Section théâtres Archives des pièces Les coulisses - reportages, entrevues... Liens utiles À propos de MonTheatre.qc.ca.. Contactez-nous Section Montréal

Retour à l'accueil Imprimer cette page Archives Accueil

Du 29 janvier au 16 février 2008

D'Artagnan et les trois mousquetaires

Texte d'Alexandre Dumas père
Adaptation et mise en scène de Frédéric Bélanger
Avec Guillaume Baillargeon, François Bernier, Maude Campeau, Guillaume Champoux,Valérie Descheneaux, Maryse Drainville, Bruno Piccolo, Audrey Thériault, Claude Tremblay

Quittant sa famille et sa campagne natale, le jeune et fougueux d'Artagnan monte à Paris avec l'ambition d’entrer au service du Roi, chez les mousquetaires. À son arrivée dans la capitale, il cherche querelle à trois gentilshommes qui, après les avoir conquis par sa bravoure, deviendront ses compères : Athos,  Porthos et Aramis.

D’Artagnan s’éprend de Constance Bonacieux, servante de la reine Anne d’Autriche. Cette jeune ingénue lui révèle l’intrigue montée par Richelieu contre la reine et l’envoie à Londres récupérer les ferrets de sa maîtresse, imprudemment offerts au duc de Buckingham. S’ensuivent plusieurs chassés-croisés avec Rochefort et sa complice, la perfide Milady qui, sous les ordres de Richelieu, fera assassiner Buckingham.

Conception et collaboration : Sarah Balleux, Jean-François Gagnon, Louise Lapointe, Suzanne Trépannier

Photo : Luc Lavergne

Une création du Théâtre Advienne que pourra

Salle Fred-Barry
4533, rue Sainte-Catherine Est
Billetterie : 514-253-8974

 

par David Lefebvre

Oyé, oyé! Facétie et cabotinage sont au rendez-vous! L'équipe du Théâtre Advienne que pourra, qui en est déjà à sa deuxième création après le Dépit amoureux, nous présente une relecture d'un des plus grands classiques de Dumas, Les 3 mousquetaires. L'histoire est bien entendu abrégée, résumée, se concentrant sur le premier quart du bouquin de l'écrivain français, et offre les principales trames dramatiques du récit, soit le départ de Gascogne, la rencontre en duel de D' Artagnan et des mousquetaires ainsi que l'épisode des ferrets de la reine Anne.

Dès le départ, le ton est donné, grâce à une chanson bien entonnée, aux mélodies vocales soignées (même si les femmes se démarquent beaucoup mieux que les hommes). Capes, épées, bottes, robes magnifiques et colorées, cheval-peluche-marionnette, masques, le caractère du spectacle est assurément ludique. Très inspiré par la commedia dell'arte et la bande dessinée (il m'est venu quelques fois à l'esprit, lors de la soirée, le dessin animé Sous le signe des mousquetaires, qui sévissait sur les ondes de Radio-Canada au début des années 90), la farceuse création est sympathique et enthousiasmante. Connaissant déjà les grandes lignes de l’histoire, le public s'amuse alors avec et au dépend des personnages, et prend rapidement partie. Malgré tout, certains gags évidents semblent manquer à l'appel, et la mise en scène nécessiterait quelques resserrements. Les moments les plus intéressants, quoique trop peu nombreux, sont ceux où on fait éclater le quatrième mur, et que l'on s'adresse aux spectateurs. Ceux-ci répondent alors facilement aux entourloupes et bêtises de certains personnages (dont celles de Planchet, le serviteur de D' Artagnan, incarné par Claude Tremblay). Le niveau de langage devrait aussi être ajusté : certains comédiens endossent facilement le français international, alors que d'autres jouent sur un ton plus québécois, ce qui pourrait déranger l'oreille de certains. Côté duel, les acteurs se débrouillent très bien à l'épée, et pour les instants hors scène, d'amusantes ombres chinoises prennent la relève.

La troupe performe sur une scène à double palier, tout en bois, conçue par Julie Measroch, offrant de multiples opportunités humoristiques grâce à des passages et à des trappes. Louise Lapointe, la conceptrice des masques en cuir, y est allé de finesse, façonnant des expressions parfaitement appropriées pour chacun des personnages. Sarah Balleux contribue à la pièce avec d'élégants costumes, aux tissus souvent lumineux et très colorés. Du côté des comédiens, quelques-uns se démarquent : notons l'excellent jeu de Claude Tremblay, dans le rôle de l'impayable serviteur Planchet et du solennel Cardinal de Richelieu et celui de Bruno Piccolo, en Porthos le fêtard et en Roi Louis des plus gays, à la démarche des plus bouffonnes. Les scènes entre le Cardinal et le Roi sont d'ailleurs savoureuses. Guillaume Baillargeon joue l'amer Athos, et Maude Campeau la très jolie Constance, au service de Sa Majesté la Reine (Maryse Drainville). Guillaume Champoux se glisse dans les costumes du «pas si clérical» Aramis et de l'amant bafoué Buckingham, tandis qu'Audrey Thériault offre une assassine Milady. Valérie Descheneaux prête son corps et se masque pour interpréter (pour quelques répliques) M. de Tréville et le cabotin Rochefort. C'est au comédien François Bernier qu'il revient de revêtir les habits et la casaque du célèbre jeune mousquetaire. Il le fait avec humour, naïveté et ludisme, le sourire collé au visage, les yeux vers l'aventure et le cœur vers sa Constance...

D' Artagnan et les trois mousquetaires, mis en scène par Frédéric Bélanger, est un divertissement honnête et charmant, qui trouvera, probablement, un plus grand écho chez les adolescents que chez les adultes.

31-01-2008