Le Conte d’Hiver
Par le Théâtre Sous Zéro
Du 30 janvier au 15 février 2005, à 20hrs
Suppl. les 12, 21, 22, 27 et 28 février 2005, 20h
Présenté au bar Le Sacrilège – 447, rue St-Jean

Reprise du 15 janvier au 14 février 2006

Le Théâtre Sous Zéro présente un événement unique à Québec : l’adaptation du Conte d’Hiver de Shakespeare présentée sur la terrasse extérieure du bar Le Sacrilège durant la période carnavalesque.

Mise en scène par Jean Bélanger, dans une adaptation de Serge Bonin, cet événement OFF CARNAVAL permettra aux spectateurs d’assister à la représentation confortablement assis dans la verrière adjacente à la terrasse. Un spectacle hivernal par excellence qui permettra aux gens de Québec de se réapproprier l’hiver, de redécouvrir ses joies et ses richesses sans pour autant en subir la froideur.

Un roi jaloux est persuadé que sa fille est le fruit illégitime d’une union entre sa reine et le roi d’un pays voisin. Incapable de vivre avec cette humiliation, il abandonne son enfant. Cette dernière est recueillie par un paysan qui l’élève comme sa propre fille. Plusieurs années plus tard, la pucelle tombe amoureuse d’un prince. Le père du prince, ne pouvant accepter que son fils épouse une paysanne, oblige les jeunes amoureux à s’enfuir…
Avant-dernière pièce écrite par Shakespeare, la comédie Le Conte d’Hiver contient tous les ingrédients nécessaires pour permettre aux spectateurs de passer une agréable soirée. La jalousie, les relations homme-femme, le respect de l’autorité, sont autant d’éléments qui se succèdent à un rythme endiablé dans cette adaptation d’un classique de Shakespeare.

Situé en plein cœur du quartier Sant-Jean-Baptiste, le bar Le Sacrilège est, depuis plusieurs années, un collaborateur précieux à l’activité artistique de la ville de Québec.

Production : Théâtre Sous Zéro
Texte : William Shakespeare
Adaptation : Serge Bonin
Scénographie : Geneviève Tremblay
Mise en scène : Jean Bélanger
Éclairage : Marc Châteauvert
Distribution : Fabien Cloutier, Daniel Fortin, Marika Henrichon, Sophie Martin, Yan Parent, Caroline Stephenson, Antoine Vézina

Le Conte d’Hiver
Du 30 janvier au 15 février 2005, à 20h
Suppl. les 12, 21, 22, 27 et 28 février, 20h
Présenté du dimanche au mardi Au Bar le Sacrilège - 447, rue St-Jean

Reprise du 15 janvier au 14 février 2006

Billets en vente sur Réseau Billetech – 643-8131

 

par Magali Paquin (2006)

Même équipe que l’an dernier, même fougue chaleureuse malgré le froid. La bande du Théâtre sous Zéro fait encore des siennes en ces temps carnavalesques pour épater la galerie du bar le Sacrilège, en présentant pour une seconde année consécutive «Le conte d’hiver», de Shakespeare. La version rigolo-québécoise 2006 du drame shakespearien est quasi-conforme à celle de l’an dernier, rires et houblon compris. Encore une fois, c’est la belle folie des protagonistes et de l’équipe de production que l’on salue principalement. La mise en scène de Jean Bélanger se fait tout à fait égayante en ces soirées un tantinet frisquettes ; raison de plus pour apprécier l’ardeur des comédiens et comédiennes à dégeler les spectateurs, pourtant bien au chaud derrière la verrière. Les problèmes de sonorisation qui minaient quelque peu les représentations de l’an dernier ont été grandement améliorés, rendant ainsi l’écoute plus agréable. Le théâtre sous la neige deviendra-t-il une tradition des mois hivernaux ? On l’espère, l’expérience permettant d’étirer joliment les réjouissances des Fêtes et d’appréhender le froid avec plus de légèreté.

