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Du 30 novembre au 4 décembre 2010
Éclats et autres libertés...
(dès 14 ans)
Texte Marie-Josée Bastien, Mathieu Gosselin, Étienne Lepage, Jean-Frédéric Messier
Mise en scène Benoît Vermeulen
Avec Ève Duranceau, Eve Landry, Kim Lavak-Paquin et Philippe Racine

Il y a Lili-contre-les-conglomérats-capitalistes-post-modernes-basés-sur-le-postulat-idéologique-que-les-lois-économiques-sont-des-lois-naturelles, il y a Anaïs-qui-a-l’impression-que-chaqueparole-qui-sort-de-sa-bouche-en-est-une-prémâchée-par-quelqu’un-d’autre, il y a Philémon-quiveut-aller-au-delà-de-ses-propres-limites-et-découvrir-une-partie-de-lui-même-qu’il-ne-connaîtpas, il y a enfin Thibault-qui-aimerait-pouvoir-écrire-le-plus-beau-poème-d’amour-qui-n’ait-jamaisété-écrit-et-auquel-tous-les-amants-pourraient-se-référer.

Voici quatre passionnés, carburant tous à la pensée libre et créative, qui refusent de s’enliser dans le consensus ambiant. Ils ripostent par la déstabilisation systématique et nous confrontent volontiers avec d’autres façons de voir, d’autres façons d’être. Poésie, humour et philosophie sont les armes qu’ils privilégient pour engager leur combat.

Benoît Vermeulen dirige la onzième création du Théâtre Le Clou et transporte les spectateurs au cœur d’une installation théâtrale où les images surgissent pour se métamorphoser aussitôt. En livrant un instantané de notre époque, il témoigne de l’urgence de cultiver l’autodéfense intellectuelle.

Autres extraits disponibles sur le canal du Théâtre Le Clou

le mardi 30 novembre à 19 h
le mercredi 1er décembre à 19 h
le jeudi 2 décembre à 19 h
le vendredi 3 décembre à 20 h
le samedi 4 décembre à 20 h
Les Curiosités
à l’issue de la représentation du mardi 30 novembre
Rencontre avec l’équipe du spectacle
à l’issue de la représentation du mardi 1er décembre

Assistance à la mise en scène Geneviève Gagnon
Dramaturgie et langage formel Nathalie Derome
Scénographie, costumes et accessoires Raymond Marius Boucher
Éclairages Mathieu Marcil
Environnement sonore Jean-Frédéric Messier

Ce spectacle a été créé en janvier 2010 lors d’une résidence à la Maison Théâtre à Montréal en coproduction avec le Théâtre français du Centre national des Arts d’Ottawa.

Tout public dès 14 ans

une création du Théâtre Le Clou,
en résidence au Théâtre d’Aujourd’hui

Théâtre d'Aujourd'hui

3900, rue Saint-Denis
Billetterie : 514-282-3900

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Dates antérieures (entre autres)

27 mars 2010 - Les Gros Becs (Qc)

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 Critique
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par Daphné Bathalon


Crédit photo : Spinprod

Éclaté, hétéroclite, coloré, bordélique, à la manière de l’adolescent, la onzième création du Théâtre Le Clou s’impose et délimite son territoire. Présenté pour la première fois en janvier 2010 dans le cadre d’une résidence à la Maison Théâtre, le spectacle reprend l’affiche au Théâtre d’Aujourd’hui jusqu’au 4 décembre, un bien trop court moment.

Pour vous décrire cet objet théâtral inusité, il faudrait vous narrer par le menu les belles images et les trouvailles étonnantes ou vous faire entendre l’environnement sonore imaginé par Jean-Frédéric Messier. Comme la chose est impossible, contentons-nous de dire qu’Éclats et autres libertés est un kaléidoscope de pensées et d’émotions, duquel se détache l’envie de réfléchir par soi-même, et l’esprit de révolte caractéristique des adolescents.

Bien assis dans les tout nouveaux sièges du Théâtre d’Aujourd’hui, le public assiste avec d’abord un peu d’incrédulité, puis de plus en plus de plaisir, au déploiement poétique orchestré par Benoît Vermeulen, qui nous a déjà donnés, dans le même style, Assoiffé et le primé Romances et karaoké. Tour à tour, les mots de Miron, Pessoa, Beaudelaire et même de Confucius trouvent leur niche dans ce spectacle en forme de feu d’artifice. Ils explosent en bouquet, en manifestes ou sont égrainés lentement, chantés ou traduits en gestes.

Le décor, comme un grand coffre de jouets dont on aurait déversé le contenu sur scène, a toutes les allures d’un terrain de jeu. Les quatre comédiens s’y amusent d’un rien, tirant des cordes pour faire apparaître ou disparaître des accessoires loufoques ou inquiétants. Chaque objet, même le brisé, l’abîmé, recèle un potentiel scénique incroyable sitôt qu’il est manipulé par les personnages.


Crédit photo : Spinprod

Tout comme ils entrent toujours sur scène en franchissant la ligne d’un grand pas ou d’un bond, les quatre comédiens sont toujours en mouvement. Tous nous communiquent leur emportement et leur enthousiasme juvénile que ce soit, comme Philémon, pour des records absurdes ou comme Lili contre « les conglomérats capitalistes post-modernes basés sur le postulat idéologique que les lois économiques sont des lois naturelles ».

Seul reproche que l’on pourrait faire au spectacle : son côté décousu et l’abondance d’accessoires déconcentrant du propos. Les textes de Marie-Josée Bastien, Mathieu Gosselin, Étienne Lepage et Jean-Frédéric Messier font éclater le prêt-à-penser et invitent à la réflexion, mais dans l’envie furieuse de jouer et de ne rien rater des images évoquées, on perd le fil de notre propre pensée. Pour apprécier totalement l’expérience, il faut, comme le souligne Lepage, ne pas chercher à comprendre, mais seulement vivre le moment.

27-11-2010

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