, Transthéâtre entame un nouveau cycle thématique qui s’articule autour de la notion d’altérité.

UN JOUR OÙ L’AUTRE… réunit Monique Mercure, la chanteuse Betty Bonifassi (Les Triplettes de Belleville, DJ Champion) et Brigitte Poupart. Le spectacle s’inspire du personnage mythique de Jeanne d’Arc. Il s’agit d’un échange épistolaire entre différents personnages réels et fictifs qui, telles des Jeanne d’Arc, renversent l’ordre des choses. Elles sont révolutionnaires, chefs politiques ou simples citoyennes. Qu’ont-elles en commun, ces femmes au destin exceptionnel? Et comment nous laissent-elles présager de l’avenir? Enfin comment la féminité de chacune s’exprime-t-elle en position de pouvoir, qu’il soit intime ou politique? Leurs histoires racontent l'engagement, l'abnégation, la justice et le courage.

Les personnages se révèlent dans l’intimité et se répondent à travers les époques. Le spectacle se déploie de manière onirique en tableaux non-chronologiques. Avec cette nouvelle création, Brigitte Poupart poursuit une recherche formelle en intégrant les nouvelles technologies dans sa démarche de mise en scène..

Maquillages et coiffures : Angelo Barsetti
Chant et musique : Betty Bonifassi
Scénographie : Jasmine Catudal
Sonorisation : Jean-Sébastien Côté
Assistance à la mise en scène : Marie-Hélène Dufort
Costumes : Claire Geoffrion
Environnement sonore : Alexander MacSween
Éclairages : Caroline Ross
Régie : Annick Asselin
Conseillers dramaturgiques : Nadine Vincent et Michel Monty
Codirection artistique de Transthéâtre : Michel Monty et Brigitte Poupart

Une création de TransThéâtre

Du mardi au samedi à 20 h

ESPACE GO
4890, boul. Saint-Laurent
Billetterie : 514-845-4890

 

par Aurélie Olivier

Qui ne connaît pas l’histoire de Jeanne d’Arc, la pucelle d’Orléans, cette jeune fille française qui leva une armée pour combattre l’Angleterre, et finit sur le bûcher, accusée de sorcellerie, avant d’être finalement sanctifiée par l’Église catholique? Cette femme qui osa défier les lois de son époque – selon lesquelles elle aurait plutôt dû rester tranquillement à faire du crochet auprès de la cheminée –, est l’une des héroïnes de l’Histoire auxquelles rend hommage Brigitte Poupart dans son spectacle Un jour où l’autre. Sur fond de correspondance entre une grand-mère et sa petite-fille, nous suivons ainsi les traces de Louise Michel (Enrica Boucher), figure majeure de la Commune de Paris, qui fut déportée en Nouvelle-Calédonie, et d’Aurore Dupin (Betty Bonifassi), femme de lettres qui écrivit sous le pseudonyme de George Sand parce qu’elle voulait être jugée sur son talent et non sur son sexe. Au texte de Brigitte Poupart, à la fois auteure de la pièce, cometteuse en scène avec Michel Monty, et interprète du rôle de Jeanne d’Arc, se mêlent des extraits des correspondances de ces trois femmes, ainsi que des enregistrements sonores de Yolanda Pulecio, la mère d’Ingrid Bétancourt retenue en otage par les Forces armées révolutionnaires de Colombie depuis février 2002.

La scène, dépouillée, se divise en deux espaces distincts, l’un réservé au présent, où une grand-mère (Monique Mercure) évoque sa relation privilégiée avec sa petite-fille, qu’elle surnomme la petite Jeanne; l’autre où s’entrecroisent ces grandes figures féminines, racontant leurs aspirations, leurs idéaux, leur lutte, et nous rappelant que l’Histoire n’a pas été faite uniquement par des hommes. Par une suite de tableaux harmonieusement imbriqués, les époques se superposent ainsi en une leçon d’histoire à caractère politique. Quelques intermèdes musicaux (Le temps des cerises, Parlez-moi d’amour), dus à Betty Bonifassi – brillante interprète des Triplettes de Belleville, pour la première fois sur les planches au titre de comédienne –, agrémentent le spectacle et font partie de ses bons moments. Malheureusement, les portraits de ces femmes remarquables, quoique instructifs, ne parviennent ni à nous émouvoir, ni à nous faire vibrer. Didactiques, scolaires, ils sembleraient plus à leur place dans un musée que sur une scène de théâtre. De plus, celle qui sert de prétexte à ce plongeon dans l’Histoire, la petite-fille surnommée Jeanne, reste fantomatique, à peine esquissée. Qui est-elle, que devient-elle? Ni la narration larmoyante de Monique Mercure, plus exaspérante qu’émouvante, ni la fin obscure du spectacle ne nous permettent d’en décider. On quitte alors la salle insatisfaits, avec le sentiment que le spectacle a manqué son but et que nous risquons de l’oublier bien vite.

25-02-2008