16-01-06

par Magali Paquin (2005)

« Ce qu’il y a de bien avec Premier Acte, avait rigolé un metteur en scène lors du lancement de la saison actuelle, c’est qu’on a le droit de se péter la gueule ». La citation était inspirante et s’est gravée dans ma tête. Or, comme on me le faisait judicieusement remarquer, le plus merveilleux est bien qu’on ne se la pète pas, la margoulette. On innove et on surprend et ce, sans jamais décevoir. « Le conte d’hiver » entre tout à fait dans la lignée de ces entreprises audacieuses dans lesquelles Premier Acte n’hésite pas à sauter à pieds joints. Attachez votre tuque, c’est parti mon kiki !

Pour véritablement fêter le Carnaval de Québec, rien de mieux que de courir les événements OFF organisés en alternative aux shows sur-commandités. Le Théâtre Sous Zéro (!) extirpe pour l’occasion son public hors de la petite salle de Premier Acte pour le convier au bar Le Sacrilège, rue St-Jean. Tandis que les spectateurs sont bien au chaud, bière à la main et aux lèvres, les comédiens se les gèlent dehors, sur la terrasse devenue décor pour l’occasion. On a pelleté et tapé la neige, formé des monticules, des glissades, un abri de sapin, allumé un feu dans un coin et même fabriqué une patinoire. Se mêle à cela l’environnement habituel : le mur de pierre, les vrais arbres tout autant que les faux, peints en murale. Un vrai terrain de jeu hivernal de rêve. Grâce aux micros installés à certains endroits stratégiques, les spectateurs peuvent suivre sans problème l’action extérieure. L’on s’accommode rapidement des rumeurs de la salle attenante, du bruit plus qu’amplifié des patins sur la glace ou du feu qui crépite, bien que le son se perde parfois lorsque les acteurs dialoguent trop loin des micros.

C’est donc dans ce décor bien réel qu’est repris « Le conte d’hiver » de Shakespeare, dans une version extrêmement ludique adaptée aux humeurs carnavalesques. Le roi de Sicile est persuadé que son épouse entretient des relations extra-conjugales avec son voisin, le roi de Bohème. Pris de jalousie, il abandonne son enfant, qui est recueillie par un berger et grandit en beauté. Plusieurs années s’écoulent et la jeune fille s’éprend du Prince de Bohème. Mais le père de ce dernier refuse les épousailles de son fils avec une paysanne, ce qui force les deux amants à trouver refuge auprès du roi de Sicile, plongé dans le malheur depuis son acte de folie…

Si la pièce shakespearienne est habituellement une tragédie, elle se transforme ici en une comédie absolument désopilante. D’amusante au départ, elle passe à hilarante dans un crescendo de surprises et de références à l’hiver québécois. Les costumes y sont pour beaucoup : devant demeurer quelques heures à l’extérieur, plusieurs comédiens portent une bonne couche d’habits fait de ce tissu dont sont habituellement fabriqués les caleçons d’hiver. Étonnant comme cela a du style ! Leur arrivée en patin ne fait qu’annoncer ce qui s’ensuit : pelle, bâton de hockey, lunettes de ski, trompette du carnaval et ceinture fléchée sont autant de clins d’oeils qui trouveront parfois dans les mains du metteur en scène Jean Bélanger un usage aussi surprenant que réjouissant. Les comédiens aux belles joues rosies par le froid semblent quant à eux réchauffés par la seule idée de s’amuser. C’est qu’ils semblent se faire un gros fun blanc, à se lancer de la neige et chanter des chansons grivoises. Et ils n’ont tellement pas envie de s’arrêter que même l’entracte est un véritable spectacle ! L’aspect de fête est tellement présent dans leur jeu et ils réussissent si bien à le communiquer qu’on pardonne les inégalités d’interprétation. Leur objectif ne semble pas être celui d’offrir une prestation inoubliable, mais de distribuer de la joie à tous vents. Et ça, ils le font admirablement bien.

Il faut vite se précipiter au Sacrilège avant que le décor ne fonde où ne disparaisse sous une bordée de neige ! Il s’agira assurément d’un des moments forts du Carnaval ; un bon endroit, donc, où se réchauffer après une journée de froid extrême. On s’en souhaite une autre comme ça l’an prochain !

01-02-05